le portrait inconscient

~ portraits de gens et paysages du monde

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Archives de Tag: Brigitte Célérier

Mon premier bouquin français

10 jeudi Sep 2015

Posted by biscarrosse2012 in mon travail d'écrivain, poèmes

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Angèle Casanova, Avant l'amour, Ève de Laudec, Brigitte Célérier, Claire Dutrey, Claudine Sales, Elisabeth Chamontin, Florence Zissis, François Bonneau, Françoise Gérard, Hélène Verdier, Hervé Lemonnier, Jocelyne Turgis, José Defrançois, Marie-Christine Grimard, Marie-Noëlle Bertrand, Nicole Peter, Noël Bernard, Noëlle Rollet, Serge Marcel Roche, Vital Heurtebize

Il m’est arrivée par la poste, juste hier, 9 septembre, le jour de l’anniversaire de ma fille cadette, un joli colis contenant quelques copies de mon premier bouquin français : « Poèmes d’avant l’amour », publié par les Editions des Poètes français. Je suis bien conscient de ce que cela signifie. En même temps, je suis tranquille, confiant, heureux de pouvoir transmettre quelques miettes d’un trop long discours.

Giovanni Merloni

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Une belle fille (Vers un atelier de réécriture poétique n. 1)

03 mardi Fév 2015

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Atelier de réécriture poétique, Brigitte Célérier

foto muratore 4.04.2015

Vers un atelier de réécriture poétique (n. 1)

Mes chers lecteurs, mon « travail » actuel n’est pas qu’un rangement d’objets perdus et retrouvés, de parties de mon corps ou de mon esprit (ou de mon âme) qui ressuscitent de façon grotesque ou élégante depuis une boîte poussiéreuse. J’aimerais, au contraire, qu’un dialogue se déroule, même de façon subliminale, entre celui que j’étais à l’âge de dix-sept ans (ou dix-huit), et celui que je suis à mes soixante-sept ans (ou soixante-huit).
Un dialogue parfois embarrassant, auquel pourtant ne puis-je pas me soustraire.
Voyez ci-dessous un de ces échanges improbables. Un jeune homme, encore en deçà de toute expérience « amoureuse », affiche un pessimisme adamantin, imaginant une vieillesse traditionnelle, renfermée dans la haine et dans le compte des rides ou des plaies. Tandis que les gens « âgés » d’aujourd’hui, au contraire — et je ne suis pas le seul —, en plus d’une vie affective dans le présent, semblent devenir de plus en plus sensibles vis-à-vis des nuances infinies de la joie et de la douleur.

095_Une belle fille (Avant l’amour n. 1)

J’entame donc, aujourd’hui, une phase différente de mon travail avec le blog.
Comme vous le savez bien, même trop, je suis Italien et, fort aimanté par le charme irrésistible de la langue française, je me suis littéralement catapulté dans les abîmes de l’inconscience, ne me bornant pas à traduire diligemment des textes précédemment développés dans ma langue maternelle. Au contraire, j’ai pris le risque de m’aventurer sans filets ni protections humaines dans mes « verbiages » plus ou moins intéressants, directement en français.
Par conséquent, au milieu de mes 597 articles jusqu’ici publiés, qui sait combien de fautes sont restées collées sur la page virtuelle comme autant de scories radioactives ou alors comme des taches honteuses au point de vue esthétique ?
Je me suis donc demandé si je devais encore continuer à disséminer ces pages de coquilles, de petits contresens ainsi que d’involontaires trahisons de mes intentions véritables…
Impossible d’imaginer de tout revoir. J’aurais besoin d’une belle stagiaire qui me consacrait son temps pendant quelques mois…
Or vous tous savez bien combien est-il difficile, à Paris, trouver un médecin traitant qui nous visite en nous touchant savamment les tripes ; combien est-il difficile de trouver un électricien, un bon plombier, quelqu’un qui sache tout faire, pour ne pas parler d’un jeune informaticien disposé à gagner facilement de l’argent… Je renonce à priori à la stagiaire !
Donc, je renonce aussi, pour le moment, à la mégalomanie de ranger toutes choses dans l’illusion de la perfection verbale.
Puisque je ne peux plus avancer les yeux bandés, j’ai alors décidé de faire un petit essai. J’ai choisi pour cela la première collection de poésies que j’avais publiée sur « le portrait inconscient » à partir du 27 mai 2013 sous le titre-mot clé « Avant l’amour ».
Je ne sais pas si cela sera apprécié par tout le monde ou pas. Je crois que cela va intéresser surtout les nouveaux lecteurs, les plus anciens n’ayant pas forcément envie de savourer les différences entre le texte retravaillé et le texte d’origine. Mais je me suis obligé de faire justement cela : retravailler mes poésies pour leur consentir de franchir finalement une deuxième frontière invisible…
Peu importe si je ne peux pas aspirer au « français excellent, superbe et magnifique » d’hommes uniques comme Michel Butor et de femmes extraordinaires comme Marguerite Duras, dont je suis un lecteur acharné… Mais, comment faire pour essayer de franchir cette frontière ?
Il n’y a pas de raccourcis, bien sûr. La langue est une vie entière, une longue stratification d’expériences, de voix, de personnages, d’événements… Même si quelqu’un partage ton effort de traduction, peut-il vraiment être en condition de t’aider à tout résoudre, à tout contourner ?
Je voudrais surtout qu’on dise, au bout de ce tunnel de 28 poèmes « avant l’amour », que ma langue à moi est correcte, même si elle garde son accent.
Voilà, en manque de stagiaire, j’ai demandé la collaboration de quelques-uns de mes correspondants. Des gens que j’estime beaucoup, que j’ai contactés surtout en raison d’une certaine familiarité réciproque au cours des années.
Aujourd’hui, la première personne qui a tout de suite réagi positivement a été Brigitte Célérier. Je lui ai demandé de m’aider à dénicher tout ce qui n’est pas parfaitement français dans mes textes. Je lui ai demandé de s’exprimer librement, soit par le biais de propositions alternatives dont je garderai la mémoire, soit avec des commentaires et des suggestions.
Je vous invite donc à la lecture d’Une belle fille, la première de 28 poésies qui seront publiées quatre jours par semaine (du mardi au vendredi) jusqu’au 24 mars 2015.
Pour d’éventuelles « surprises », on se rencontrera les dimanches !

Giovanni Merloni

Des affinités derrière les mots : un cosaque hollandais à Paris

12 samedi Juil 2014

Posted by biscarrosse2012 in échanges, contes et récits

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Brigitte Célérier, Hollande, Jan Doets, la haye, Noëlle Rollet

000a_le cosaque 180 Des affinités derrière les mots : un cosaque hollandais à Paris

On dit toujours que la réalité est beaucoup plus fantaisiste que la plus improbable et hyperbolique des fictions. Cette affirmation est devenue tellement banale, comme la réalité qui nous entoure d’ailleurs, que nous nous accoutumons à tout. Nous ne nous émerveillons de rien, presque. Dans notre quotidien, la révolution informatique a sans doute contribué au bouleversement du monde du travail ainsi qu’à la crise de l’ancien système de la solidarité sociale, en exaltant un individualisme de plus en plus renfermé dans l’inconscience de son objective fragilité. Et pourtant la révolution informatique a produit le phénomène d’Internet… Bien sûr, nous sommes contrôlés… même nos photos sont classées automatiquement en relation au lieu où nous avons eu la brève illusion d’un déclic… Nous sommes contrôlés et gâtés en même temps, par quelqu’un que nous ne voyons pas… On n’est pas vraiment (ou pas encore) dans un « Truman show ». Mais on ressent l’haleine lourde de quelques inconnus passant leur temps à nous dire « Bravo ! », lorsqu’un article de notre blog a été « aimé », ou bien pour nous signifier que nous avons été choisis pour une vacance-arnaque à l’île de Pâques…
Dans cette f-loterie que notre vie est devenue, il me semble que l’immense et redoutable engin de Twitter soit le mal mineur, moins dangereux de l’alcool et des cigarettes, en tout cas. Au premier stade, c’est une grande route où nos voitures se glissent comme dans le courant d’un grand fleuve. « Little boxes », aurait dit Pete Seeger. Des doublons de nous-mêmes, des avatars, comme on dit dans le nouveau langage, qui se cachent derrière un gracieux masque, en plus d’une parole d’ordre…
Au deuxième stade, la route-fleuve se transforme en couloir. Un couloir désert ou fort animé, longeant des chambres grandes ou petites… Je fréquente depuis deux ans désormais le couloir francophone. Là-dedans, j’ai rencontré plusieurs… interlocuteurs. Pour la plupart, je ne connaissais, à l’origine, que des noms très charmants, accompagnés par une arobase, comme @leventquisouffl, @Souris_Verte, @Chemintournant, @athanorster, @tamponencreur77, @MemoireSilence et cetera. Les noms de blogs étaient aussi très originaux : l’irrégulier, métronomiques, paumée…
Heureusement, si le diabolique système de camouflage informatique adopté « protège » la vie privée de chacun, Twitter n’empêche pas les gens de dialoguer et d’échanger des informations plus personnelles…
Certaines initiatives — par exemple les vases communicants — ont créé sans doute un système d’échange qui va au-delà de la libre constitution de rapports d’amitié.
Et dans notre couloir francophone, on se connaît, désormais. La publication périodique sur le blog, accompagnée par une présence suffisamment active à la vie quotidienne de Twitter, crée dans l’ensemble une attitude générale à la discussion, au commentaire, à la prise de position, ainsi qu’à des épisodes d’entraide entre blogueurs ayant des affinités ou des courants d’estime réciproque. C’est notre « village local » — plus ou moins intégré dans le tristement célèbre « village global » —, où la présence de certains personnages est devenue petit à petit indispensable, tout comme celle d’un clocher ou d’un donjon dans un village en pierres et bois.
Pourtant la plupart d’entre nous ne se connaissent pas encore. Tout cela, évidemment, peut offrir plusieurs suggestions à la fantaisie de la myriade de flâneurs de l’écriture et de l’art qui constellent ce petit firmament francophone. Mais comment éviter de constater qu’en même temps une semblable pauvreté de connaissances directes va s’installer aussi de façon endémique dans les endroits physiques de notre vie quotidienne ? Comment négliger l’existence d’un moteur primordial dans notre choix de nous exprimer à travers un blog et de rechercher aussi un contexte de confrontation à travers Twitter ?

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La plupart de nous ne font cela que pour dialoguer sur la base d’une affinité — culturelle, esthétique et (pourquoi pas ?) politique — avec d’autres comme nous… Et voilà que cette « pulsion » spontanée individuelle se révèle petit à petit une véritable force.
Je disais, au commencement, que la réalité dépasse la fantaisie, en engendrant surtout de mauvaises fictions ou de films à éviter soigneusement. Il se peut d’ailleurs que la réalité assume une allure joyeuse, où l’inattendu garde l’apparence et le style d’une humanité positive et ouverte.
Depuis une année, presque entièrement vouée à son obsession majeure — l’histoire des péripéties et des douleurs de Moussia, de ses deux maris et de sa fille Natasha —, mon ami hollandais Jan Doets a décidé, il y a juste un an, de se consacrer à une initiative collective assez extraordinaire, qui a obtenu un succès indéniable dans notre milieu. Le principal atout de son nouveau blog « Les cosaques des frontières » — une possible forme de petite maison d’édition numérique aux portes ouvertes — consiste dans la convivialité et dans la liberté absolue. Chacun est responsable de ce qu’il écrit et c’est tout. D’ailleurs, dans l’initiative de Jan Doets il y a ce trait d’union de la « diversité cosaque » énoncée plusieurs fois, même si de façon légère et insouciante. Cela doit signifier quelque chose dont j’aimerais un jour pénétrer la plus profonde signification.

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En rencontrant à Paris Jan Doets pour la deuxième fois, je n’ai pas trouvé immédiatement la réponse à cette dernière question. Nous en avons longuement parlé le 8 juillet dernier dans l’agréable soirée au « Petit Villiers », passée en compagnie de sa charmante compagne Hannelore ainsi que de ma femme Claudia, de Béatrice Bablon et de Noëlle Rollet.
Béatrice est la libraire « de A à Z » qui depuis des années alimente avec ses bouquins rares et importants la collection de textes français dont Jan Doets est justement très orgueilleux.
Noëlle est une blogueuse — au nom de bataille (@selenacht = nuit de lune) très envoûtant — qui a récemment consacré, dans son blog, un très intéressant article-interview à l’expérience des « cosaques des frontières » de Jan Doets.

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J’ai abordé le même sujet de la « vocation cosaque » le lendemain (9 juillet), lors de la visite à la collection italienne du Louvre avec Jan, Hannelore et Paolo Merloni dans le rôle de guide.

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Ensuite, dans la confortable ambiance des « Deux Magots », le débat a continué sans nous empêcher de grignoter une salade tout en jetant un coup d’œil sûr l’église de Saint-Germain des prés. Juste pour nous rappeler que deux Hollandais et deux Italiens garderont toujours leur enthousiasme de touristes à chaque immersion dans la forêt pluviale qu’on appelle Paris.

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Et finalement, quand Jan Doets a voulu essayer la taille du chapeau colonial du grand-père de Claudia, officier de marine mort tragiquement dans la mer Égée après le 8 septembre 1943, le mystère s’est expliqué.

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Jan Doets serait bien élégant dans une devise militaire quelconque ainsi que dans les draps redoutables d’un vrai « cosaque ». Et pourtant, ce nom passepartout ne doit pas être pris au pied de la lettre. Pour lui, tout comme ses interlocuteurs privilégiés, c’est l’humanité qui compte.
Une humanité, bien sûr, qui se rebelle aux « ghettos » de toutes les histoires. Car le plus important c’est la recherche de l’autre qui est derrière chaque texte ou dessin ou morceau musical. Et c’est aussi la certitude d’y trouver une affinité, quelque chose que les mots et les signes cachent toujours.
C’est cela qu’intéresse notre ami Jan Doets. Et c’est justement pour cette raison-là qu’il a réalisé, avec son blog, une espèce de zone franche ou « radeau de l’esprit » pour les écrivains, les poètes et les artistes francophones. D’ailleurs, « Les cosaques des frontières » ont leur « cerveau » à La Haye, incontournable ville-village de Hollande, mais, en définitive, si l’on voit les noms des participants et leur lieu de résidence habituelle, cette « plateforme nomade » pourrait se disloquer presque partout dans la planète francophone.
Peut-être, ceux qui envoient leurs textes ou leurs images à Jan Doets ont besoin de s’éloigner de temps en temps de leur « contexte ».
Quant à lui, Jan a besoin de donner libre cours à son grand amour. Et c’est pour l’amour de la langue française apprise et cultivée sur les romans de Camus et Saint-Exupéry, de Sartre et de Gide qu’il est déjà au deuxième « tour de l’amitié ».
En juin, il a visité Avignon, Aix-en-Provence et Marseille où il a rencontré Brigitte Célérier et Christine Zottele. Maintenant, après une visite à Amiens où il a vu Françoise Gérard, il vient d’achever cette brève halte à Paris dont je vous ai raconté l’essentiel. Tout de suite après, il est parti à Angers sur la Loire pour une autre étape…
D’autres en suivront, avant qu’il rentre chez soi. Pour un homme de presque quatre-vingts ans et pour sa femme aussi, ce n’est pas la « route du potager ». Mais la réalité est toujours pleine de surprises. Avec ces « promenades cosaques », des cercles invisibles se brisent, des habitudes se révèlent beaucoup moins indispensables qu’avant, une nouvelle idée de lecture et d’écriture basée sur l’échange et la confiance s’impose.

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D’ailleurs, si la culture reconnue et affirmée cesse de se battre pour le renouvèlement et pour la découverte de nouveaux écrivains et poètes (ne sortant nécessairement pas d’un « atelier d’écriture » branché ou d’une école renommée), si cette culture plus ou moins officielle accepte sans aucune réaction les logiques économiques et quantitatives qu’on voit de plus en plus s’imposer (dans le numérique tout comme dans le papier)… alors je ne me scandalise pas si par une certaine naïveté ou même par une « barbarie cosaque » des gens de talent essaient de frapper bruyamment aux portes closes.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 12 juillet 2014 CE BLOG EST SOUS LICENCE CREATIVE COMMONS Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 non transposé.

La gloire éphémère d’un blog

09 lundi Juin 2014

Posted by biscarrosse2012 in échanges, commentaires

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Brigitte Célérier, Claudine Sales, Dominique Hasselmann, Elisabeth Chamontin, Francis Royo, Jan Doets, Laurent Margantin, Le Tourne à Gauche, Lucien Suel, Métronomiques, vases communicants

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Ceux qui lisent plus fréquemment mes textes, savent bien que rarement je suis un parcours linéaire ou, pour mieux dire, une piste décidée avant. Je préfère monter sur le strapontin d’un train ou, parfois, sur le redoutable support aérien du télésiège, en me laissant transporter par le vent, par une émotion tourbillonnante ou par un mot. Je fais cela même si je dois affronter un sujet sérieux ou inquiétant ou aussi dramatique. Car pour avancer j’ai absolument besoin d’un guide, d’une musique intérieure ainsi que de la sensation profonde de savoir où je veux arriver. Au sommet d’une montagne ? Dans une île cachée par les tempêtes ? Dans une ville triste et méconnue qui pourtant recèle d’incroyables trésors ? Je veux arriver là où tout le monde veut arriver. À une simple petite vérité capable de nous faire avancer, nous rendant provisoirement heureux. Parfois, la vérité est évidente. Mais pas tout le monde la voit. Certains ne sont pas en condition de la voir, d’autres s’y refusent. Même si parfois cette vérité est gentille, honnête, incapable de faire du mal à une mouche. Je me demande souvent pourquoi la plupart des hommes et des femmes n’ont pas envie d’exercer à fond leur naturelle curiosité, en dépassant les préjugés, les tabous et les idées reçues… Y a-t-il vraiment, dans cette attitude, une dose de masochisme, indispensable comme une drogue ou comme l’air, qui pousse les êtres humains à creuser des trous dans le sable (pour en faire des châteaux éphémères), avant de se consommer dans le besoin acharné et désespéré de montrer leurs chefs d’oeuvres à tout le monde ? Où est-il d’ailleurs le masochisme ? Dans la fabrique de châteaux que la déferlante effacera en un seul instant ? Dans la petite vanité de se mettre en compétition pour avoir la meilleure place au passage de la lumière ? Je ne vois aucun masochisme là-dedans. Mais je vois qu’il est bien stérile tout travail qui se répète chaque jour avec les mêmes rythmes et rituels. Ou, plus exactement, puisqu’aucune action humaine n’est en elle-même vraiment inutile… Mais de quoi parlé-je, au juste ?

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Je parle du travail culturel des blogs, de leur pulsion créatrice, de leurs créatures, ayant souvent de l’originalité, sinon de la vitalité expressive à part entière. On pourrait comparer les blogs aux anciennes boutiques des artisans d’une rue de Rome ou de Paris jusqu’aux années soixante et soixante-dix du siècle passé. Évidemment, les artisans de certains quartiers du centre avaient des chances majeures de voir rentrer dans leur boutique de bons clients. Mais, les rumeurs circulaient et tout le monde savait que quelque part (dans les faubourgs ou dans la banlieue) il y avait des artisans aussi capables que ceux-ci… Par conséquent, si les clients se déplaçaient volontiers, les artisans se rencontraient ou se faisaient la guerre sous les yeux de tout le monde. Le côté physique du déplacement des humains ne faisait qu’un avec celui du territoire… Tandis que maintenant rien n’est physique, au-delà des images renvoyées par les photos. Il n’existe plus un territoire unique pour l’échange réel des expériences ni vraiment un territoire tout court. En plus, les blogueurs ne sont pas de vrais travailleurs. Ils ne font que des démonstrations de leur talent, ou alors des exploitations gratuites de tout ce qu’ils ont à donner de mieux… D’un côté, pour les boutiques artisanales d’antan, on pourrait voir dans le marché — un marché bien sûr assez artisanal — le deus ex machina de la situation… de l’autre, pour notre constellation de blogs plongée dans un monde sans usines et même sans bureaux… il est presque impossible d’envisager une règle, des paramètres de jugement, un système de valeurs capables de donner à chacun ce qu’il s’attend et qu’il mérite. D’ailleurs, je crois que personne parmi ceux qui consacrent leur temps à la publication « par blog » n’accepterait l’idée qu’il le fait pour soi-même, pour se faire plaisir, pour remplir les vides d’une vie de plus en plus sombre et solitaire.

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Depuis une année et demie, par le biais du redoutable réseau social nommé Twitter, je fais partie d’une petite communauté francophone où beaucoup de personnages que j’estime vivement font leur apparition de temps en temps. C’est un petit village, qui reproduit, et cela est inévitable, tous les vices et toutes les vertus de tout village ou communauté au monde, et pourtant manifeste, dans le fond, une grande vitalité positive, une grande envie de sortir de l’anonymat. Ici, une des inventions le plus originales est représentée par les « vases communicants » fondés par François Bon, auxquels n’importe qui peut participer à condition de trouver un partenaire avec qui travailler, le premier vendredi de chaque mois, sur un sujet commun. On assiste d’ailleurs à plusieurs expériences « associatives » comme « les cosaques des frontières » guidés par Jan Doets ; la « dissémination » de la « web association » guidée par Laurent Margantin ; le « contrepoint » de Francis Royo et Claudine Sales et cætera. Les blogueurs se chargent souvent d’un temps d’écoute vraiment admirable si l’on considère le temps de plus en plus réduit que chacun a à disposition pour réaliser matériellement son propre blog. La lecture réciproque rapproche ces nouveaux artisans entre eux. Donc ils s’entraident, par petits groupes, dans le but de rompre l’isolement de l’un et de l’autre. Un petit radeau avance joyeusement à la dérive, grâce à l’enthousiasme de plusieurs volontaires ainsi qu’à la présence constante de témoins et guides comme le Quatrain quotidien d’Élisabeth Chamontin et Paumée de Brigitte Célérier. Ici et là, la qualité des publications — articles-reportages, textes littéraires, poésies ou œuvres graphiques — est vraiment remarquable. Je voudrais citer le SILO de Lucien Suel, ainsi que les textes de Claude Meunier et les articles métronomiques de Dominique Hasselmann. Mais le travail des blogueurs — quotidien, arythmique ou carrément irrégulier — produit beaucoup d’autres « belles choses », faisant entrevoir une possibilité… une nouvelle façon de s’exprimer à côté de tout ce qui existe et en même temps une nouvelle façon de s’exprimer tout court. Cela arrive spontanément, grâce à l’initiative de chacun ainsi qu’à ces formes embryonnaires d’échange et de partage dont j’ai parlé. Et cette activité crée des contextes, des lieux d’échange virtuels… Pourtant le caractère éphémère qui caractérise cette activité même — avec les soudaines disparitions de blogueurs qui avaient donné le sang pour cet échange aussi nécessaire à la créativité comme à la langue et à la culture francophone — nous révèle aussi l’absence dramatique d’un véritable contexte. Ainsi que le manque de toute possibilité de mettre en relation les blogs avec les produits artistiques et littéraires reconnus, en établissant évidemment des critères de choix et de sélection aussi… On dirait que la solution de cette fracture est dans le numérique, c’est à dire dans une différente forme de publication virtuelle. Je ne crois pas que ce soit là le centre du problème.

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Une première génération de blogueurs s’est déjà sacrifiée devant un mur de sous-évaluation ou d’indifférence de la part des milieux culturels et artistiques crédités. On est maintenant à la deuxième génération et l’on souffre encore le même problème, tandis que l’évolution qualitative dans ce domaine demanderait, je crois, la présence active et constante de nouveaux Zola — ou Breton, ou Elio Vittorini — désintéressés, se chargeant de suivre de près le travail de tous ceux qui apportent quelque chose d’intéressant et de sincère, en brisant le cercle vicieux de la compétition individualiste de quelqu’un ainsi que la générosité naïve de quelqu’un d’autre. D’ailleurs, il ne faudrait pas permettre que certains patrimoines d’énergies et d’idées — par exemple le travail généreux que nous avons aimé dans le Tourne-à-gauche ainsi que dans Métronomiques — se dispersent tout à fait, pour rester juste dans la mémoire éphémère d’une dizaine de suiveurs attentifs.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni.  Première publication et Dernière modification 9 juin 2014

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Brigitte Célérier : Terborlonde (vases communicants juillet 2013)

05 vendredi Juil 2013

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Brigitte Célérier, vases communicants

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À Giovanni, à propos de villes anciennes terriennes et vivantes

À Giovanni, mon cher ami,
Tu m’as envoyé, et je t’ai volé, des images poétiques et construites où passent des arcades en souvenir de Bologne.
Je t’ai proposé des images d’Avignon…
Tu me demandes de te parler de cette ville où me suis posée.
N’y a rien ou beaucoup à en dire.
Il y a cela : Bologne et Avignon sont parentes, et différentes (et l’un des hôtels nobles les plus beaux d’Avignon, l’hôtel Berton des Balbes de Crillon est l’oeuvre d’un bolognais, Domenico Borboni, en collaboration avec sculpteurs et maîtres maçons locaux, ses émules)
Elles sont centres et filles de terres fertiles. Elles sont villes de très ancienne histoire, et de vie robuste (un peu languide pour la mienne, mais elle persiste et se modifie lentement)
Bologne, dans mon imaginaire, est rousse et rouge, Avignon est parfois d’un crème doucement rosé, souvent blanche, centre modéré d’une terre de droite profonde.
Bologne est intellectuelle et brillante, Avignon a été un temps un centre intellectuel et artistique quand abritait les papes, a été le centre d’une petite renaissance occitane, est – il faut bien le reconnaître – une ville de marchands vivifiée par lettrés provinciaux.
J’ai admiré, étudiante, les interventions pour faire revivre Bologne endommagée par siècles et la guerre, j’ai détesté, et continue à le faire, les sottes et brutales interventions sur le tissu d’Avignon
Avignon, je la rêve en grande partie, et mes pieds se tordent sur les cailloux qui restent encore (j’y tiens) au sol des rues de la partie enclose dans le cercle un peu distors de ses remparts, qui n’en est que faible part.. et peu à peu l’aime, m’y coule, la laisse effacer ma longue parenté avec Paris.
Bologne je ne la connais pas, j’en ai rêvé en lisant une amie qui y a vécu longtemps, j’en ai rêvé en rencontrant son nom au détour de livres, j’en ai rêvé et un peu appris grâce à vous. (me pardonnera-tu le traitement que mon rêve a fait subir à ta photo?)
Mais pour aujourd’hui, devant les courbes de tes dessins, c’est une ville fantasmée qui s’est imposée à moi, qui s’appellerait, je crois, Terbolronde.

002_bologne x brigitte_740Quand, dans un écrit, ou, mais c’était très rare, dans le flux d’une conversation, passait le nom de Terbolronde, on entrait dans un souvenir vague de légende, on croyait sentir frémir en soi des souvenirs, on cherchait vaguement quels auteurs l’avaient illustrée, y avaient marché, l’avaient fait respirer.
Peut-être confondait-on, finalement, avec une de ces villes aux noms de rêve universel comme Samarcande, Goa, Valparaiso ou Trébizonde.
En réalité Terbolronde n’était pas très grande, pas – ou plus – très puissante, mais belle. Belle de la terre qui la portait, d’où elle était née, terre riche et profonde, source et siège de sa prospérité, terre qui avait financé et produit ses monuments, ses maisons – les plus grandes, édifiées sous la direction de ceux qui la possédaient cette terre, et celles plus modestes de ceux qui la travaillaient cette terre…
003_zvanìEt les poètes de Terbolronde, dans les concours qu’organisait leur Académie, chantaient la beauté de la terre profonde, chantaient l’élan des bâtisses, chantaient la beauté des courbes qui ramenaient cet élan se ressourcer dans la terre d’où il avait tiré sa force.
Car Terbolronde était la ville des courbes, des voûtes, des arcades, brune et rousse comme la terre où elle se lovait, enroulant ses rues autour des places, nichée au creux d’une plaine fertile, sous un ciel dispensateur de soleil et de pluie, vers lequel elle dardait, prenant appui sur ces fortes voûtes, hautes façades et tours, rythmées par les chants et prières de ses anciens clercs et fondateurs.

004_portici della memoria_740Dans les rues, sous les arcades de Terbolronde, circulaient, sans cesse, affairés même quand on n’en comprenaient pas la raison, peut-être inexistante, en dehors de l’habitude ou de l’image, les costumes noir et or des marchands, filaient les souquenilles ocres des domestiques et employés, attendaient les chemises écrues, les culottes gris sombre des ouvriers, quand ils ne travaillaient pas hors des regards, avançaient à pas soigneusement mesurés les manteaux bruns des clercs et professeurs – car Terbolronde était vieille ville de jeunesse estudiantine -, traînaient ou couraient, gambadaient brusquement, les vêtements jaunes, verts, roses des jeunes étudiants, quand les jeunes de la ville, ou venus de toute la plaine, ou de plus loin encore, boire la science qui brillait dans les écoles, les universités de Terbolronde
abandonnaient leurs livres et s’élançaient sous les allées voûtées qui rayonnaient depuis son noeud central, se déroulaient en larges courbes divergentes et se déversaient dans la campagne.
Car Terbolronde attirait ces quêteurs de sagesse pleins de sève plus vite qu’elle ne grandissait, et ils trouvaient refuge, lit, cuisine robuste et emploi pour leurs bras, dans les grosses fermes où retrouvaient les gagne-petits de la terre, les fils de propriétaires, les jeunes filles agiles, rieuses et sages, et c’étaient fusées d’énergie, concerti de théories sur le monde, amitiés et petites luttes passagères, musique de vie, d’idées, de colères et de joies, une société parallèle à celle qui primait dans la ville, des parents, des sages, des marchands et des édiles, une société qui fusait, ébranlait la ville, la vivifiait, avant de s’y couler comme notables, une société qui se renouvelait, modifiait lentement la ville, la maintenait vivante.

Brigitte Célérier

Merci, Brigitte, d’avoir accepté de partager avec moi cette aventure des « vases communicants », ce vendredi 5 juillet 2013, merci d’avoir accueilli mon billet jumeau d’aujourd’hui — titré Journal de bord à Ponthagard — dans ton blog. 

Cela a été un grand plaisir pour moi, parce que, mettant de côté le décalage objectif entre ton expérience et la mienne (je ne suis qu’au sixième rendez-vous avec les « vases »), tu as su créer dès le commencement un climat idéal de discussion et de travail. Directe, spontanée et justement exigeante, tu m’as communiqué le même esprit flâneur et philosophique qui caractérise Paumée, ton blog élégant et charmeur.  Cela nous a aidés à travailler en souplesse sur un thème aussi fascinant que vaste et redoutable, celui de la ville inexistante ou imaginaire — derrière lequel se cachait, inévitablement, une confrontation entre une ville française et une ville italienne —, en nous proposant la juste clé. C’est grâce à toi, si au lieu de nous tracasser la tête dans des domaines périlleux, nous avons joué ensemble, comme deux gamins de six ou sept ans, aux châteaux de sable ou, si l’on veut, à la ville de sable.

En quoi consiste le projet de « Vases Communicants », lancé par Le tiers livre (François Bon) et Scriptopolis (Jérôme Denis) ? Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. La liste complète des participants est établie justement grâce à Brigitte Célérier.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 5 juillet 2013

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