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Textes libres

On se l’arrache, la pauvre !

13 mercredi Juin 2018

Posted by biscarrosse2012 in portraits inconscients

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Giovanni Merloni, On se l’arrache, la pauvre !
acrylique sur carton, part., 2018

On se l’arrache, la pauvre !

Ceux qui suivent mon blog ont bien constaté que j’ai toujours eu l’habitude de lancer dans l’en-tête de mes textes ou de mes poésies quelques dessins, que je traçais au fur et à mesure sur des cartons bristol en format A4, dont j’en ai réalisé 92 (15 en couleur et 77 en noir et blanc) pendant l’année 2017, particulièrement productive.
Cette forme d’écriture graphique, presque journalière, représente pour moi un bon compromis — entre l’absence absolue d’expression artistique et la mise en œuvre d’un motif pictural sur une toile ou un carton qui dépasse les dimensions A4 ou A3 — que j’ai adopté très souvent, dans les périodes brèves ou longues où se révélait impraticable toute hypothèse d’atelier, ou seulement de table prête à l’usage.

Pendant des années, depuis mon débarquement à Paris, j’étais convaincu que le manque cyclique des conditions minimales pour m’adonner pleinement et librement à la peinture dépendait d’un manque d’espace dans mon appartement. Et j’étais tellement engagé dans le projet d’écrire couramment en Français, avec la main gauche… que j’ai fini pour sacrifier la main droite !
Oui, c’est courant en Italie l’expression « s’en sortir avec la main gauche aussi » pour désigner la désinvolture qu’un exercice constant et acharné peut nous apprendre. Donc, pour moi, la beauté de la transmission et de l’échange étant plus importante que la perfection formelle, je suis porté à confier à la main gauche une grande partie de mes ambitions littéraires, tandis que pour la peinture, hélas, aucune illusion de maîtrise ni de désinvolture de la main droite n’est au rendez-vous.
Donc, le temps coulant, à l’approche du couchant de la vie, ce long atelier d’écriture parisien — dont je remercie du fond du cœur tous les lecteurs de mon blog ainsi que mes interlocuteurs sur Twitter — a ralenti un peu l’élan de ma main droite, contrainte, en dehors de quelques exploits picturaux de brève durée, à de petits cartons en noir et blanc, ou alors à des exploitations numériques de dessins esquissés aux différentes époques de ma vie.
Je peux dire en tout cas que les dessins m’ont toujours sauvé de plus graves maladies mentales, qui se seraient sans doute manifestées en alourdissant le tableau de mon tempérament parfois mélancolique et solitaire. Grâce à cette activité presque ininterrompue, la feuille blanche est devenue pour moi une espèce de grand-mère accueillante qui n’hésite pas à m’offrir les murs jaunis de son appartement, tandis que le stylo à l’encre de Chine est désormais une clé capable d’ouvrir n’importe quelle porte, offrant toujours à mon cirque fantastique le bon endroit et le bon rythme pour donner vie à une histoire d’amour.
Cependant, de façon furtive, compulsive et parfois rageuse, j’ai trouvé toujours, dans le temps, les moyens pour peindre…

…Où que je me trouvais
De préférence au milieu des autres !

Je peignais surtout à la maison, dans la salle à manger de Bologne ou de Rome, m’emparant, s’il s’agissait d’aquarelles, de la table tout de suite après nos repas et, si je peignais de grands tableaux à l’huile, plaçant mon brinquebalant chevalet au beau milieu de la vie familiale.
J’ai souvent essayé de m’expliquer une telle attitude de « protagoniste chez moi » avec le besoin d’être accepté par mes conjoints. Plus subtilement, mon comportement se basait toujours sur la vérité — non dite et par tous partagée — qu’il s’agissait d’une exception, d’un défi, d’un rattrapage in extremis…
En fait, j’étais le premier à tout ranger dans un coin, pressé par les préoccupations familiales qu’on ne pouvait pas résoudre en vendant un ou deux tableaux à la hâte… ou alors à cause du travail qui était toujours engageant et compliqué.
Pendant les années, j’ai donc toujours peint et dessiné à rythmes irréguliers, lourdement conditionnés par les échéances de mes nombreux engagements en dehors de l’art…

C’est étrange, mais mon abnégation pour les devoirs assumés a été par à-coups « interrompue » par mes transgressions amoureuses, pour lesquelles je sentais moins le sentiment de culpabilité que le chagrin pour les ruptures inévitables… tandis que la seule hypothèse de me soustraire aux engagements pour me consacrer à mon univers fantastique me semblait un luxe.
Ma mère avait, par exemple, stigmatisé comme un luxe mon escapade d’un jour, de Bologne à Venise, pour assister au spectacle de Béjart piazza San Marco (c’était la IXe symphonie de Beethoven…). Elle avait bien raison.
Des escapades comme celle-là ont été très rares dans ma vie…
Heureusement, j’ai pu arracher quelques bribes de bonheur, du vrai, dans le quotidien, réussissant à faire cohabiter en moi l’âme d’un homme tranquille et l’esprit souterrain d’un être frénétique et diabolique à la fois.

Surtout après mon retour à Rome (1978) l’exercice de la profession libérale m’avait aidé à profiter de l’instant pour passer aisément d’un travail à l’autre tout en gardant la concentration nécessaire à chaque tâche. Même dans les périodes les plus dures je trouvais toujours la façon de m’accorder un temps pour peindre. Cela fonctionnait, sans que je considère l’expression artistique comme un luxe. Je la voyais au contraire comme une réparation, comme le prix de consolation que je m’accorderais moi-même.
Ici, à Paris, dans ma condition de retraité et de père responsable d’une famille qui m’a voulu suivre dans cet exil bienheureux, le rapport entre l’écriture et la peinture n’est pas le même qu’avant j’avais réussi si bien à « planifier ».
Je m’efforce de me dire que ma retraite est la reconnaissance que j’obtiens après des années de travail où j’ai donné tout ce que je pouvais à mon pays. Mais ce n’est pas évident.

Il m’arrive de plus en plus souvent, montant sur la rame du métro, de voir des gens qui se précipitent pour me céder leur place. Mon âge est sans doute la preuve d’une vie de sacrifices, me donnant le droit à une survie sereine, dans laquelle je pourrais faire, bien sûr dans les limites assignées par l’âge même, ce que je veux.
J’ai essayé de m’en convaincre, discutant longuement avec ma famille… jusqu’au jour où tout le monde a été d’accord pour que je consacre à la peinture une pièce, d’ailleurs la plus lumineuse, de notre appartement.
Depuis quelques mois, j’ai mon atelier, avec deux chevalets, une étagère, trois porte-cartons, une grande table équipée de tous les outils nécessaires… Et j’ai repris à peindre de grands formats, qui reflètent fidèlement mon esprit actuel que je pourrais condenser dans la phrase suivante :

« J’assume mon penchant prioritaire pour le dessin et j’accepte le compromis entre l’art éminemment graphique et l’art totalement pictural ! »

Giovanni Merloni, On se l’arrache, la pauvre !
acrylique sur carton 53,5 x 78 cm, 2018

Cela dit, avant de m’y mettre, même si je sais que, tôt ou tard, ma main droite trouvera sa belle désinvolture, voire son esprit rebelle et insouciant, je suis attrapé par un petit pic d’angoisse, sans doute liée à cet ancestral sentiment de culpabilité qui m’a toujours fait considérer la liberté comme un luxe.

La pleine réalisation dans l’art serait-elle alors un tabou ?
C’est vrai que quand j’ai participé à la dernière Ronde, consacrée au « souvenir », j’ai depuis regretté de n’avoir pas eu le courage de m’exprimer jusqu’au bout au sujet du « souvenir de ce qu’on ne peut plus faire » : c’est bien douloureux d’évoquer des morceaux de notre existence que nous voyons définitivement séparés de nous-mêmes !

Or, au sujet de la peinture, ce n’est pas exactement ça : le tableau qui nous attend derrière la toile blanche n’est pas la femme convoitée que tout le monde voudrait s’arracher et qu’un seul homme pourra rendre heureuse. La peinture se réalise par couches physiques s’alternant à des couches métaphysiques que quiconque peut engendrer à n’importe quel âge.
Mais, certes, les forces ne sont plus les mêmes. Et le vieux peintre n’aura surtout pas le courage, quand le tableau sera terminé, de le descendre dans la rue avant de l’offrir à la première passante qui lui donnera un baiser sur le front en signe de surprise.

Giovanni Merloni

Pour un Premier mai sans gens en fuite !

01 mardi Mai 2018

Posted by biscarrosse2012 in mon travail de peintre, portraits inconscients

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Premier mai

Pour un Premier mai sans gens en fuite !

Tous les peintres n’aiment pas parler de leurs tableaux, raconter par quel étrange enchaînement de pulsions et de réflexions subliminales ils ont atteint tel résultat, telle image parfois inattendue et choquante… en raison de l’hypothétique sujet évoqué ou représenté, ou alors en conséquence d’une rupture apparente vis-à-vis de leur style bien connu et souvent unique…
Tous les peintres n’aiment pas parler ou écrire…

En fait, il vaut toujours mieux que l’observateur même exprime librement son ressenti en termes d’acceptation admirative ou de révolte.
Je ferais le même si je devais montrer mes tableaux dans une véritable exposition publique, c’est-à-dire dans un espace physique adapté.
Avec le blog, et sa façon tout à fait particulière de faire vivre les choses, la perspective change. Je peux en effet établir une distance ou même une dissociation (qui n’enlève pas mes responsabilités) entre l’auteur et son œuvre, de façon que celle-ci accepte de se laisser regarder et analyser comme un texte anonyme ou alors comme un texte collectif auquel tout le monde a participé…

Après ce long préambule, j’avoue sereinement que je demeure étonné devant cette scène assez dramatique et comme suspendue où ma peinture — jusqu’ici rayonnante et constellée de nuances portées à l’obsession — semble vouloir disparaître pour céder le pas à une forme tout à fait inattendue de Pop Art ou de Bande dessinée ! Je ne me surprendrais donc pas si quelqu’un qui connaît mes dessins ou tableaux précédents se déclarait scandalisé ou déçu pour l’abrupt « retour à l’essentiel » que ce tableau laisse soupçonner.

J’ai dû faire cela, parce que mes rêves, tout comme les rêves des Parisiens et de la plupart des habitants de l’Europe, ne peuvent pas se passer d’un sentiment de tragédie collective qui hante désormais notre quotidien et nos nuits insomniaques.
Certes, la partie n’est pas encore complètement jouée entre le Bien et le Mal dans les différents pays de la planète. Cependant, on est de plus en plus conscient de devoir subir une barbarie qui trouve la façon de contourner la démocratie et les primordiales attentes des peuples.
Sur une péniche joyeusement ancrée auprès du bassin de la Villette, il y avait une simple inscription, ô combien juste :

LA LIBRE CONCURRENCE TUE LA CULTURE !

La libre concurrence (qui d’ailleurs n’est pas libre du tout) tue, avec la culture, les civilisations, la solidarité sociale et le bonheur de l’amitié voire de l’échange désintéressé entre les humains.
Nous sommes tous responsables de cette dérive aussi violente qu’autodestructrice, parce que nous sommes tous faibles, victimes des chimères du progrès et du bien-être personnel et familial dont nous connaissons parfaitement le redoutable revers de la médaille.
Nous continuons à poursuivre le mythe américain, même si nous voyons bien ce que cela signifie. Le pays qui aurait sauvé l’Europe à la fin de la Seconde Guerre est maintenant le principal armateur de la violence dans le monde.
En insistant avec ses logiques impitoyables basées sur le pouvoir absolu de l’argent, nos bien-aimés États-Unis finiront pour nous entraîner dans un cauchemar irréversible qu’ils auront sans doute prévu dans l’un de leurs diaboliques films catastrophiques.

Voilà dans quel état d’âme j’ai imaginé de me réveiller dans une rue de Chicago ou de Dallas touchée par la peur. J’y ai rencontré des gens en fuite. Peut-être s’agissait-il d’une famille, ou alors d’un père avec sa fille, accompagnés par deux voisines de son immeuble. Apparemment, rien ne s’était passé. En train de s’éloigner de quelque chose de menaçant, ils étaient descendus dans la rue… Cependant, leurs visages n’étaient pas figés par la peur, ils affichaient au contraire une expression courageuse et confiante…

Aux « copains d’abord » d’Amérique ainsi qu’à vous tous je souhaite, le muguet à la main, un Premier mai de résistance et de lutte pacifique au nom de l’Amour et du Bien que les humains peuvent se faire réciproquement pendant longtemps encore !

Giovanni Merloni

Avec le temps (Col tempo sai…)

22 dimanche Avr 2018

Posted by biscarrosse2012 in portraits inconscients

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portrait d'une chanson

Avec le temps (col tempo sai…)

Si notre intelligence ne flanche pas, si notre mémoire réussit à garder le cap des choses indispensables, des lieux chéris et des visages qui ne cessent pas de nous sourire… une métamorphose physique est pourtant inévitable.
Au fur et à mesure des années qui s’enchaînent, il arrive toujours le jour où nous devons commencer de but en blanc à choisir… Quel pied fera le premier pas ? Quelle main osera s’aventurer sur le rocher à la recherche d’une saillie pour s’y accrocher ?
Des images nous traverseront à grande vitesse, telles des silhouettes insaisissables (féminines, dans mon cas) qui s’envoleront aussitôt dans le brouhaha de la vie. Des personnes qui auront des rendez-vous dont elles reviendront fatiguées, mais déjà prêtes à repartir, à faire, à défaire… montant et descendant l’escalier de notre immeuble tout en conversant avec nos voisins encore jeunes…
Nous ne sommes pas malades, pour l’instant. Et nous avons même des énergies à gaspiller…
Cependant, nous ne sommes plus en condition d’affronter la compétition de la vie avec des armes adéquates. Nous glissons inévitablement vers la solitude et la détresse même si nous avons beaucoup de choses à donner à ce monde blindé qui nous sépare des silhouettes (encore féminines) en train de courir sans qu’on sache où…
Nous avons bien de richesses… qui disparaîtront pourtant, avec tout ce qui a revêtu notre vie.
Peut-être, quelqu’un s’occupera de stocker quelque part (on ne sait jamais !) notre héritage de mots et d’images, avec les fragiles décors où des années de travail acharné se sont déversées.
Mais nous ne le saurons pas.
Jusqu’au dernier souffle, nous noircirons des feuilles, en y ajoutant des couleurs périssables comme le parfum des roses…

Giovanni Merloni

« Il s’agit d’une personne avec qui l’on peut parler ! »

26 lundi Mar 2018

Posted by biscarrosse2012 in portraits inconscients

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Jean-Luc Godard, Laurent Margantin, Valère Staraselski

Giovanni Merloni, Le lit jaune, acrylique et encre d’Inde, 50 x 50 cm, 2018

« Il s’agit d’une personne avec qui l’on peut parler ! »

Dans les années soixante-dix, lorsqu’on avait au plus haut degré l’illusion qu’un idéal pouvait trouver « ses jambes » à travers la confrontation et la discussion, il y avait une expression assez récurrente :
« Il s’agit d’une personne avec qui l’on peut parler ! »

Car, évidemment, à chaque pas, il fallait choisir le bon interlocuteur.
Une autre expression, typique de cette époque, était la suivante :
« Celui-là, au contraire, n’a pas la phase de l’écoute… »
Entre-temps, Michelangelo Antonioni préconisait l’arrivée de la redoutable ère de l’incommunicabilité…

Maintenant, la situation a vivement empiré. Peut-être, les êtres humains sont-ils en train de subir une profonde métamorphose, au bout de laquelle la notion d’amitié désintéressée aura disparu, tandis que nos mains aussi auront perdu toute leur souplesse et habilité calligraphique et dessinatrice. Tout le monde sera « sans papier » au sens strict du terme, parce qu’il n’y aura plus de papier pour y écrire dessus ni de papier imprimé avec des mots immortels…
Les humains volontaires et raisonnables, même ceux qui s’obstinent à protester en descendant dans la rue au nom d’une démocratie qu’ils voient pourtant s’émietter, ils se trouvent de plus en plus confrontés à un manque d’écoute impressionnant, à un sentiment d’impuissance vis-à-vis de bêtises comme la destruction graduelle du transport ferroviaire ou l’abolition progressive du travail stable et de la retraite.
On pourrait dire que le Président Macron, comme ses récents prédécesseurs, profite du manque d’une véritable et surtout constructive circulation des idées ainsi que de la banalisation de la culture. Mais qui sont les responsables de cette banalisation ? Tout cela ne se trouve pas dans les livres, bien sûr.

« Tu sais, le gros problème, jusqu’à présent, c’est qu’il y a toujours eu d’énormes différences entre la littérature et la vie, et ceux qui font de la littérature n’ont pas intégré la vie à leurs textes, et ceux qui sont pleinement dans la vie se sentent exclus de la littérature… »
Voilà un tweet lancé par Laurent Margantin (@oeuvresouvertes) qui m’interpelle vivement.

Il s’agit sans doute d’une affirmation qui ne se veut pas axiomatique ni absolue, exprimant notamment une profonde inquiétude pour les dérives possibles de la littérature contemporaine. Elle met pourtant le doigt sur une plaie bien ouverte, évoquant en moi — et sans doute dans les « passants » de Twitter les moins distraits aussi — le désir d’y ajouter quelques mots ou même d’entamer une discussion (presque) sérieuse sur l’adhérence de la vie à la littérature.

Tout en partageant la vérité autour de laquelle L. Margantin nous propose de réfléchir, je ne crois pas que la vie, avec toutes ses contradictions et conflits quotidiens, ait été de quelque façon ignorée par les livres d’André Gide ou de François Mauriac, par exemple. Elle entre de plain-pied aussi dans les textes de Josè Saramago (voir entre autres « Aveuglement »), d’Albert Camus (« L’étranger ») ou encore de Dino Buzzati (« Le désert des Tartares »). La liste serait bien longue. Et si, au bout de la lecture d’un livre, je lève la tête heureux et ému, c’est pourquoi j’y ai partagé des morceaux de vie réelle, peu importe s’il s’agissait d’une vie rêvée ou réellement vécue, d’une fiction ou d’un récit se voulant « objectif ».
En revanche, la littérature « sert » à la vie. Pourvu que les gens lisent, qu’ils aient le bon esprit ainsi que l’envie de se dépasser culturellement pour rentrer de plus en plus profondément dans les nombreuses richesses qu’un beau livre peut contenir.
Il est vrai aussi qu’une telle envie de se dépasser, vive et présente dans les lecteurs les plus volontaires, cogne de nos jours, de plus en plus souvent, avec « l’aridité » et la « répétitivité » de l’écriture dominante, parfois très soignée et même parfumée, mais de plus en plus à la poursuite des curiosités ou des scandales que nous impose l’actualité. Il s’agit souvent d’une écriture qui ne comporte pas des risques et que la plupart des éditeurs encouragent parce qu’elle contient en doses équilibrées ce que le public est amené selon eux à accepter le plus facilement. Il s’agit finalement de l’écriture des gagnants, des embauchés de la littérature qui ne risqueront pas, apparemment, de perdre leurs postes dans la vitrine figée du monde contemporain…
Il y a en tout cas des exceptions, parmi les écrivains de qualité, dont Valère Staraselski, par exemple — ayant atteint son public d’inconditionnels sans en tirer pourtant, jusqu’ici, une plus vaste reconnaissance —, où j’ai retrouvé le même sentiment et la même intelligence de la vie que L. Margantin recherche dans la littérature.
Au plus bas niveau de cette échelle impitoyable, les écrivains maudits ou marginaux, sans papier ou sans abri au sens plus ou moins métaphorique, n’auront pas la possibilité de faire entendre leur voix. Je ne sais pas s’ils « expriment » mieux que les autres la vie réelle. Je sais qu’ils « sont » eux aussi la vie réelle…

En tout cas, depuis mon observatoire — suivant les différentes expériences de travail et de vie qui m’ont conduit jusqu’à Paris à mes soixante-dix ans largement accomplis et dépassés, toujours avec l’engagement littéraire dans la peau — je peux affirmer que ce qui arrive à la littérature suit le même douloureux destin qui touche aux autres domaines, artistiques ou pas, de notre société contemporaine.
La voix du poète, de l’écrivain ou de l’artiste atteint de moins en moins son but naturel de communiquer voire de témoigner la dramatique richesse de la vie à ceux qui n’attendent que cela.
Parce que nous vivons dans une société devenue extrêmement rigide, cloisonnée et bureaucratique (et bien sûr asservie aux règles commerciales imposées par des élites rusées qui vivent aussi bien au- dedans qu’au-dehors de cette société même).
Parce que les gens sont de moins en moins capables d’écouter ni d’entendre la voix des autres.
Parce qu’on est plongé dans un régime basé sur la méfiance et l’égoïsme du « sauve-qui-peut ».

Parce que ce sont les monopoles grands ou petits qui décident si tel médicament est bon pour la santé, si tel artiste « se vend » et si tel livre peut circuler.
Parce qu’en fin de compte on intercepte de plus en plus les relations entre les humains de façon que tout ce qui est « indépendant » se décourage ou se retire dans un petit cercle aussi marginal qu’inoffensif.

Je ne crois pas que tout ce qui est marginal et indépendant soit forcément « baisé » par les Muses. Mais je suis sûr et certain que ceux qui font le possible pour décider de nos vies et de nos goûts par une sorte d’invisible Fahrenheit 451 trouvent plusieurs complicités dans le « monde » de la littérature.
Je me demande alors, suivant la réflexion de Laurent Margantin : « est-ce que nos guides, nos maîtres ou les gens de lettres qui travaillent à différents titres auprès des maisons d’édition “intègrent la vie” à leurs carrières exemplaires ? »

Giovanni Merloni

Le cheval de Troie était blanc (et riait)

22 jeudi Mar 2018

Posted by biscarrosse2012 in mon travail de peintre, portraits inconscients

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Troie, Virgile

Giovanni Merloni, L’incendie, acrylique sur toile 65 x 81 cm,
terminé en 2018

Le cheval de Troie était blanc (et riait)

Comme la plupart des lecteurs du « Portrait inconscient » l’auront sans doute imaginé, je traverse une période de suspension ou de trêve où, tout en m’interrogeant sur le sens de la vie des humains et notamment des artistes, je ne cesse pourtant de m’accorder des illusions.
Puisque j’en ai encore les forces et, par intervalles, la lucidité, j’essaie de me consacrer davantage au dessin et à la peinture qui avaient été pendant les dernières années un peu sacrifiés à l’effort linguistique que demandaient mon installation en France et mon tempérament communicant.
Même si je n’ai pas encore atteint le but d’une véritable intégration dans la francophonie, à présent je suis en train de réorganiser mon atelier pour y accueillir à nouveau les « grands tableaux », dont un polyptyque de deux mètres soixante de long sera consacré à La Traviata de Giuseppe Verdi. Je vis par conséquent une période un peu étrange et tiraillée où la création de nouveaux tableaux s’accompagne à la remise en cause de quelques-uns parmi les anciens.

Ce qui est arrivé à mon « cheval de Troie », qui gisait depuis des années en haut d’une étagère comme une réprimande… un tableau auquel j’avais consacré un temps exagéré, essayant à plusieurs reprises de lui donner une touche finale valide, mais inutilement… Mon cheval de Troie rouge foncé s’effondrait dramatiquement dans l’obscurité des ruines brûlantes et des personnages terrorisés qui l’entouraient… jusqu’au moment où, après une journée sans éclats, je suis rentré, crevé, de ma séance périodique d’acuponcture et me suis endormi dans mon fauteuil.
Dans le sommeil, je traînais mélancoliquement parmi les ruines ensoleillées d’une ville grecque… Il s’agissait sans doute de l’Acropole de Lindos dans l’île de Rhodes, où j’ai passé d’inoubliables vacances en 2005 (les ultimes vacances de mer au chaud, avant d’entreprendre le virage à Nord-Nord-Ouest, jusqu’ici le dernier de ma vie). J’étais donc au beau milieu de stèles et colonnes, une paille enfoncée sur la tête, quand j’entendis une voix connue prononcer des mots en latin :
« Timeo Danaos et dona ferentes ! » (1)
C’était Giuseppe Punzi, mon ancien professeur de latin et grec au lycée qui venait de s’asseoir à mon côté.
Il s’ensuivit une longue conversation, au bout de laquelle, exalté, cet homme brusque et gentil à la fois affirma de façon solennelle :
— Le cheval de Troie était blanc !
— En êtes-vous sûr ? lui demandai-je, agité. Le blanc, c’est la couleur de la pureté la plus absolue, donc de la tromperie la plus insupportable !
— Absolument. Et les Grecs portaient de blancs manteaux !
— Et la lumière jaillissant de ma tablette électronique est blanche aussi, n’est-ce pas ?
En 2005 je n’avais pas de tablette et, si je ne me trompe pas, les smartphones ne circulaient pas encore, du moins de la manière massive d’aujourd’hui, tandis que le pauvre professeur Punzi avait quitté ce monde bien avant de connaître ce qui peut jaillir de la ruse des êtres humains. Cependant, dans les rêves, tout est permis :
— As-tu vu les gens dans les transports communs ? s’exclama le vieux professeur. Tout un chacun regarde dans un petit rectangle de lumière blanche comme s’il s’agissait d’un oracle !
— C’est un don des Américains !
— Timeo Danaos, dit le professeur hochant la tête.
— Cela va amener un incendie ? C’est ça que vous voulez dire ?
— Oui, ça va brûler une à une nos têtes. À leur place…
— À leur place ?
— Nous entendrons un petit carillon, qui nous apprendra une jolie rengaine consolatrice : « T’en fais pas, t’en fais pas ! C’est la loi de tous les manèges ! L’instant précis où nous aurons l’impression de tout connaître et que nous serons au sommet de notre délire d’omnipotence… Nous, les grands photographes, nous les grands experts de véritables raisons faisant vivre ou mourir les innombrables contextes où se nichent des hommes comme nous, nous découvrirons que nous n’en savons rien du tout et que nous avons tout perdu. Même ce peu de vers en latin que nous imaginions avoir bien gardés dans la poche ! »

Le matin suivant — ah ! à propos, c’était hier ! —, j’ai descendu le tableau et me suis mis à l’œuvre.
Au soir, profitant de ma diabolique tablette qui peut tout faire, j’ai photographié le tableau et j’en ai envoyé par mail une image époustouflante à un vieux camarade d’école…
— Heureusement, tu n’as pas obéi en tout à notre drôle de professeur ! a-t-il répondu. Tu t’es passé de blancs manteaux, mais tu as saisi l’essentiel… ce cheval se détache maintenant de son sombre paysage de mort. Mais, ne vois-tu pas qu’il sourit, savourant déjà son triomphe ?

Giovanni Merloni

(1) « De toute façon, je crains les Danaens, même s’ils sont porteurs d’offrandes » (Laocoon dans l’Énéide de Virgile, livre II)

Une étrange immobilité

23 vendredi Fév 2018

Posted by biscarrosse2012 in contes et récits, portraits inconscients

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Giovanni Merloni, Le voyageur (1990), encres sur bois 70 x 50 cm.

Une étrange immobilité

Quand j’étais enfant, et ma mère se passait le fard sur le nez — et l’on entendait la piqure d’un parfum connu se propager dans l’air —, je tombais dans une étrange immobilité.
J’observais les gestes de ses préparatifs avec une appréhension mêlée d’admiration et d’enthousiasme.
Inconsciemment, je me préparais à mes sorties, à la fois douces et brusques, avec une femme de ma vie qui se serait longuement interrogée devant une glace elle aussi.
Je savais aussi qu’il pouvait m’arriver un jour, plus tard, dans l’âge adulte ou pendant ma vieillesse, de me retrouver encore dans une telle situation de détresse et chagrin.
« Je ne pars pas en Amérique ! » fredonnait plusieurs fois ma mère, dansant devant le
miroir invisible qui l’accompagnait jusqu’à l’entrée. Elle ne réussissait jamais à refermer son collier de « fausses perles » et en demandait à mon père, qui attendait quant à lui la dernière minute pour exhiber sa classe exquise.
« Je ne pars pas en Amérique ! »

Ensuite, la vie a été bien généreuse avec moi. Et c’était moi qui partais en Amérique, du moins au point de vue figuré, parce que je partais en vérité pour d’épuisantes tournées de travail en de riches contrées tout autour de villes hantées par le brouillard. Lors de ces absences, accompagnées par un sentiment pénible d’éloignement, moins de ma femme que de moi-même, je devais souvent endurer le brusque ennui d’interminables après-midis que les discussions et le vin ne pouvaient pas alléger du tout.

« Est-ce que partir c’est mourir ? Vraiment ? »

« Est-ce qu’au contraire partir c’est vivre, revivre et même naître à nouveau ? »

Assis au fond de bureaux poussiéreux, je ressentais souvent l’avant-goût froid d’une solitude promise qui ne serait pas un cadeau.
Un jour, dans ce confus futur que je voyais courir, insaisissable, quelques mètres au-delà de mon pare-brise, je vis nettement la silhouette d’une femme gentille — le fruit douloureux de ma fantaisie galopante — en train de préparer une valise avant de se passer le fard sur le nez :
« Tu sais, je pars en Amérique, mais ce n’est pas si loin que ça ! N’aie pas peur, mon cher ami. Dors tranquille, et je serai là à ton réveil ! Veux-tu que je t’emmène Marilyn, mon chou ? »

Giovanni Merloni

La page blanche et l’esprit de conversation

25 jeudi Jan 2018

Posted by biscarrosse2012 in portraits inconscients

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La page blanche et l’esprit de conversation 

Voilà les sillons de la recherche infinie d’une gloire éphémère et pourtant éclatante où l’acharnement solitaire contre le mur d’en face — pour y décerner un paysage ou un sentiment qui nous aide à nous en sortir — fusionne désespérément avec le désir de partager avec d’autres témoins (amis, ennemis, camarades de luttes nobles ainsi que de passions ignobles) les questionnements, infinis aussi, que la vie physique nous impose à chaque tournant ou, pour mieux dire, à chaque réveil au milieu de la nuit…

Giovanni Merloni

La banalité du bien ou « Sans doute il est déjà trop tard »

12 jeudi Oct 2017

Posted by biscarrosse2012 in mon travail de peintre, portraits inconscients

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Ambra Patti Feula, Corinne, Espace Mompezat, James Stewart, Jean-Jacques Travers, La vie est belle

La banalité du bien ou « Sans doute il est déjà trop tard »

Très récemment, le diabolique Facebook (que j’avais fréquenté assez régulièrement pendant les années de ma première installation en France) m’a proposé de relancer le souvenir d’un événement qui s’était déroulé à Paris il y a cinq ans pile. Il s’agissait en fait de ma deuxième exposition en France (la dernière pour le moment) qui eut lieu dans l’Espace Mompezat, un endroit que j’ai plusieurs fois évoqué par la suite sur ce blog.

Revoyant les photos soigneusement gardées par FB, je n’ai pas du tout revécu l’enthousiasme de ces jours, dont j’ai pourtant un souvenir très agréable, physique et sentimental à la fois.
Cela dépend sans doute du fait qu’après cette exposition ne se sont pas enchaînées d’autres initiatives similaires, mais aussi de ce que ces images ressuscitent.

D’abord, les visages et les silhouettes des uns et des autres qui ont changé avec le temps (un peu, assez, beaucoup, énormément), ou alors ont disparu. Ensuite une sorte de radiographie du souvenir lui enlevant les sourires, la circulation vertigineuse des regards que les tableaux capturaient, les éclats des voix sans doute sincères qui rendaient aux tableaux une certaine sonorité sinon l’épaisseur d’une véritable affabulation, fredonnée discrètement…

Non, décidément le souvenir façonné par FB ne correspond pas à ce qui reste dans mon esprit et dans mon cœur. Le souvenir, par exemple, des après-midi que je passais les jours suivant le vernissage en compagnie de deux personnes qui me sont restées chères, toutes les deux membres de l’Association des Poètes français, propriétaire des murs blancs auxquels j’avais accroché ma vie.
La première, se prénommant Corinne (je ne me souviens pas de son nom de famille), habitait dans une péniche sur la Seine. Elle partageait vivement mon naïf désir de reconnaissance à l’étranger et, je crois, mon fatalisme d’homme de l’Europe du sud.
La deuxième, ce fut aussi une apparition magique que je n’oublierai jamais de ma vie. Il s’agissait d’un être bon, ressemblant de façon impressionnant à Clarence, l’ange gardien qui sauve la vie et l’âme de James Stewart dans « La vie est belle ». Un grand poète, un vrai poète, qui m’accueillit, la première fois, en un début d’après-midi, avec une phrase qui évoquait le grand mystère de la fraternité humaine : « Voilà, dit-il à peu près, c’est le Destin qui a décidé que nous devions nous rencontrer ! » Je ne sais pas si Jean-Jacques Travers aimait mes tableaux. Je sais qu’il était très aimable et que nous avons passé ensemble des heures sereines à l’Espace Mompezat, en discutant librement et sans aucune arrière-pensée de poésies mortelles et de poètes immortels.
J’aurais voulu par la suite faire trésor de ces deux amitiés-coups-de-cœur… mais, au lendemain de la fermeture de l’expo, Corinne a déménagé qui sait où, tandis que Jean-Jacques est bientôt tombé malade et quelques ans après il est mort, sans savoir combien cela m’avait attristé…

Lors de cette exposition, j’ai vendu quelques-uns des tableaux exposés et j’en ai donné des autres en cadeau, pour m’acquitter de la bienveillance de ceux qui m’avaient aidé à différents titres…
Je ne regrette pas, en général, les tableaux qui sont partis ailleurs, trouvant un nouveau mur où s’accrocher, ou alors un tiroir ou une cave humide où s’ensevelir. Mais chaque fois que j’y pense, cela fait déclencher en moi une sorte de mélancolie rétrospective dont je me sauve toujours assez péniblement.
Je me demande souvent, par exemple, combien de tableaux, pour la plupart aboutis et pleins d’énergie — qui font presque un tiers de mon travail total —, ont été détruits ou alors gisent, horriblement abîmés, dans des endroits inaccessibles…

Où est-il, par exemple, « L’incendie », que je n’avais même pas eu le temps de photographier avant de le vendre à Parme à un tel Antonio B. (dont je n’ai trouvé aucune trace ni à Parme, ni en Emilia-Romagna ou dans le reste d’Italie) ?

Où est-elle « L’étreinte » que j’avais donné à mon amie Ambra F. ? Où est-elle ? (1)

Y a-t-il quelqu’un qui a eu le sain réflexe de conserver mes quatre ou cinq dessins sur le thème du Roland furieux qui avaient trôné pendant longtemps dans la salle de réunion d’une industrie pharmaceutique de Pomezia, au sud de Rome ?

Et cætera. Voilà une pensée douloureuse, effrayante même, que l’un des infinis réseaux sociaux a déclenché en moi au nom de cette insupportable « banalité du bien » : une véritable avalanche de pacotille à la saveur de miel qui nous envahit au jour le jour.
Sans doute, c’est de ma faute si une partie considérable de mon « patrimoine » flotte dans le terrain vague où tout se perd et tout meurt. Il y aura toujours quelqu’un qui m’accusera de légèreté et sans doute de manque de lucidité. Toujours est-il que mes œuvres perdues, petites ou grandes qu’elles fussent, avaient en elles une indiscutable cohérence, une force !
D’ailleurs, tout autour de nous se métamorphose ou disparaît, sans laisser d’adresse. Il ne reste peut-être que le vent.

Giovanni Merloni

(1) La dernière trace que j’ai trouvée de mon amie peintre, une excellente aquarelliste, c’est un article de 2012 d’une blogueuse passionnée d’art qui, visitant la fameuse exposition annuelle des 100 Peintres de via Margutta, avait repéré dans un coin les tableaux d’Ambra, avec une phrase on ne pourrait plus inquiétante : FORSE È GIÀ TROPPO TARDI (Sans doute, il est déjà trop tard).

Depuis combien de temps ne te confesses-tu pas ?

08 dimanche Oct 2017

Posted by biscarrosse2012 in mon travail de peintre, portraits inconscients

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Bande Dessinée

Il y a bien d’années, le 29 juillet 1969, sur une revue bien éphémère qui se voulait engagée (Platea), j’avais publié quelques dessins sous forme d’embryonnaire bande dessinée, que j’avais esquissés juste à la veille de mon premier mariage. Puisqu’il s’agissait d’un véritable plongeon dans le vide, j’avais adopté le pseudonyme de Row (Ligne ou Rame). Avant de publier cela sur ce blog, j’ai longuement hésité. Jusqu’au moment où j’ai compris que c’était mieux de dire tout aux impôts et à la police avant qu’ils ne découvrent nos secrets tous seuls.

— Depuis combien de temps ne te confesses-tu pas ?
— Dimanche dernier, PÈRE…

— Où amènes-tu ton chien ?
— Ville Borghèse.
— Et ta femme ?
— Des fois au cinéma, des fois au lit, des fois avec les amis…
— Et tes enfants ?
— Au Zoo ! Quand ils seront grands, je les emmènerai en voyage.
— Quand tu es seul, que fais-tu ?
— Rester seul ? Je n’y avais pas pensé. Pourquoi seul ? Seul… Seul ? Bof !

Mes gentils amis, Vous voici à nouveau à la rencontre « Hommage à la Culture »
À l’honneur de DANTE, MANZONI, FOSCOLO, LEOPARDI…
Et tous les Chantres… AMEN
Votre bienveillance envers notre Culture Millénaire a été IMPRESSIONNANTE !

On n’est plus à ces beaux films des « Peaux Rouges équarrisseurs »…
Le SEXE s’impose…
Cela ne pouvait être plus évidente, aujourd’hui, la nécessité primordiale de la REPRÉSENTATION SACRÉE !

Giovanni Merloni

Procida, Bologne, Paris : essayant de prendre le couchant en contrepied…

06 vendredi Oct 2017

Posted by biscarrosse2012 in contes et récits, portraits inconscients

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Bologne, Paris, Procida

Procida, Bologne, Paris : essayant de prendre le couchant en contrepied...

Tout au cours de ma vie, j’ai toujours poursuivi la liberté d’aimer et de m’exprimer jusqu’au bout, ayant le même sentiment qui pousse les humains de mon genre à poursuivre le soleil dans un Ouest éternel, la joie de vivre dans l’éternel féminin.

Procida (avec son soleil) ; Bologne (avec mon premier véritable impact avec le « métier de vivre ») et Paris (avec le défi de m’aventurer dans une nouvelle vie), ce sont trois endroits de primordiale importance pour moi, qui s’inscrivent dans l’état d’esprit d’un élan continu, avec la tension de tout mon être vers un but connu et inconnu à la fois.

Évidemment, il s’agissait pour moi de découvertes plutôt que d’inventions.

Il y avait en moi ce désir inné, que j’avais découvert à Procida, de vaincre la tristesse de la mort et ressusciter la vie, en essayant de prendre le couchant en contrepied.

Il y avait aussi le désir sincère, que l’air même de Bologne communiquait, de partager l’utopie morale des gens forts et civilisés que j’y avais rencontrés. Un rêve de la réalité, se synthétisant en une aspiration pleine de bon sens à conjuguer la Liberté avec le Soleil de l’avenir.

Il y avait, à Paris, des valeurs profondément enracinées où la liberté individuelle ne faisait qu’un avec l’aspiration citoyenne à un progrès humain et humanitaire, démocratique et républicain…

Giovanni Merloni

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