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Toi qui passes toute seule
Toi qui passes toute seule
à côté de ce mur…
« Juste pour toi
(t’en souviens-tu ?)
je volais les fleurs au vent,
les étoiles au ciel ;
pour toi j’arrachais
des poignées de mouches.
Ce petit rien je l’échangeais
avec ce grand rien
que c’est l’amour. »
Maintenant, tu passes
toute seule
à côté de ce mur
sans jamais te retourner
en arrière
ni en haut.
Qui sait si tu te rappelles
que je peux te voir
passer
depuis la sombre fente
de la tour croulante.
« Juste pour toi,
moi je marchais
ou alors je courais,
en te poursuivant
avec le cadeau intéressé
d’un baiser. »
« Je n’avais pas peur
de ton refus éreinté,
pour toi je m’astreignais
à ressembler
comme une goutte d’eau
à ton ombre. »
Tu marches toute seule
mais je sais qu’un beau jour
il y aura quelqu’un d’autre,
empressé à ton flanc,
encombrant
comme une ombrelle,
fastidieux
comme une ombre.
Je ne pourrai plus t’espionner
au passage.
La brique démontée
devra retourner
à sa place. Je serai seul.
Mais qu’importe,
je t’ai eu
par ce peu
par ce petit rien volé
à la fleuriste
au forgeron
au vase de nuit
au talent d’un baiser,
ce baiser
que tu as donné
juste à moi,
juste une fois.
Toi qui passes toute seule
à côté de ce mur,
ne tourne pas ton visage
volage, ton regard
myope, dans la quête
inutile
d’un baiser d’amour
désormais reclus
au milieu d’un cœur
perdu.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.
brique aussi