le portrait inconscient

~ portraits de gens et paysages du monde

le portrait inconscient

Archives de Tag: Ossidiana

Un voyage à pied, 1975 (Ossidiana n. 5)

15 dimanche Jan 2017

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Ossidiana

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Félix Vallotton, image empruntée sur Twitter

Un voyage à pied 

Un voyage à pied
tout seul, rien que pour entendre
l’écho de mes pas,
le bruit sourd des pierres
sur l’eau.

Un voyage à pied
arpentant de mes larmes
les tranchées en ruine ;
frôlant, sous l’herbe et l’ortie,
les silhouettes floues
des morts.

Un voyage à pied
pour évoquer un à un
les regrets scandaleux
qui m’assomment.

Un voyage à pied
en guettant la lueur
d’une chandelle solitaire
qui brûle à l’abri
de cette carapace de tortue
que je porte sur moi.

Un voyage à pied
jusqu’au terminus de la plaine
me creusant un destin violacé
au milieu de la grève
d’un fleuve de boue.

viaggio x blog_def

Une marche tourmentée
par l’ombre branlante
de mon vieux sac à dos
alourdi d’inepties
et de livres ennuyeux
que j’ouvrirai au soir
bénissant la paresse ouatée
d’un refuge effondré
dans une gorge de fraises
et de ronces.

Une quête engourdie
parmi les monologues
des amis abandonnés
que reflètent
la mer oubliée
les villes inoubliables.

Une fuite distraite
parmi les angoisses indomptables,
les hurlements de douleur,
les visages durcis
se glissant dans le vent.

Un slalom circonspect
autour d’un lit défait
où depuis des siècles
la poussière a effacé l’amour.

Un prudent parcours de guerre
dans un monde étranger
qui ne cesse de scruter
dans le vide.

Une brève intense bataille
bras dessus bras dessous
avec d’autres comme moi
brandissant des drapeaux
pendant la longue allée.

Un geste opiniâtre
que cette solitude
ne rendra pas plus fort
parce que ces retrouvailles
ne m’aideront pas
à tirer les choses au clair,
parce que de toute façon
tout se vaut.

Un voyage à pied
mes mots sous le bras
jusqu’au bout d’un labyrinthe
de lumières et d’échecs
où béatement me perdre.

Adieu.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN  

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.

 

Elle me sourit, ma fée (Ossidiana n. 8)

10 lundi Oct 2016

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Ossidiana

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Elle me sourit, ma fée

Tel un gribouillis aux couches
impertinentes, où se dessinent
vertes, violettes et violentes
ses épaules et sa bouche,
elle roule jusqu’à terre
s’enlisant comme un lierre.

Telle une étoile couchante
serpentant, au ralenti
parmi les gestes hardis
et le long monologue
de l’amoureux en vogue
elle lâche prise, anéantie.

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En se mirant, minable
dans son miroir instable
habillée, déshabillée
pâle, ébouriffée
sensuelle et spartiate
elle me tire la cravate.

003_pioggia-4-180

Esquivant mes idées fixes
de prétendant prolixe
elle se roule et se glisse
dans le courant sans émoi
d’un astronef sans poids.

Puis, s’effondrant
dans une épaisse nasse
de poissons noirs et d’argent
elle s’engouffre sans métier
dans une vitrine étanche
d’où resurgit, bleue et blanche
tel un gauche scaphandrier
sans armure ni dents.

De sa main sans blessure
elle me jette, tel un gant,
un patin transparent
puis s’arrête, sans murmures
et, sans perdre sa verve
bien qu’aux abois, elle m’observe
tandis que son peignoir chinois
roule à terre, finalement.

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Depuis le bord d’un calice
grouillant de mon sang chaud
et d’autres inexorables délices
roulant en un soubresaut
au fond de mon gouffre refoulé
inconnu, inventé
elle me sourit, ma fée.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.

Work in progress : Ossidiana « la fata »

17 jeudi Déc 2015

Posted by biscarrosse2012 in listes, poèmes

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Ossidiana

fata 1 180

Louis Malle, Les amants (1958)

Work in progress : Ossidiana «la fata»

Chers lecteurs et lectrices,
Au beau milieu d’une « pause de travail » qui me prendra une dizaine de jours à peu près, je vous envoie le premier fruit de cet engagement. Il s’agit bien évidemment de « work in progress », c’est-à-dire d’un travail qui nécessite encore d’autres passages.
Mais, dorénavant, vous pouvez trouver ici, si cela vous intéresse, la totalité des 68 poèmes du recueil « Ossidiana », qu’on peut aussi lire « en continu », renversés par rapport à l’ordre chronologique, à partir du tag-mot de passe Ossidiana figurant dans le « nuage » sur le côté gauche de la page d’accueil.
L’engagement qui m’attend, avant de considérer comme accompli mon devoir envers ce morceau encore vif et important de mon « vécu désormais révolu » — un « vécu » partagé avec nombreux amis, amies et personnages de Bologne et d’Emilia-Romagna qui sont encore là ou alors ont disparu, hélas —, ce sera surtout celui de retravailler une à une les poésies encore imparfaites vis-à-vis de la langue française, gardant aussi, ici et là, quelques petits manques par rapport à sa signification profonde et intime. Mais j’ai aussi l’ambition d’aller au-delà de cette indispensable « fidelité » à chacun de ces « fragments d’un discours amoureux ». Il faut que ressuscite « l’autre histoire » — qui ne peut pas se réduire à l’histoire d’un instant, d’une rencontre, du colloque d’un couple assis dans une « paninoteca » ou dans un banc public —, il faut qu’elle devienne compréhensible, même si filtrée, forcément, par le respect et la pudeur dont je suis redevable envers ces mémoires « sacrées » et la personne qui vit à côté et derrière ce personnage qui a voulu spontanément assumer le prénom d’Ossidiana. Le nom d’une pierre aussi exotique que volcanique : exubérante, explosive et, en même temps, capable de rassurer, de donner un sens aux mots qui lui sont adressés avec dévotion mais sans  précautions. Des mots, des gestes et des attitudes révélateurs parfois d’embarras, d’incertitude,  d’énergies déplacées et excessives… D’ailleurs, il n’y a rien de plus beau, dans une rencontre amoureuse, que de voir pardonnés ou même aimés nos défauts et  inaptitudes « graves » !
En général, au bout de cette période de « restructuration » obscure, à laquelle je me condamne pourtant volontiers, je compte pouvoir rendre « le portrait inconscient » encore mieux adapté aux exigences des lecteurs et lectrices moins superficiels, auxquels s’adressent toujours mes pensées, mes soucis et mon désir de leur donner à lire (et à voir) quelque chose de sincère et de beau.

ARCHIVES DE TAG: OSSIDIANA

Drôle d’histoire, 1975 (Ossidiana n. 1)
01
Mardi
Jan 2013

Let’s spend the night together, 1976 (Ossidiana n. 2)
05
Samedi
Jan 2013

Derrière tes yeux verts de clairière, 1975 (Ossidiana n. 3)
10
Jeudi
Jan 2013

Madame Rubens, 1975 (Ossidiana n. 4)
11
Vendredi
Jan 2013

Un voyage à pied, 1975 (Ossidiana n. 5)
16
Mercredi
Jan 2013

S’achemine l’été, 1976 (Ossidiana n. 6)
18
Vendredi
Jan 2013

Je ne bouge pas, 1976 (Ossidiana n. 7)
19
Samedi
Jan 2013

Elle me sourit, ma fée (Ossidiana n. 8)

21
Lundi
Jan 2013

Le printemps est ta main, 1975 (Ossidiana n. 9)
23
Mercredi
Jan 2013

L’automne est tes cheveux, 1975 (Ossidiana n. 10)
25
Vendredi
Jan 2013

L’hiver est ta bouche, 1975 (Ossidiana n. 11)
26
Samedi
Jan 2013

Miroir d’un appartement d’étudiants, 1976 (Ossidiana n.12)
28
Lundi
Jan 2013

Sa maison redevient centre, 1976 (Ossidiana n. 13)
02
Samedi
Feb 2013

Coraçon maldito, 1976 (Ossidiana n. 14)
02
Samedi
Feb 2013

Ces gens, 1975 (Ossidiana n. 15)
21
Jeudi
Feb 2013

Les voies possibles, 1975 (Ossidiana n. 16)
18
Lundi
Mar 2013

Cette enfant gravement malade, 1976 (Ossidiana n. 17)
19
Mardi
Mar 2013

Enclos de la solitude, 1976 (Ossidiana n. 18)
01
Lundi
Apr 2013

Je soutiens mon corps de pantin blessé, 1976 (Ossidiana n. 19)
02
Mardi
Apr 2013

Le lest, 1976 (Ossidiana 20)
03
Mercredi
Apr 2013

Un homme ombrageux, capricieux, 1975 (Ossidiana n. 21)
04
Jeudi
Apr 2013

Ma semaine à moi. Lundi, 1975 (Ossidiana n. 22a)
08
Lundi
Apr 2013

Ma semaine à moi. Mardi, 1975 (Ossidiana n. 22b)
09
Mardi
Apr 2013

Ma semaine à moi. Mercredi, 1975 (Ossidiana n. 22c)
10
Mercredi
Apr 2013

Ma semaine à moi. Jeudi, 1975 (Ossidiana n. 22d)
11
Jeudi
Apr 2013

Ma semaine à moi. Vendredi, 1975 (Ossidiana n. 22e)
12
Vendredi
Apr 2013

Ma semaine à moi. Samedi, 1975 (Ossidiana n. 22f)
13
Samedi
Apr 2013

Ma semaine à moi. Dimanche, 1975 (Ossidiana n. 22g)
14
Dimanche
Apr 2013

« Quel destin ? », 1975 (Ossidiana n. 23)
27
Lundi
May 2013

Je prends l’habitude de te quitter, 1976 (Ossidiana n. 24)
27
Lundi
May 2013

La missive, 1975 (Ossidiana n. 25)
15
Vendredi
Nov 2013

Sans domicile fixe, juin 1975 (Ossidiana n. 26)
07
Mardi
Jan 2014

Riche d’un enthousiasme sans abri, 1976 (Ossidiana n. 27)
30
Dimanche
Mar 2014

1Au milieu de deux barques, 1975 (Ossidiana n. 28)
01
Mardi
Apr 2014

Je pourrais devenir même insouciant, 1975 (Ossidiana n. 29)
03
Jeudi
Apr 2014

Je me suis aligné, 1975 (Ossidiana n. 30)
07
Lundi
Apr 2014

Par la seule force de ton sourire, 1975 (Ossidiana n. 31)
09
Mercredi
Apr 2014

Le moment est venu, peut-être, 1975 (Ossidiana n. 32)
11
Vendredi
Apr 2014

Des moyens possibles, 1975 (Ossidiana n. 33)
12
Samedi
Apr 2014

Pour ramasser un sens accompli à cet espoir, 1975 (Ossidiana n. 34)
16
Mercredi
Apr 2014

San Marco à l’aube, 1975 (Ossidiana n. 35)
16
Vendredi
May 2014

La vie c’est un drôle de jeu, 1975 (Ossidiana n. 36)
23
Vendredi
May 2014

À défaut d’un amour partagé, 1975 (Ossidiana n. 37)
05
Jeudi
Jun 2014

Un oiseau bleu, 1975 (Ossidiana n. 38)
19
Jeudi
Jun 2014

Une petite parenthèse, 1975 (Ossidiana n. 39)
23
Lundi
Jun 2014

Les objets inutiles, 1976 (Ossidiana n. 40)
24
Jeudi
Jul 2014

Chaque jour, je t’attends, 1975 (Ossidiana n. 41)
01
Vendredi
Aug 2014

Le projet d’une poésie, 1975 (Ossidiana n. 42)
18
Dimanche
Jan 2015

La poésie déchirée, 1976 (Ossidiana n. 43)
20
Mardi
Jan 2015

Derrière les persiennes, 1975 (Ossidiana n. 44)
28
Jeudi
May 2015

Promenade à Villa Ghigi, 1976 (Ossidiana n. 45)
03
Vendredi
Jul 2015

Miroir d’un appartement d’étudiants, 1976 (Ossidiana n.46)
04
Samedi
Jul 2015

Ton visage porte ton nom, 1975 (Ossidiana n. 47)
05
Dimanche
Jul 2015

Depuis, 1975 (Ossidiana n. 48)
08
Mercredi
Jul 2015

Elle se vautre dans le rêve, cette vie vagabonde, 1975 (Ossidiana n. 49)
15
Mercredi
Jul 2015

Pour aimer, il faut demeurer seuls, 1975 (Ossidiana n. 50)
17
Vendredi
Jul 2015

Pour te faire plaisir, 1976 (Ossidiana n. 51)
22
Mercredi
Jul 2015

Un train d’ombres, 1976 (Ossidiana n. 52)
24
Vendredi
Jul 2015

Dans un instant je pars, 1975 (Ossidiana n. 53)
26
Dimanche
Jul 2015

La longue écharpe de tes mots, 1975 (Ossidiana n. 54)
29
Mercredi
Jul 2015

Pendant ces jours, 1975 (Ossidiana n. 55)
31
Vendredi
Jul 2015

Tu es toutes les femmes, 8 mars 1975 (Ossidiana n. 56)
24
Lundi
Aug 2015

J’ai décidé de t’écrire, 1975 (Ossidiana n. 57)
01
Mardi
Sep 2015

Le même enthousiasme distrait, 1975 (Ossidiana n. 58)
07
Lundi
Sep 2015

Nous habitons dans un hôtel, 1975 (Ossidiana n. 59)
13
Dimanche
Sep 2015

Des mots abrupts, 1975 (Ossidiana n. 60)
16
Mercredi
Sep 2015

Pour le reste de ma vie, 1975 (Ossidiana n. 61)
22
Mardi
Sep 2015

La meilleure école, 1975 (Ossidiana n. 62)
28
Lundi
Sep 2015

Sur ta robe rouge et grise, 1975 (Ossidiana n. 63)
10
Samedi
Oct 2015

Zigzaguant à rebours, 1975 (Ossidiana n. 64)
04
Mercredi
Nov 2015

Je réussis à ne pas m’effondrer, 1975 (Ossidiana n. 65)
07
Samedi
Nov 2015

Au bout des rues, 1975 (Ossidiana n. 66)
12
Jeudi
Nov 2015

À la mer, 1975 (Ossidiana n. 67)
25
Mercredi
Nov 2015

Adieu, addio, ciao, arrivederci, 1976 (Ossidiana n. 68)
14
Lundi
Dec 2015

fata 2 180

Louis Malle, Les amants (1958)

Giovanni Merloni

Les poésies du recueil « Ossidiana » sont toutes protégées par le ©Copyright, comme d’ailleurs les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.

Adieu, addio, ciao, arrivederci, 1976 (Ossidiana n. 68)

14 lundi Déc 2015

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Ossidiana

paris texas II copia 180 più luminosa

Adieu, addio, ciao, arrivederci

Adieu, addio, ciao, arrivederci
je voudrais mourir
être déjà mort
arrêter de penser.

Je voudrais que ma mort
fût notifiée aux lieux
de nos rendez-vous
silencieux.

Adieu,
ce n’était pas logique
de s’aimer
sans l’intrusion des autres
leurs chantages
leurs chevaux de Troie
à la bouche fermée.

C’était naïf cet enthousiasme
d’esquiver par milliers
les otages de l’embarras.

Adieu,
l’histoire de cet amour
ce fut deux corps
risquant s’écraser
contre un soleil de pierre,
ce fut l’étalage
de souvenirs glorieux
pendant le temps révolu
de conversations infinies.

Adieu, mon héroïne
je ne pouvais pas me passer
de toi, de ta façon
de manipuler les objets
de leur prêter ton nom.

Tu avais la tête,
tu n’avais pas les jambes
de la petite Rosa Luxembourg
que j’aurais suivie
partout.

Adieu, salut
aux certitudes partagées
de nos feux de joie solitaires.
Seul, je ne saurai plus les nourrir.

On avancera séparés
dans la routine de nos épreuves
opiniâtres, épuisés
par les tabous inébranlables
du sud, du nord,
de la femme, de l’homme.

Adieu, à jamais
je creuserai dans le sable
le gouffre d’une élégante vérité,
et y retrouverai les spasmes
de ton corps blanc, les larmes
de tes yeux rouges, le silence
de ta bouche rose, l’ombre
de tes cheveux bleus.

Adieu, ma chérie,
pendant longtemps,
lorsque j’aurai le calme pour briser,
avec circonspection et amour,
cette cage de stupeur
et d’angoisse, quand je saurai
me frayer un chemin douloureux
dans les prés jaunes du monde
je ressentirai le remords
et la peine
de t’avoir trompée.

Adieu.

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Giovanni Merloni

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN 

PREMIÈRE VERSION EN FRANÇAIS, publiée le 10 janvier 2013

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog. 

Adieu (première version)

Adieu, adieu, adieu, ciao/au revoir/je voudrais mourir/être déjà mort/ne pas penser,/je voudrais que ma mort/soit notifiée aux lieux/qu’on a vu ensemble.

Adieu/ce n’était pas logique/de s’aimer/sans l’intrusion des autres/les chantages,/les cadeaux/et les mille otages de l’embarras.

Adieu/l’histoire de cet amour/ce fut deux corps/risquant s’écraser/contre le soleil de pierre./Ce fut l’étalage/de souvenirs joyeux./Ce fut un temps révolu/empêché de parler.

Adieu, héroïne/je ne pouvais pas me passer/de toi, de ta manière/de manipuler les objets/en leur donnant ton nom.

Adieu, tu avais la tête,/pas les jambes/de la petite Rosa Luxembourg/que j’espérais.

Adieu aux certitudes partagées./Seul, je ne sais plus les nourrir.

Adieu,/on avancera séparés/dans le train train/dans nos épreuves opiniâtres/épuisés par les tabous/inébranlables du sud,/du nord, de l’homme.

Adieu,/pendant longtemps/même si j’atteindrai le calme/ouvrant en moi le gouffre/d’une élégante vérité,
même si je saurai/vaincre cette cage de stupeur/et d’angoisse/pour entrer avec circonspection/et amour
dans les prés du monde,/il me semblera te tromper.

Adieu.

Giovanni Merloni

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

À la mer, 1975 (Ossidiana n. 67)

25 mercredi Nov 2015

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Ossidiana

jeanne moreauH

À la mer

Quand explose l’été, ils se croient déjà nus
mais ils sont habillés. Leurs chemins sont frayés
par l’ardeur de leurs pas sous les ombres des pins.

Tu effleurais le matin par tes feuilles légères
caressant ton élan d’une tunique crêpée.
En voyage, le vent s’engouffrant par la vitre
recouvrait bien de bruits. Tu parlais de chansons.

Quand explose l’amour, il ressemble à l’été,
et pourtant le soleil ne défait pas ses nœuds.

Descendant bien de marches on était malheureux.
Toi, nerveuse, badine, tu chantais que des mots.

Qu’il est sombre l’amour s’il explose dans un corps
surgissant à la vie ! À la vie qui s’envole
insouciante et légère comme une chanson.

Nous étions à la plage. Contre un ciel ennemi
des tordus parasols déguisaient nos corps nus.
Des amas d’algues mortes s’engouffraient à nos pieds
des journaux voletaient vers le fond vert de l’eau.
Au lointain, arborant des lunettes assez drôles
triste et belle, tu glissais dans les ondes
déjouant brusquement mes envies furibondes.

Qu’il est sombre et bizarre revenir, au couchant
aux cloisons désolées d’une cité malicieuse
parfumée de sagesse, tellement loin de la mer ! (1)

Giovanni Merloni

(1) Une journée à la mer sur la côte Adriatique en 1975. La ville est Bologne.

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog. 

TEXTE EN ITALIEN

Au bout des rues, 1975 (Ossidiana n. 66)

12 jeudi Nov 2015

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Ossidiana

rigoletto avalanches

Giovanni Merloni, Rigoletto (part.) 1991

Au bout des rues

Au bout des rues
d’une ville gravée à peine
le blanc sur le blanc
le noir sur le noir
le rouge sur le rouge
le violet sur le violet

soudainement s’entr’ouvre
une petite porte
laissant glisser
les flots innombrables
des couleurs
et des nuances

avec le mouvement
le bruit, l’excitation
l’ivresse
la surprise de ta robe
jetée sur mon lit,
de tes yeux
scrutant la fenêtre,
de ta bouche
savourant le silence,
de ton parfum
amadouant mon rêve.

Giovanni Merloni

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

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TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN 

Je réussis à ne pas m’effondrer, 1975 (Ossidiana n. 65)

07 samedi Nov 2015

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Ossidiana

001_je réussis 180

Je réussis à ne pas m’effondrer

Je réussis à ne pas m’effondrer
à éviter qu’on me déchire le cœur
même si je te vois dans mon rêve
rire, t’amuser
préparant de précieuses corbeilles
d’expériences colorées
improvisées, irrésistibles
avec de bandes de copains
de jeunes guitares
d’élégants manteaux
de silencieux cheveux ondulés
dans l’obscurité d’un feu de joie.

Me plongeant dans ce rêve
virant au cauchemar
je saurais bien te suivre
par la seule imagination du cœur
comme le ferait un frère
qu’une timidité soudaine
renferme à la maison.

Par la seule télépathie de l’esprit
je pourrais te rejoindre
comme le ferait un ami
trahi sans compassion
par la fièvre et la migraine.

002_épousailles NB 180

Tu vois, je ne reste pas immobile
anéanti par l’écho
de tes sombres murmures.

Dernier rejeton
d’une patiente génération
d’artisans, bricoleurs
d’immenses miniatures,
je réussis, pendant des heures
à endurer cette séparation
cette tromperie, cette exclusion
rien qu’en me consacrant
aux paresseux gribouillis
aux châteaux de sable
aux ombres chinoises
m’aidant à bâtir
péniblement, miette sur miette
les formes appropriées
d’un nouveau stratagème.

Giovanni Merloni

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TEXTE EN ITALIEN

Zigzaguant à rebours, 1975 (Ossidiana n. 64)

04 mercredi Nov 2015

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Ossidiana

001_kanazawa_the-room-of-5

Photo empruntée de Archiwatch de Giorgio Muratore

Zigzaguant à rebours (1)

I
Au fur et à mesure que je me connais j’apprends à me répondre.

Zigzaguant à rebours
dans le silence absorbé
de réflexions profondes
je retrace mon itinéraire
piégé par la paresse
par le fou gaspillage
d’énergies déplacées,
j’y retrouve
le kaléidoscope brisé
des épisodes brûlantes
d’une existence brûlée.

Gribouillant dans le vide
je me plonge
dans une fantaisie secrète,
accoudé, tel un timide écolier
au-dessus du mur suffocant
d’une patience impossible
d’une vie tranquille épuisée
d’un assaut sombre
obtus, guttural
contre les institutions visqueuses,
contre les cadres défaitistes
contre les courtiers
louches et hypocrites.

002_pantieri-forlicc80-mercato

Pier Claudio Pantieri, Mercato Ortofrutticolo, Forlì, depuis un
article de Giancarlo Gatta, Forlì, publié sur Archiwatch de Giorgio Muratore

II
À présent
sous le poids des angoisses
des désirs inarticulés
je me découvre vulnérable,
un contestataire solitaire
incapable de hurler.

À présent
je voudrais caresser avec fougue
la fuyante sirène
de mes rébellions stériles
de mes envies de révolte
gravées sur le film transparent
de ce passé-là
de ces jours-là
de ces années difficiles
explosant
en silence et en retard
au milieu des pas trépidants
de ces échos moribonds
qui jamais ne mourront.

003_antonioni pîttore

Un tableau de Michelangelo Antonioni, photo empruntée de Archiwatch
de Giorgio Muratore

III
Gribouillant je m’achemine
sur une terre vallonnée
m’agrippant au mirage
d’une vie de devoirs solidaires
de routines courageuses.

Zigzaguant j’avance
en oubliant l’adresse
de mon escargot farci
de force et de faiblesse.

Au milieu d’une nature hostile,
dans l’ouverte campagne
menacée par une tempête
je ne m’abandonne jamais
je ne me glisse pas dans un lit
de fourmis et de vautours.

À l’improviste
au-dessous des étoiles,
la musique des gitans
va m’octroyer — ô conquête ! —
le côté étrange des choses.

À l’improviste
mon corps est capable
de prouesses infinies
je deviens riche
attentif, respectueux
désireux de mystères.

004_poltrone 16.10

Photo empruntée de Archiwatch de Giorgio Muratore

IV
Zigzaguant au-dehors,
le voyage dans la vie
se nourrissant de stupeur
de réflexion et de hasard
a brisé brusquement
l’intimité
l’introversion pathétique
du jeune homme
précocement pensif
que je fus.

C’est bien dur le trajet
d’entamer à penser,
de ne cesser dorénavant
de m’interroger,
de jeter des percées
de lumière jaune
sur l’exténuant manichéisme
d’un monde
qui a perdu le courage
de briser l’inconnu
qui néglige la dialectique
qui sait juste déraper
vertueusement
entre noir et blanc
bon et méchant,
moral et immoral,
honnête et malhonnête,
paresseux et travailleur.

Au long de la route
de mes trente ans,
je vais devenir,
peut-être, un
HOMME.

Giovanni Merloni

(1) Cette poésie naît d’un brouillon poétique de 1975, que je viens de retravailler, parallèlement, dans les deux langues de ma vie : l’italien maternel et le français d’adoption. À cette réécriture a d’ailleurs contribué, inévitablement, l’expérience de la vie, les nombreuses épreuves qui souvent ont confirmé au fur et à mesure ce que je ressentais alors sous forme de gêne indistincte ou d’intuition clairvoyante.

Cette poésie est protégée par le ©Copyright.

TEXTE EN ITALIEN

Sur ta robe rouge et grise, 1975 (Ossidiana n. 63)

10 samedi Oct 2015

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Ossidiana

001_scottex nuova serie 001 180

Sur ta robe rouge et grise

Me frayer un passage
dans les coudes d’acier
de ton regard.

Afficher l’air hagard
me glissant dans le cloître ébloui
de ton sourire.

M’adresser sans rien dire
à ta peau lumineuse
qui explose.

Esquiver l’onde rose
retombant sur ton cou
par à-coup.

Me dégager de mon trou
plein d’écume, m’agrippant
à tes mains.

Rencontrer sur mon chemin
l’ombre effarée, empressée
de tes pas.

M’effondrer sans fracas
dans ton lit de serpents
et de mouches.

Écouter de ta bouche
la dernière édition
de mes fautes.

Tel un hôte,
savourer ta surprise,
tes frissons, en voyant
mon costume galant
voltiger sans maîtrise
sur ta robe rouge et grise.

002_scottex nuova serie 003 180

Giovanni Merloni

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog. 

TEXTE EN ITALIEN

La meilleure école, 1975 (Ossidiana n. 62)

28 lundi Sep 2015

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

≈ 2 Commentaires

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Ossidiana

« Il personale è politico »

Je suis le premier à m’étonner en découvrant, dans les plis de mes anciens poèmes d’amour, des traces, claires ou contradictoires, d’un discours politique.
Je demeure stupéfait aussi de ce malaise m’amenant à des analyses lucides, dans la réalité où je vivais, autour des signaux pourtant évidents d’involution, du manque de cohérence et de ténacité de la part de ceux qui avaient sincèrement voulu le changement et l’accomplissement de la démocratie en Italie.
Comment était-ce possible, en 1975-1976, à Bologne ? Dans le moment glorieux où le parti communiste italien touchait de formidables résultats aux élections régionales et politiques ? Voir le noir dans le rouge d’autant d’espérances réveillées ?
Était-ce l’amour, avec ses hauts et ses bas inévitables, qui me rendait particulièrement pessimiste ? De quels « étranges maîtres » parlais-je ?
Non certainement des gens que j’estimais et d’ailleurs fréquentais comme des pères et des frères. Mais je ressentais, même dans notre île heureuse, l’écho d’un monde qui tournait mal, d’une démocratie imparfaite et toujours menacée…
D’ailleurs, c’est en 1975 que nous avons dû pâtir la disparition, violente, de Pier Paolo Pasolini, un homme qui avait eu le courage de dire en contre-courant des choses très incommodes qui se sont révélées terriblement vraies…
J’avais déjà, il me semble, le pressentiment de ce qu’il allait bientôt arriver. À commencer par l’homicide d’Aldo Moro, la bombe à la gare de Bologne, la grave corruption qui aurait marqué l’épilogue d’une phase politique qui tournait autour de la Démocratie chrétienne et du parti socialiste, jusqu’à l’arrivée de Silvio Berlusconi et de ses partenaires de la Ligue du Nord…
On disait, dans cette époque révolue « il personale è politico » : tout ce qui touche la vie de chacun ne peut pas rester renfermé dans une chambre close, et vice versa. Car chacun de nous a toujours affaire avec la vie des autres, la collectivité, la politique.
On nous avait autorisés peut-être à aimer de façon plus libre qu’auparavant, mais par la suite on nous a enlevé, jour après jour, le droit de parler, de dialoguer, de participer à une discussion constructive. Dans le moment précis où l’Italie commençait à devenir un pays libre, elle en a été détournée en échange d’une fausse liberté basée sur l’argent et sur l’égoïsme institutionnalisé. Un pays « dérangé ».
G.M.

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Photo de Giorgio Muratore, depuis Archiwatch

La meilleure école

I
On nous a fait croire
que c’était la meilleure école
que vivre sans déboires
au milieu des lianes et des serpents
d’une jungle carnivore.

On nous a appris
à placer notre voix
sur des notes sauvages.
On nous a inculqué
une langue sans adjectif
un dialecte sans accents
pour que nous ne soyons pas exclus
de la luxuriante kermesse
peuplée de souriantes princesses
enrubannées.

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Photo de Giorgio Muratore, depuis Archiwatch

Bien tôt
ces étranges maîtres
réunis en aparté
se sont équipés
de miroirs et colliers
autour d’un feu
ou d’un gouffre improvisé.

Bien tôt
ils ont rassemblé
leurs instruments de torture
leurs informations d’occasion.

Maintenant, ils le savent bien
comment se défaire
de tous ceux qui préfèrent
l’anti-rhétorique
incommode et insouciante
des mots estropiés,
des histoires inventées,
des voix incontrôlées,
des silences éloquents,
des gestes irrévérencieux.

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Photo de Giorgio Muratore, depuis Archiwatch

II
Après la bataille,
l’abrupte colline
fut envahie par les boy-scouts
par les colonels à la retraite
par une pluie de billets
d’illusoires chasses
au trésor.

Après la défaite,
les femmes que nous avions aimées
firent semblant
qu’elles étaient des arbres
collés aux murs sans décors
d’appartements de banlieue.

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Photo de Giorgio Muratore, depuis Archiwatch

III
En cette société dépourvue de sens
ce sera inutile espérer
d’événements légendaires.
Le parking de notre jeunesse
ne se frayera pas de chemins
à soumettre demain
à la roue de nos pas.

Et pourtant, malgré tout
je veux avoir vécu, je veux avoir lutté.

Et pourtant, nonobstant
mon esprit meurtri,
mon âme fichue,
mon corps blessé
je veux avoir aimé.

Giovanni Merloni

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