le portrait inconscient

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Je viens de loin (Nuvola, 1971)

03 jeudi Déc 2015

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

cible romain

Je viens de loin

Je viens de loin
d’innombrables
changements d’identité
d’histoires redoutables
que tu jugerais
absurdes, étranges, anachroniques.

Jamais je n’ai eu rien de fort,
hormis le besoin d’amour.
Jamais je n’ai eu rien de vif
en dehors de la peur
me donnant ce vertige
d’être seul, au tréfonds de la Terre
dans la gorge d’un noir précipice
qu’envahissent des odeurs infernales.

Même seul, je ne suis jamais seul,
entouré comme je suis de gens bien,
agréables et gentils,
seulement observant
au sujet de mon pessimisme
qu’il serait vain, exagéré, préconçu.

Selon eux, je n’ai pas raison.

Je n’ai pas raison, j’ai tort.
Je garde seulement
au fond de moi, le désir
de partir à la mer
d’étendre sur le sable un tapis
pour mes enfants,
de leur créer un petit nid
où tisser sans effort
la longue fable du ciel,
des oiseaux
des odeurs ancestrales…

Ou sinon nous nous tairons
parce que nous ne serons pas seuls
jamais vraiment seuls
tous les trois.

Ô combien je désire être ailleurs !
M’évader de ces gens qui bavardent
me laisser recouvrir
par les restes du pique-nique
par les courses des enfants
se prenant pour Indiens
par les tristes hurlements
de mégères implacables…

Chacun de nous possède
un interrupteur
pour ne plus entendre
pour voler plus haut
pour songer à ne pas penser
pour changer d’opinion
ou rester figé
dans l’absence d’idées,
pour se sauver dans les rêves
ou dans les souvenirs.
Pour compter deux et deux sans cesse
parce que nous sommes libres,
esclaves,
libres, esclaves
libres, esclaves.

La mort même
devient alors une bonne route
à entreprendre
pour ne pas entendre
de bruits de fond.
Devant ma paralysie,
les autres ont peur que je puisse
d’un bond ressusciter.
Je les pétrifie,
ils ne m’effleurent pas,
de la peur de gâter
cette ridicule attitude
de l’absence.

Si je ferme les yeux
pour être seul
et que les autres me scrutent
sans plus cacher leur gêne,
leur embarras pour ce fait divers
pour cette mort inopportune
qui les dérange,
en ce moment suprême
je m’en fous vivement d’eux.

Je peux alors sortir
de mon sarcophage
et leur faire le mystérieux cadeau
d’un sourire.

Giovanni Merloni

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog. 

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Trieste 1971 (Nuvola, 1971)

17 mercredi Juin 2015

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_trieste 001 180

Trieste, l’antichambre

Je n’ai jamais donné d’explications au sujet de mes poésies et je ne vais pas commencer aujourd’hui. Car en fait il y a toujours un tel décalage, entre l’état d’esprit qui dicte avec urgence une poésie et les événements ou les circonstances de la vie, qu’on a peur de trahir l’une des deux vérités… ou toutes les deux ensemble.
Et pourtant, je me suis dit, si je publie une poésie titrée « Trieste 1971 »… qu’en diront-ils mes éventuels lecteurs ? Je crois, s’ils ont visité personnellement Trieste ou, du moins, s’ils en ont connu la position dans la carte d’Europe, ils se demanderont : pourquoi Trieste ? (1)

000a_Trieste_Cattedrale_di_San_Giusto NB 180

Oui, bien sûr, Trieste n’est pas loin de Venise, la ville où je me suis rendu avec insistance à tous les passages cruciaux de ma vie. Cependant, mes faibles connaissances de la ville de Trieste — dont je pouvais me baser à la suite du « prolongement » d’une escapade à Venise ou pendant le retour de la Jugoslavie ou de Prague — n’auraient pas suffi à me donner l’envie d’en parler dans une poésie, belle ou laide, héroïque ou pathétique.
En fait, les circonstances de la vie sont toujours très simples et très complexes à la fois. Et lorsque les occasions se déclenchent, il faut être prêts à les saisir au vol. D’ailleurs, pour être prêt, il faut qu’il y ait la maturation au bout d’une longue attente, ou alors la recherche de l’issue d’une situation inconfortable, douloureuse…
En février 1970, j’accomplis avec le dernier examen cinq ans et demi d’études universitaires, où l’enthousiasme et le hasard avaient été toujours accompagnés par une angoisse sourde ou criarde, pour des raisons que je connais par le menu, mais ne peux pas expliquer ici en dehors de larges gestes ou d’expressions essoufflées. En extrême synthèse, je peux dire qu’alors j’étais surtout content de m’être affranchi de ce lustre constellé de gigantesques devoirs. Mais, puisque j’avais dû toujours courir et que je n’étais pas vraiment content de moi et des armes que j’aurais dû mettre en place pour me frayer un chemin professionnel, j’étais dans un état pénible qui me poussait de plus en plus à la solitude et au silence.
Sans attendre, le mois successif, le Destin a voulu s’intéresser de mon cas en œuvrant d’abord pour le ravalement de mon amour propre et de ma confiance en moi. Tous mes camarades participaient à l’examen d’état, passage indispensable pour accéder à la profession d’architecte. Je les suivis sans trop de conviction dans cette salle énorme et anodine où le principal souci des présents, du moins pendant la première demie-heure, ce fut celui de faire la pointe au crayon. Ensuite, malgré mes manques graves, je réussis à me lancer dans une idée suffisamment « organique » et « logique » que la commission des examinateurs plus tard apprécia avec ma plus grande surprise. Une fois surmontée l’épreuve écrite, l’oral m’inquiétait moins, à condition qu’on ne me pose pas de question dans certains passages scientifiques ou plutôt techniques. J’arrivai à ce rendez-vous dans un état d’euphorie et d’insouciance qui m’aida à vendre cher la peau, jusqu’à traîner mes interlocuteurs là où j’avais quelques petites réserves dialectiques.
Je découvris alors que le président de la Commission d’examen avait été un très cher ami de mon père, disparu depuis peu plus que deux ans. Il s’appelait Pio Montesi. Mon père nous en avait parlé peu, comme d’habitude, mais un rapport d’estime réciproque dans l’amitié était évident dans ses mots avares et prudents.
Voilà, Pio Montesi vivait à Rome et enseignait à Trieste où il était le directeur de l’Institut d’Architecture et d’Urbanisme de l’Université.
Tout de suite après cette rencontre « d’une part et de l’autre de la chaire », Montesi, bien content de n’avoir pas dû exercer son influence pour me faire sortir d’une impasse quelconque, avait manifesté envers moi, avec la discrétion que la situation imposait, une sympathie et une attitude sinon paternelle certes bienveillante, tout à fait adaptées à mon tempérament orgueilleux et exagérément sensible.
Cette « madeleine » de l’examen me rappelle d’emblée sa voix, sa curieuse façon d’attirer l’attention par d’expressions courtes et nettes, son inflexion dialectale jouée de façon élégante et toujours décalée, ironique… Avec cette rencontre j’eus en un seul instant le prodigieux remplacement du père disparu… et la compagnie d’une figure charismatique, ayant vécu une histoire personnelle que de quelques façons anticipait la mienne, presque à l’identique… Je rappelle rapidement qu’il n’aimait pas parler longuement au téléphone… qu’il ne conduisait pas la voiture, donc, de façon tout à fait discrète, qu’il aimait être accompagné… Il me suffit de quelques petits détails… Je vois tout de suite sa figure se détacher et prendre vie dans ma mémoire, comme dans un film… Des cheveux blancs comme la neige, des lunettes de soleil, un nez spirituel, un visage rougissant peut-être à cause des sursauts de la tension. Il était toujours élégant avec son costume gris, ses chemises blanches, sa cravate d’artiste, ses chaussettes blanches, et ce cartable, jamais excessivement lourd, qu’il amenait volontiers de l’habitation via Labicana à son cabinet d’architecte près du grand boulevard amenant à la pyramide Cestia…

000b_Trieste_Square NB180

Dans ce passé refoulé, dont je me souviens de chaque détail, je ne m’inquiétais presque jamais pour les difficultés économiques ou pour l’incertitude dans le travail, même si j’étais un très jeune père, qui venait juste de terminer de façon assez traumatique son premier cycle de travail comme professeur remplaçant dans un lycée.
Pourtant, lorsque Montesi m’invita à Trieste, me donnant ainsi la chance de me rendre utile dans un groupe de recherche sur les universités étrangères — la française et la russe en particulier — j’en fus ravi, fort reconnaissant.
Se suivirent les voyages, les amitiés, la découverte de cette ville enchanteresse et hospitalière (d’ailleurs le rapport numérique équilibré entre professeurs et élèves favorisait un climat d’échange serein et toujours stimulant, constellé de séminaires, randonnées culturelles et scientifiques, dîners communautaires, petites soirées chez les uns et les autres…), une vie privilégiée qui me laissait croire, pendant quelques jours, une reconnaissance plus solide vis-à-vis de celle que je recevais dans la réalité (ou irréalité) romaine. Trieste était aussi cet accent tout à fait particulier, qui donnait une consistance et des couleurs précises à cette petite liberté, gâtée et garantie, dont je pouvais profiter au moins une fois par mois…

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Ici j’ai juste l’espace pour citer une anecdote que Montesi lui-même racontait pour exprimer, très honnêtement, sa perception de la diversité entre ses deux mondes : arrivant à Trieste il était reçu avec tous les honneurs et, si c’était le cas, avec une bande… tandis qu’à Rome, à la gare Termini, il n’y avait jamais personne qui l’attendait… Il devenait alors un voyageur quelconque, un inconnu avec la valise lourde ou légère comme tous les autres…
Pour comprendre aussi la mentalité tout à fait particulière et, une fois de plus, l’honnêteté de mon « deuxième père », il arriva un jour à Rome avec ses élèves, décidé à exploiter une idée bien paradoxale à laquelle je participai… C’était l’idée de la découverte d’une Rome tout à fait insolite… Il obligea en fait le pullman — et ses élèves dévotes — à parcourir un anneau bien étudié à travers la banlieue… rien que la banlieue ! Pour tous ceux qui n’avaient jamais vu la Rome monumentale et privilégiée, sachant qu’après il n’y avait pas le temps de la voir, ce fut un choc. Une mauvaise digestion qui se prolongeait, avec quelques radieuses exceptions que Montesi avait prévues comme des prix de consolation indispensables… Voilà un souvenir que j’avais refoulé, et mérite bien sûr, pour ses ombres et ses lumières, d’être repris et sauvé un jour de l’oubli définitif…

000d_panorama trieste NB

Je raconterai aussi, un autre jour, des « jeunes » de mon âge que j’avais connus à Trieste dans cette inoubliable et — hélas ! — brève saison, dont Aurelio, petit-fils de Scipio Slataper, un grand poète de Trieste, l’auteur entre autres d’un livre culte « Mon Carso », Giorgio et Diana De Rosa, Costantino Giorgetti.
Malheureusement, après une trop brève « rapatriée » en 1994, je n’ai pu ni su garder le contact avec ces personnes uniques et je regrette cela énormément. Aujourd’hui, l’inévitable recherche de nouvelles autour de chacun des amis d’alors m’a amené une véritable douleur. Giorgio De Rosa a disparu en 2010 !… Je ne pourrai jamais oublier les mots que cet homme intelligent et plein d’ironie me dit à mon départ dans son dialecte joyeux : « comportite bèn ! », « comporte-toi bien ! » Est-ce que j’ai suivi ses conseils ?
Ce qui me touche aussi, en découvrant dans mes papiers jaunis cette « poésie objective » ci-dessous, c’est comprendre qu’en fait Trieste a été l’antichambre de Bologne. Que Bologne n’aurait jamais existé dans ma vie s’il n’y avait pas eu Trieste…
Au bout d’à peu près une année et demie, notre thèse collective était tant bien que mal accomplie et mes voyages à Trieste devenaient de plus en plus rares lorsqu’un concours fut lancé pour embaucher des architectes-urbanistes à la région Friuli-Venezia Giulia. Mes amis de Trieste, connaissant mon penchant pour l’urbanisme et ma pénible situation de travail à Rome, insistèrent avec Montesi pour qu’il me propose de présenter ma candidature. C’était une chose très facile, de ces temps-là, cela qui semblerait tout à fait incroyable aujourd’hui. Mais Montesi trancha à propos de moi : « Je ne crois pas qu’il laisserait Rome pour venir ici ! »
Ce fut cette phrase qui changea ma vie. Car je restai au contraire déçu. Je serais parti immédiatement pour vivre à Trieste, ou à Milan, ou à Turin, ou aussi dans une quelconque ville étrangère si mes titres et mes connaissances linguistiques le permettaient.
En 1970, avec 22 ans de retard, on avait réalisé, en Italie, une des plus importantes réformes prévues par la Constitution républicaine : les Régions. Entre 1970 et 1972, toutes les Régions devaient assumer d’importants pouvoirs dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. À l’époque, la recherche constante de travail s’ajoutant à des contrariétés existentielles de plus en plus évidentes, je ne pouvais rien savoir de ces opportunités.
Il ne me fut pas d’ailleurs difficile de convaincre successivement Montesi, cet homme extraordinaire qui savait se charger de la vie d’un autre. Désormais, la possibilité de participer au concours pour cet emploi dans l’endroit éloigné s’était volatilisée. Peut-être avait-il raison : mon installation à Trieste n’aurait pas été une bonne idée. Mais, il m’écouta quand je commençai à restreindre le champ de mes possibles déplacements. Il m’aida donc dans la démarche qui m’emmena, en peu de temps, avec plus de sursauts psychologiques que de difficultés réelles, dans cette Bologne d’élection dont je ne finirai jamais de dire le plus beau que possible. Si je pense seulement que cet homme est disparu en 1981, juste onze ans après notre première rencontre… Trente-quatre ans se sont déjà écoulés depuis cet extrême adieu dans sa maison que je n’avais jamais vue avant…
En vous laissant lire cette poésie, je la relirai avec vous. Certes, une poésie, toute seule, ne peut pas rendre un morceau de vie qui a été intense et riche de merveilles… Peut-être un jour je la réécrirai, ou je la traduirai en récit, en essayant d’y déverser ce sentiment d’angoisse frénétique et de compulsive joie de vivre qui accompagnait mes journées d’attente, mes longs voyages solitaires, mes rencontres avec des personnages tout à fait particuliers et à plusieurs égards remarquables, mes promenades distraites avec Diana et Giorgio, Costantino et Aurelio, mes notes jamais tranquilles et organiques…
Giovanni Merloni

002_trieste 002 180

Trieste 1971

Des autres villes tu empruntes
les mémoires incertaines
jusqu’au creux de ton corps
allongé, blanc et gris
entouré de collines arrondies
se perdant dans la mer.
De ta bouche décolorée
tu susurres des ondes
calmes et salées.

Tu décris, dans une fumée ronde
d’étranges places palladiennes
minuscules, infinies, aériennes
étrangères, cousines.

Des autres villes tu assumes
le geste et la parole
et pourtant, renfermée
entre les verres et les moulures
de vieux cafés accoudés à la bora,
tu prodigues à tout venant
les anciennes saveurs viennoises
les vieux rituels de statues ensevelies
les refuges glorieux de juifs et poètes
dans la lente transhumance d’exils infinis.

Des mots doux des poètes immortels
des photos rares et fidèles
de Freud ou Svevo
tu gardes une distraite étagère
bien rangée. Mais toi aussi
tu as eu Rome, cette furie
qui emporta brusquement
tes étreintes
tes montagnes gravées et peintes
s’effondrant dans la mer.

Des autres villes tu répliques
les formes multipliées et fuyantes,
et pourtant tu protèges,
par tes airs de mystère,
la frontière floue que traversent
d’infinies langues poétiques
et cette marche paysanne
autour des cimes
ces roulements, ces rires,
entre les rochers et les ronces.

Tu défends
cette ingrate destinée
que la mer de carte postale
te renvoie gaie, vive et belle.

Dans les jardins gâtés
aux glycines enchantés
tu te réjouis au petit matin,
sous le faible soleil
de ton irrévérence ancienne
nostalgique, mélancolique,
italienne.

De toutes les mémoires vagabondes
de tous les paysages héroïques
de tous les mots ironiques
que tu ressuscites
au milieu de tes feux
tu es le corps malheureux que j’aime.

003_trieste 003 180

Giovanni Merloni

(1) La plupart des lecteurs de ce blog, du moins les plus fidèles, ils connaissent déjà mes origines mixtes… D’abord, je suis par moitié napolitain. Pour un autre quart, celui du nom de famille, je viens de Romagne… tandis que le quatrième quart, juste une fois évoqué dans ce blog, vient des Abruzzes… Voilà pourquoi je parle souvent de Naples, de Cesena, Rimini et aussi Chieti et Pescara.
J’ai d’ailleurs parlé, très souvent, de Bologne, ma ville de résidence et d’élection pendant une poignée d’années cruciales autour de mes trente ans. J’ai évoqué Gênes, ville où a vécu longuement ma sœur aînée, et je n’ai pas oublié de parler de Venise pour des raisons que tout le monde peut comprendre…
Sinon tout le monde a saisi que Rome a été ma « croce e delizia ». Cet endroit incontournable pour la beauté de son centre historique et de ses parcs archéologiques n’a pas accepté qu’il y ait une évolution après ma première naissance. Elle n’a pas voulu qu’il y en ait une seconde, du moins au-dessous de son ciel.
G.M.

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TEXTE EN ITALIEN

Une famille (Nuvola, 1970)

30 mercredi Juil 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_la lavandière 180

Giovanni Merloni, gouache, juillet 2014

Une famille (1970)

Il était une fois
une lavandière analphabète
aux mains rouges sillonnées
au visage blême de Cendrillon,
toujours seule dans sa baraque
avec cette peste de son fils.

Quand le mari rentra
— un ogre aux dents tordus
à l’haleine pesante
à l’arrogance gitane —
la lavandière commença
à trembler,
s’apercevant
qu’à force de laver
elle avait oublié, une fois
de plus, de cuisiner.

— Est-il possible ?
hurla l’ogre-cochon,
tout en menaçant sa femme
avec un énorme jambon.

Entre-temps,
tout en pissant,
l’enfant pleurait
désespérément,
tandis que le téléphone sonnait,
qu’une fuite d’eau envahissait
le plancher, où des barques
de papier de journal
naviguaient,
et que la lavandière
(ne sachant
ni lire ni écrire)
pleurait
tout en s’écriant :
— Idiot, idiot,
cochon d’un idiot !

001_la lavandière 180 NB

Giovanni Merloni

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écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 30 juillet 2014

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Tes larmes (Nuvola, 1966)

21 samedi Juin 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_diligenza NB 180

Tes larmes (1966)

Tes yeux sont comblés d’étoiles
glissant doucement sur ta peau
de pêche mûre, entraînant
derrière elles un sillage,
un long ruban qui se perd
dans la forêt de tes cheveux
nocturnes.

Elles sont belles tes larmes !
Comme autant de diamants
empruntés au coeur d’une montagne
elles renferment la force obscure
de tes passions refoulées.

Elles possèdent
quelque chose de toi
que je ne vois pas
que je bois pourtant
à l’infini.

Elles ressemblent
à des caresses
aux vagues douces
de la pluie.

Elles polissent mon âme,
en lavant à petits pas
ses rudesses.

Elles amènent le calme
et le bleu du serein.

002b_diligenza NB part 480

J’aime les petits pas de tes larmes
pénétrant tel un arc-en-ciel
dans mon rêve.

Giovanni Merloni

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écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 20 juin 2014

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Un ciel séparé (Nuvola, 1966)

14 samedi Juin 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_Parigi 1988 180

Paris, Beaubourg, 1988

Un ciel séparé (1966)

Ciel tranquille parmi les rambardes
séparé imperceptiblement
comme tu l’es de moi.

Je suis seul dans le fond du chagrin,
car plus rien, désormais, ne m’appartient.

Ciel désespéré parmi le feuillage
séparé douloureusement
comme tu l’es de moi.

T’effleurant d’un seul mot
j’ai détruit toute vérité.

Ciel inerte parmi les toits
séparé mélancoliquement
comme tu l’es de moi.

Je veux tuer la conservation
ainsi que la banalité des instincts.

Ciel mourant parmi les fenêtres
séparé violemment
comme tu l’es de moi.

Je sors déchaussé dans la rue
en hurlant ton nom.

002_Parigi 1988 180

Paris, Beaubourg, 1988

Ciel ressuscité parmi les doigts
s’approchant imperceptiblement
comme moi vers toi.

Giovanni Merloni

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écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 14 juin 2014

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Tu étais la lumière sur le balcon (Nuvola, 1971)

05 samedi Avr 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_terrazzino 180

Tu étais la lumière sur le balcon (1971)

Tu étais la lumière sur le balcon,
chaude comme une main
dans une goutte.

Tu étais triste,
même dans ton sourire
effilochant mon rêve.

Tu étais l’incertitude
entre adieu et au revoir
s’ajoutant
à l’étrange inquiétude
dessinée par ta bouche souple,
sculptée par tes cils écarquillés,
filmée au ralenti
par les gestes inutiles
de tes mains agrippées
à la rambarde.

Je t’embrassais, serrant
dans les peignes de mes dents
une femme-oiseau sévère
ébahie, étrangère.

Tu te rebellais, douteuse,
prête à fuir, jetant
ta voix pleine de colère
sur mon être imprudent.

Il reste dans ma bouche
la saveur triste du sang
et les restes épuisés
de nos corps enchevêtrés.

Notre vie, loin de nous,
nous incombe tout de même,
immobile et mouillée,
dans le son détendu de l’été.

Giovanni Merloni

campo de fiori anni 80 (8)

Giovanni Merloni

P.-S. Pour ceux qui s’intéressent à mon parcours, voilà ci-dessous la traduction de la première version de ce texte.

Tu étais la lumière sur le balcon (1971)

Tu étais la lumière sur le balcon,
chaude comme une main dans une goutte.
Triste, dans ton sourire, comme dans mon rêve.
Tu étais ce tragique entretien d’adieu
dessiné sur une bouche souple,
sculpté sur des cils écarquillés,
filmé au ralenti dans les gestes inutiles
des mains sur la balustrade.

Je t’embrassais, serrant dans l’étreinte
de mes dents une femme nue
qui se démenait et hurlait heureuse,
répandant son cri sur mon corps.
Il restait dans ma bouche
la saveur du sang et les restes grisâtres
de ce corps immobile et mouillé
dans le son détendu du silence.

Giovanni Merloni

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écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 5 avril 2014

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Et nous ne sentirons plus rien (Nuvola, 1971)

07 mardi Jan 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

166_et je ne sentirai rien 03 bis

Et nous ne sentirons plus rien (1971)

I
Je n’ai plus envie
de parler de moi,
creusant
dans la mémoire
ou dans le reste.

Je ne veux pas découdre
les personnes
comme si c’étaient des objets.

Je ne veux surtout pas
effeuiller la chair comme
du papier.

Quant à nous, je ne veux plus
me leurrer : jamais
personne ne contournera
nos inébranlables
états d’âme ; nous-mêmes
ne saurons pas
anéantir
ta peur
et mon vide.

166_et nous ne sentirons rien 02

II
« Il y a peu, hier, ils se sont mariés.
Il en souffrait déjà.
Quelque chose de lui
mourait à jamais,
car il avait trop
décidé, trop
voulu, trop
assumé
pour tous les deux.
Et maintenant un vide
étrange
le possédait.
Il aurait dû attendre
qu’elle le cherche
qu’elle meure pour lui
qu’elle lui parle.
Et pourtant
(dans un silence
à l’Antonioni),
sans obéir aux nombreuses
voix sub-liminaires
se croisant bruyamment
dans le désordre
de cette étrange journée,
il s’obstinait
à la chercher
à la vouloir
à la gâter.
Tout le monde
devinait ses tempêtes
tandis qu’il posait à jamais
les pieds
sur la pierre tombale
des sacrements
des ornements
et de l’ennui. »

166_et nous ne sentirons rien 01

III
Dorénavant nous ferons partie
d’un monde d’hommes
et de femmes d’action.
Nos peines seront
les mêmes qu’on traverse
dans un lupanar
ou dans un cirque.

Nos veines gonflées
(obligées de se passer
de l’esprit et de l’âme)
travailleront activement
pour la joie de nos sens….
Et nous ne sentirons plus rien.

004_il matrimonio dei miei 180

Paolo Merloni, Le mariage de mes parents (2005)

Giovanni Merloni

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Un paysage suffoquant (Nuvola, 1971)

07 mardi Jan 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_paysage suffoquant 001 NB 180

Un paysage suffoquant (1971)

Je suis poursuivi,
harcelé,
hanté,
par le passé.

Il me tire par la manche,
Il m’immobilise.

Sous la nappe de mon
paletot, un temps lourd,
insupportable,
s’est endormi,
tout en flottant autour
de moi, otage
ou prisonnier
d’une boîte à chaussures
d’où jaillissent les souvenirs,
tels des oiseaux effrayés,
volant bas
au-dessus d’une terre vague,
tout en effleurant les haies,
les fils barbelés,
les champs cultivés
et les pantins de neige…

002_paysage suffoquant 002 NB 180

Voilà l’histoire
maladroite
d’un rêveur solitaire,
tout à fait convaincu
qu’il serait inaperçu
et qu’on a, au contraire,
encerclé
et joliment gâté
pour qu’il ne voie pas
pour qu’il ne creuse pas
dans le fond d’un puits
par son regard
scandaleux et concret.

Voilà l’histoire
d’un type désargenté,
assez doué
qui a toujours trouvé
quelques aides nonchalantes.

Vous voilà,
au passage,
un gamin assez sage
que personne — dommage ! —
n’a pas vraiment écouté.

Selon le cliché
qu’on forgea pour moi
mes dures souffrances
n’étaient pas sincères
ou alors la faute
c’était au luxe
d’une époque de reflux.

Si, au contraire,
il s’agissait de joies
assez rares
que j’avais saisies au vol
comme le train à la gare
on me classait
d’opportuniste
de vaniteux
et d’ingrat :
« Il n’est jamais satisfait
de ce qu’il a eu.
Il aurait dû faire
le soldat, apprendre
la valeur de la terre
mourant en guerre».

Je suis comme un engin
qui ne s’envolera jamais.
Mon bois pourrira
s’incrustant
de rouille et de vis,
mes hélices, raides
et tordues, tourneront
à vide, en attendant
stupidement
la mort.

003_variante 180

« Oh, qu’il est rigolo
mon Giovannino !
Il sait si bien parler
même s’il est petit.
Oh ! qu’il est adroit !
Voyez comment
il se débrouille ! Et
pourtant il est un peu trop
original
ancestral
divers. »

« Ne voyez-vous pas ?
Il a sali le mur
avec ce tourbillon
de gueules et de
chapeaux :
le dessin qu’il a fait
est intéressant,
mais assez étrange,
sans queue ni tête. »

Personne ne m’a payé
pour parler,
ni pour graver des mots
sur les murs,
ou pour décrire l’incertitude
de chaque homme,
l’ambiguïté héroïque
de cette société.

004_paysage suffoquant 004 NB 180

D’ailleurs
je ne pourrai jamais
me dérober
à ma destinée inquiétante
et drôle.

Jusqu’au dernier jour
si je réduisais les plaisirs
je cumulerais mes devoirs.

Et, plus je m’efforcerai
d’être cohérent, léger,
insouciant,
plus je vivrai assiégé,
renfermé
dans les étroits
vêtements
d’un paysage suffoquant.

Giovanni Merloni

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écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 19 juillet 2014

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Les pleurs côtoient la mort (Nuvola,1967)

27 lundi Mai 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_statua 180

Les pleurs côtoient la mort (1967)

I
Les pleurs arrosent les fleurs des morts.

La blessure envahissant ce corps blême
c’est le nid d’une mort qui s’affiche
blanche, encore plus que ce mur
de chaux.

Oh, combien de souvenirs
d’un passé partagé !
Et pourtant notre mémoire s’enfonce
dans des plages plus tristes,
plus obscures,
plus nettes
et profondes,
dans des vicissitudes
tout à fait étrangères.

Déjà ses souvenirs à lui
ne nous appartiennent plus.

002_pensoso 180

II
Les pleurs brisent le silence des morts.

Elle est proche, la mort
elle avance vers le lit,
de son pas lent
à coups de griffe
confondus dans l’herbe.

C’est à cause de l’amour
qu’il s’en va
cet homme silencieux.

Il nous dit par les yeux
qu’il va mourir seul
tandis que le sang
lui semble noir,
le ciel juste un nuage
et l’amour
(son amour prodigieux)
juste un reflet
flou.

003_piangente 180

III
Les pleurs côtoient la mort.

Le dernier soir approche
au milieu de l’herbe
et des orties
de son pas scandé
presqu’imperceptible.

Il vient à notre rencontre
ce soir indicible,
fredonnant, juste pour nous,
des mots tellement beaux
qu’il nous faudra
les oublier.

Il rit comme une jeune fille
il nous embrasse
comme une femme mûre,
il nous emporte
comme un fantôme gentil
dans l’étreinte la plus forte
la plus douce.

Giovanni Merloni

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écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 11 juillet 2014

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Monotonie (Nuvola, 1971)

14 dimanche Avr 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Nuvola

001_monotonie 180 Monotonie (1971)

Monotonie, je te tiens par la main,
tu es blonde et mince, tes seins sont des poings fermés,
tes lèvres sont des villes brûlées,
tes yeux sont des panoramas de carte postale,
tu as des corps différents pour le même destin,
des faces distinctes pour le même lit
envahi de chiffons et de débris.

Tu as la voix de l’ambulance,
la voix d’une télévision idiote,
la voix d’enfants en prison,
la voix muette du bourreau.

002_monotonie 180 Monotonie, latente inquiétude
d’hommes contraints à se faire du mal entre eux
pour garder intacte la logique inexorable
du pouvoir constitué.

Monotonie, tu vas me bâillonner,
tu vas devenir un vêtement, un masque,
un filtre séparant ce que je pense de ce que je fais.

Jamais je ne veux te perdre,
jamais, jamais, jamais…

Giovanni Merloni

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écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 6 avril 2014

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