le portrait inconscient

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Archives de Tag: Stella

Cet après-midi où je perdis mon stylo, 1974 (Stella n. 32)

21 dimanche Fév 2016

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

Mes chers lecteurs,
Je viens de terminer un premier rangement de mon recueil de 32 poésies rassemblées sous le nom de Stella qui est aussi son mot-clé.
Avec la liste de ces poèmes, je propose ci-dessous, à nouveau, la dernière poésie, Cet après-midi où je perdis mon stylo, que je n’avais pas publié en italien. En fait, le travail sur le texte original ayant ici et là transformé sensiblement la poésie d’origine, j’ai forcément dû retravailler aussi le texte en français, tout en gardant les inévitables différences.
Giovanni Merloni

000_strana 001 bis 180

Cet après-midi où je perdis mon stylo

Je suis tombé amoureux
dans un morne pré rugueux.

Ce fut à cet instant
que nous devînmes amants,
toute écriture interrompant,
contrits, nous enveloppant
dans un voile inexistant
violet, jaune, transparent.

Combien de temps la terre
dut-elle subir la guerre
de mes paumes gelées
dans tes bras tout enflammés !

Ô combien de fois
tes caresses en émoi
m’ont-elles conté une fable
s’échouant sur ce pré minable ?

Combien de jours
en attendant tes retours
ou comblant ma crédence
vidée par ton absence
des remords de cette roue
parmi les flaques et la boue
lors de mes vides tourniquets
ayant ton ombre à mon coté !

Combien de mois et d’années
de maux au coeur et d’anxiétés
quand tu n’étais que mon linceul
et que j’étais seul… seul ?

Sans toi, rien que de la peine
si je repense à cette scène
cinématographique
ou je perdis mon stylo
anachronique…

Giovanni Merloni

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog. 

TEXTE EN ITALIEN

Stella, Liste des poèmes

20 samedi Fév 2016

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

000_stella indice 180

ARCHIVES DE TAG: STELLA

Afrique, 1973 (Stella n.1)
20
Dimanche
Jan 2013

Le train va, 1973 (Stella n. 2)
22
Mardi
Jan 2013

Une poésie pour toi, 1973 (Stella n. 3)
29
Mardi
Jan 2013

J’ai grandi, 1973 (Stella n. 4)
03
Dimanche
Feb 2013

Combien de mots, 1973 (Stella n. 5)
05
Mardi
Feb 2013

Chère amie, 1973 (Stella n. 6)
06
Mercredi
Feb 2013

Quel est le sens, 1973 (Stella n. 7)
14
Jeudi
Feb 2013

Je ne sais pas du tout, 1973 (Stella n. 8)
17
Dimanche
Feb 2013

Je suis un débris, 1973 (Stella n. 9)
19
Mardi
Feb 2013

La déchirure, 1973 (Stella n. 10)
06
Mercredi
Mar 2013

Hier, c’était la Malacappa, 1973 (Stella n.11)
06
Mercredi
Mar 2013

Nos cliques et nos claques, 1973 (Stella n. 12)
06
Mercredi
Mar 2013

Essayer d’oublier, 1973 (Stella n. 13)
06
Mercredi
Mar 2013

Je crois que tu vas me changer, 1973 (Stella n. 14)
06
Mercredi
Mar 2013

Juste un mètre, 1973 (Stella n. 15)
06
Mercredi
Mar 2013

Voisine de banc, 1973 (Stella n. 16)
06
Mercredi
Mar 2013

Avant de te rencontrer, 1974 (Stella n. 17)
06
Mercredi
Mar 2013

Une poésie jaillissante de moi, 1974 (Stella n. 18)
29
Samedi
Jun 2013

Un fleuve gris, 1974 (Stella n.19)
02
Mardi
Jul 2013

Rêver d’arrêter de rêver, 1974 (Stella n. 20)
03
Mercredi
Jul 2013

Quand on croit voir l’amour s’éloigner, 1974 (Stella n. 21)
20
Dimanche
Oct 2013

À quoi bon ? 1974 (Stella n. 22)
25
Vendredi
Oct 2013

À dix-mille distances d’ici, 1974 (Stella n. 23)
26
Samedi
Oct 2013

À l’improviste, 1974 (Stella n. 24)
27
Dimanche
Oct 2013

Va commencer l’escarmouche, 1974 (Stella n. 25)
02
Samedi
Nov 2013

Tandis que le désordre le plus total, 1974 (Stella n. 26)
03
Dimanche
Nov 2013

En un seul dessin, 1974 (Stella n. 27)
08
Vendredi
Nov 2013

On démarre par de gestes sombres, 1974 (Stella n. 28)
09
Samedi
Nov 2013

Ne cogite pas ! 1974 (Stella n. 29)
10
Dimanche
Nov 2013

Dans le château de tes oreilles, 1974 (Stella n. 30)
03
Vendredi
Jan 2014

Si la vie n’est qu’une lutte, 1974 (Stella n. 31)
31
Jeudi
Jul 2014

Cet après-midi où je perdis mon stylo, 1974 (Stella n. 32)
21
Dimanche
Feb 2916

Giovanni Merloni

LISTE EN ITALIEN

Si la vie n’est qu’une lutte, 1974 (Stella n. 31)

31 jeudi Juil 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

001_si la vie 01 180

Giovanni Merloni, gouache, juillet 2014

Si la vie n’est qu’une lutte

Si la vie n’est qu’une lutte
si les jours aboutissent
à de montées haletantes
au milieu de pierres rugueuses

Si, parmi les rides
de la terre, les glycines
grimpent
jusqu’à nos lèvres
avec leur parfum
ressemblant à nos haleines

Si la vie c’est la rencontre
de nos corps
humides dans la pluie,
sèches dans le sable,
brûlants dans les draps

Si la vie c’est toi,
le temps s’allonge
tandis que la raison
mesure l’anxiété
sans l’arrêter
ou alors
le temps raccourcit
tandis que l’espérance
dessine l’itinéraire
pour atteindre ta porte

Si tu demeures à jamais
cachée derrière
ton regard solitaire,
accoudé sur une nouvelle vie

Si la vie est ton pas
rapide, ton nuage
de trophées  d’amour

Si je renais
dans un lit
de glace liquéfié
et que je te souris
et m’approche de toi
sans traîner la jambe…

…te voici !

002_si la vie 02 180

Giovanni Merloni, gouache, juillet 2014

Tout comme depuis un lit nuptial
comblé de fleurs roses douceâtres
tu jaillis circonspecte, silencieuse,
timide, en attente :
je crois en toi.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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Dans le château de tes oreilles, 1974 (Stella n. 30)

03 vendredi Jan 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

001_rêve 1974 180Giovanni Merloni, Rêve avec arbre et luminaires, 1973

Dans le château de tes oreilles

I.
Mystérieuse
aimable
gymnique
ironique sardonique satanique
filmique
oui, bien sûr, filmique.
Figurante, vedette
chemisette
roquette
raquette
guinguette
drôle
(ayant le)
physique du rôle

tu es
mon étui, mon tiroir
ma commode, ma boîte
mon fauteuil qui boite
et pourtant tu n’es pas
pas du tout maladroite.

II.
L’amour fait parler.
Un chuchotement pourtant
peut désintégrer
le château de tes oreilles.

Il suffit de deux cent mille
mots déplacés, jetés
par avarice, par exagération
pour qu’on se retrouve reclus
dans une toile d’araignée
dans une impasse
dans un cagibi détruit.

On n’a jamais été libres
ni riches ni indestructibles,
on n’a jamais été
superficiels
ni profonds non plus.

L’amour fait taire.
Un chuchotement pourtant
peut fomenter une danse
(effrénée)
dans le château de tes oreilles.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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Ne cogite pas ! 1974 (Stella n. 29)

10 dimanche Nov 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

125_ragionamenti 180

Ne cogite pas ! 

« Ne cogite pas ! »

Et pourtant
(me bouchant les oreilles)
je m’adonnais aux délibérations hardies
pour combattre le désordre,
pour lancer des actions immédiates,
pour offrir une voie souple et adaptée
à chacun des efforts qui se somment.

« Ne cogite pas, arrête !
Cela tue, il y a là pis
que les cigarettes ! »

Néanmoins j’ai de la nostalgie
pour mes méditations farfelues
m’aidant à me libérer
d’une mélancolie sans nom
me suggérant un autre titre
à la douleur, aux causes
véritables, me trouvant
– ô libre arbitre ! –
des fausses jolies réponses.
Oui, c’est vrai,
c’étaient des solutions
presque toujours trompeuses ;
quant à moi, indispensables
pour ruminer encore.

« Ne cogite pas !
Laisse tomber les cercles oisifs
les fausses idoles, le rythme vain
de longues heures solitaires. »

Cela dit, je ne me repens pas
de toutes ces divagations solennelles
qui cultivaient le rêve
d’une journée géniale ou folle
où le monde changeait
de mes propres mains ;
je ne me dérobe pas non plus
au compte-rendu vaniteux
de mes rares instants raisonnables
de mes petits bonds d’intelligence,
d’indulgence, d’abrupte vitalité.

« Arrête ces examens répétitifs,
obsessionnels, ces paperasses
toujours inachevées, imprécises !
Renonce au lyrisme exagéré
de situations qui sont toujours
trop particulières. Efface
tes maladroites admissions
de faiblesse !
Ne cogite pas ! »

Et pourtant je reviens en arrière
(en quête du bonheur perdu)
à ces rares sorties dans la nuit
au courage, à l’insouciance
de ces feuillets de paroles
explosives, aux dénonciations
des comportements ambigus
des desseins scandaleux
qui démasquaient la ruse
d’un système touche-à-tout
invisible, inouï
qui enregistre, photocopie
vire, embauche,
affichant de la tolérance
même pour la débauche…
(pourquoi m’arrêtais-je
à la débauche ?)

« Ne cogite plus ! »

Oui, d’accord, je me sauve
vais survivre dans ce monde
qui cogite à vide…

[Il se tut.]

Giovanni Merloni

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On démarre par de gestes sombres, 1974 (Stella n. 28)

09 samedi Nov 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

124_jeanne et marcello 1 180

Michelangelo Antonioni, La Nuit (1961)

On démarre par de gestes sombres 

On démarre par de gestes sombres
se prenant pour d’élans intimes.

Tout de suite après
on glisse dans la complicité,
dans l’échange continu de paroles :
d’abord déjà beaucoup, ensuite même trop.

Dans le temps d’un oui ou d’un non,
l’on passe aux sourires, aux caresses
aux rêves hors des lignes
d’un discours long et large
ne concernant plus déjà
ni moi ni toi.

Des épisodes comme celui-ci
tout en mangeant leur queue
nous surprennent
par cette leçon amère
de la précarité de l’amour
par ce doux ingrédient
de l’incertitude
(joker irremplaçable)
nous attirant nous-mêmes
vers ce gouffre de joie,
nous obligeant à pâtir,
à comprendre, tout en songeant fuir
seuls, ensemble, éloignés le plus possible
des autres.

« Maintenant, je ne peux pas être heureux
parce que je n’en sais rien de toi.
Et pourtant, je ne pense qu’à toi ! »

124_jeanne et marcello 2 180

Michelangelo Antonioni, La Nuit (1961)

On va se voir tout de même, aussitôt :
je deviens l’épisode
que tu vois guindé
entre deux broches ;
je ne suis qu’un souffle
écrasé par le bruit de la foule,
la voix d’une Skoda rouge
perdue dans le trafic des boulevards.

Rendez-vous ce soir,
devant la grande affiche
en bas de l’échafaudage :
est-ce toi celle qui traîne là-bas,
ainsi sérieuse ?
Non, tu es l’autre ne faisant que sourire !

Tu m’as fait presque peur :
cela fut le moteur
de mon long détour à l’orée des surprises,
cela fut le souffleur de mon « toi » de gamin
agressant tes épaules très exquises.

« Maintenant, je ne peux pas être heureux
parce que je n’en sais rien de toi.
Et pourtant, je ne pense qu’à toi ! »

Giovanni Merloni

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Tandis que le désordre le plus total, 1974 (Stella n. 26)

03 dimanche Nov 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

122_mentre ridotto 180

 

Giovanni Merloni, 1971

Tandis que le désordre le plus total

Tandis que le désordre le plus total
envahit la chambre
et que du dehors
un vacarme pénètre
de bruits superposés
autant que flèches de paroles
coulant malhonnêtes
parmi les lames
de poussières lumineuses 

tout en partant, rentrant
empruntant donnant
vivant mourant
haletant reposant
amant fuyant
courant dormant
toi et moi, un jour
nous avons changé.

Tandis que l’abandon
longuement théorisé
désormais assumé
m’endormit
je me soumets volontiers
à la paresse retrouvée
à l’inséparable mort-aux-rats
à la mélancolie, à l’angoisse,
jusqu’au moment où
une petite honte jaillit soudaine
pour ces heures inénarrables
pour ce va-et-vient de sensations
fastidieuses
pour cette roulette russe
frôlant sans éclats
de petits massacres

tout en partant, rentrant
empruntant donnant
vivant mourant
haletant reposant
amant fuyant
courant dormant,
moi et toi, un jour
nous avons vieilli.

(Il est possible qu’on en succombe,
que d’autres s’en émeuvent
que la vie au dehors continue
jusqu’à l’extinction des bruits
jusqu’à la dissipation de l’été
dans les ombres larges
des feuilles sèches de novembre).

Au milieu de cet enchevêtrement
de pensées sans bras
de courses sans jambes
parmi ces peines solitaires
la seule vue d’un dessin
embrouillé et confus
me ramène à l’esprit
l’envie désespérée
de sortir du sommeil
pour retrouver la force
le détachement
la sérénité, la tenue
de m’en aller hagard
habillé d’ingénus désirs
au milieu de visages adultes :

tout en partant, rentrant
empruntant donnant
vivant mourant
haletant reposant
amant fuyant
courant dormant,
sans toi, je suis
une catastrophe.

Giovanni Merloni

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Va commencer l’escarmouche, 1974 (Stella n. 25)

02 samedi Nov 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

121_fauteuil 180

Va commencer l’escarmouche

Va commencer l’escarmouche
de tes mots tranchants
de tes analyses lucides
de tes appels à la cohérence.

Tandis que je me sauve
dans le silence étrange et connu
d’un miroir en pénombre

et que je me remémore
de la vieille commode
des portraits jaunis
des cheveux blancs
collés à la brosse noire

et que je sursaute
aux échos dans ma tête
des hurlements du rémouleur
parmi les éclaboussures irisées
sur la route bouillonnante

je me souviens en bloc
de toute ma vie

(je devrais te la raconter
pour qu’elle se revête de son sens,
pour qu’elle se débarrasse de ta mesure).

Va continuer la bagarre
de ta jeunesse
de mon velléitaire cynisme
de la fausse gloire
de cet homme prétentieux
assistant en spectateur
détaché et bouleversé
d’une illusion cachée.

Désormais, je ne t’attendais plus !
Rentre, que vais tu faire
sur le pas de la porte ?

Giovanni Merloni

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À l’improviste, 1974 (Stella n. 24)

27 dimanche Oct 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

gelosia 83 part 3

À l’improviste

À l’improviste, cela pourrait jaillir
de cette paresse névrotique
où nous ont plongés
des paroles rituelles
efficientes, obsessionnelles.

À l’improviste, cela pourrait monter
à la surface par la nausée
par le désir caché et même la conscience
des heures et des heures
gaspillées, données en cadeau
à l’aliénation.

Mais cela ne servirait à personne.

À l’improviste,
me saisissent de nouveau
cette ville une fois étrangère
monotone désormais
et cette rue pleine de monde
qui va et vient.

gelosia 83 part 1

À l’improviste, la brume dehors
gratte la porte et pousse au dedans
le capuchon du Montgomery
calé sur tes cheveux frisés
la tête tourbillonnante
les mains se réchauffant
dans les poches
le souvenir de nous deux
chair et peau et odeur
dans ces quelques instants d’insouciance.

À l’improviste, cette chair de poule
nous déconcerte : « Au secours ! »

À l’improviste, ce besoin urgent
de tomber dans le piège
de me réconforter de cette belle inutilité,
de ces fantaisies lointaines
dont je resterais le seul
propriétaire.

À l’improviste, je me sais seul
tout seul sur le quai léché par le vent
seul sous le siège d’un soleil
dépourvu de chaleur
à l’improviste je me vois seul
les yeux fixés dans les vagues
de la mer, le corps glissant
parmi les barques amassées…

À l’improviste, je me vois
rêvasser de choses solitaires
d’amis et d’amies
de palais somptueux
de marbres très lisses
de statues dans la pénombre.

À l’improviste j’engloutis
la stupeur
d’hirondelles voltigeantes
de sons qui caressent mon angoisse.

gelosia 83 part 2

À l’improviste c’est l’évidence
l’irréfutable constat de la perte :
puisqu’on nous a ravi les clés,
que reste-t-il, que reste-t-il,
de notre cagibi sans fenêtres ?
Que feront-ils, sans nous
ces chiffons et ces balais
qu’une porte verrouillé
emprisonne à jamais ?
Que ferons-nous, proscrits à jamais
loin de ce nirvana qui fut le nôtre ?

À l’improviste, une vague plus haute
un drap amenant le souvenir
imprégné de l’odeur de huis clos
avec la poussière de là-haut,
à l’improviste, l’onde de tes cheveux
de ton corps dansant quand tu étais là
et te faufilais badine
dans une fente invisible
de pensées ou de choses.

À l’improviste, puisqu’elle nous manque
notre boîte de carton au sommet des arbres
devient une place d’arme solide
paresseuse et honteusement heureuse
où je me dégourdis et m’étire
comme un ours léthargique
m’autorisant à ne penser
qu’aux prodiges grands et petits
de nos corps
qui nous rapprochent
de nos mains
qui nous réchauffent
de nos voix
qui nous susurrent dans les oreilles
de nos bouches
qui nous soufflent
sur le cou…

gelosia 83 x poésies automne Iphoto 180

Giovanni Merloni, 1983

P.-S. À l’improviste rien n’était arrivé… Rien que le besoin d’arrêter le temps, rien que l’envie de te voir moins active, moins engagée, moins obsédée, moins résignée à cette sale race de vie. À l’improviste — tout en émergeant de l’ouate d’un sarcophage gelé — je voulais, je désirais, je rêvais…

Giovanni Merloni

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À dix-mille distances d’ici, 1974 (Stella n. 23)

26 samedi Oct 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Stella

119_poste antique 180 À dix mille distances d’ici

À dix-mille distances d’ici
s’explosèrent un jour
l’envie et la rage
de nos gestes ralentis
qu’un fantôme bienveillant
avait relégués
dans le coin noir et gris
d’un lit de ruines.

Ce fut là, rien qu’un jour
que l’utopie urgente s’épuisa
dans le rêve désinhibé
de nos regards effondrés
longs et statuaires
avant que triomphe
(surprise attendue)
le silence animal
d’une descente héroïque
dans les plis de l’été
avant que se brise
l’insouciance grossière
d’un voyage-prix
au fond de tes bras gelés.

Ce fu là-bas, rien qu’une nuit
que ce va-et-vient étourdi
s’échoua dans le labyrinthe infini
de tes cheveux de sable.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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