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Il pleut depuis longtemps sur la ville endormie. Un feu rouge arrête les voitures silencieuses dans la nuit
(un moineau tombe mort dans une flaque). Il tonne, dans le ciel impérieux. Passe dans la rue une femme au regard éteint.
Un quartier, toujours le même, une vie sans histoire, une mort qui ne brise pas la monotonie. Rien que des silences obstinés, toujours le même train train, les mêmes joies immédiates, le même chagrin, une vie dans le ciment gris, une mort parmi des fausses larmes. Rien que des silences obstinés.
Des maisons. d’escaliers et d’escaliers jusqu’au toit, où la tête se cogne. Du marbre, du linge accroché, des amours, même là-haut, dans les sous-pentes, où d’entières familles camouflent en vain leur destin inhumain.
Des maisons empilées et des courses affolées en bas de l’escalier jusqu’au bout des caves. Un enfant vient de naître à même le palier, tandis qu’un chat d’égout meurt sans funérailles. Le monde meurt et renaît a chaque coin dans des maisons en gris et blanc.
Gouttes, gouttes froides, grêlons sur les canaux agités, sur les toits de plus en plus gris que l’hiver déshabille. Les gens traversent à la hâte la rue sombre, inondée. Même la pluie s’étonne me voyant, muet, piéton dans l’attente d’une fée.
Giovanni Merloni
écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 24 décembre 2013
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j’ai cliqué deux fois sur j’aime, mais ça n’a pas marché
Une classe pas trop surchargée !!!
Oui, c’est une juste observation. En fait, dans la glorieuse école moyenne consacrée à l’Arioste, située dans un carrefour très peuplé entre deux quartiers (l’ancien « Trionfale », historique ; le nouveau « Monte Mario-Balduina »), la sélection était alors terrible. D’ailleurs, à cette époque (fin des années 1950), en Italie on n’avait pas encore installé l’école obligatoire pour tous (la « scuola media unira » remonte à la loi 31.12.1962 n. 1859).
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