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Dans le cœur sombre et noir de la rue
Deux maisons s’effondrent « en bas »
dans le cœur sombre et noir de la rue.
Parmi les têtes, les capotes, les colombes
a jailli ton visage chéri
— Tu sais, il y a du monde, tu me dis agacée.
Ou par ton tic aux doigts te désespères :
— Je n’ai pas envie de vivre encore
et tu ajoutes : — aide-moi !
Nous marchons, étirant le matin
embrouillant les lumières
les saveurs. Coule encore
sur nos têtes de la terre,
du soleil, par éclairs.
Tu t’écries, sautillant sur ton pas :
— Aide-moi !
Je descends à nouveau
ne croyant qu’à ce ciel
triste et blanc.
Tu es morte, petite tranche
d’un carnage de cette ère,
petit arbre séché
que des bombes ont troué. Désormais,
tu es la terre nue, sans fruits
qui pourtant donne l’amour.
Les maisons ouvrent
leurs lumières étincelantes
du matin à la nuit
et l’on est mieux comme ça :
moi, complètement seul
toi, peut-être,
complètement morte.
Parmi des maisons blanches
où le soleil flotte
imprimé ou peint
ta mort rit, bien heureuse.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
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