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Sans domicile fixe
Lorsqu’on n’a pas
de domicile fixe,
d’abri corporel
ou moral,
lorsqu’on traîne
à mi-chemin
dans la poursuite
pénible
de nous-mêmes,
faut-il mieux chercher
l’identité ou le bonheur ?
La normalité ou le doute ?
Prendre fait et cause,
du moins pendant quelques années,
c’est une bonne recette
peut-être
(puisqu’on donne
et l’on prend du parti,
et de la société,
tout comme l’on prend
et l’on donne
à une femme).
Mais ensuite, accueilli
par le rythme indolent
d’une ville nouvelle,
envoûté
par l’étrange langage
d’une femme amoureuse
(sans qu’il n’y ait plus rien
à contester
ni à construire), la veine
poétique se tarit
(comme dans une prison)
dans le domicile fixe
de mots faciles
suggestifs
épiques
colorés,
et pour-
tant
vides.
Et pourtant
un peu de moi
demeure bien ferme,
calé dans le fond boueux
d’une poche,
dans la courbe hirsute
d’une boucle,
dans le rare caprice
du cœur d’un autre,
ou d’une autre,
ou de toi.
Un peu de moi
résiste, je le jure, accroché
au cordon effiloché
qui voltige indulgent
dans le nonchalant souvenir
de ceux ou celles
qu’un jour j’ai effleuré
à chaque départ ou arrivée
dans chaque boisson gelée
dans l’herbe blonde ou irisée
de chaque pré.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.
une part toujours proche de ces dits sdf…
« dans l’herbe blonde ou irisée de chaque pré » : on dirait que tu accompagnes mes photos du jour… 🙂