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Le moment est venu, peut-être (1975)

Le moment est venu, peut-être
de nous expliquer ce mal-être
qui se dérobe ou se cache
dans les coulisses sombres
où ma volonté sans relâche
de t’avoir sans encombre
se rencontre ou se mêle
avec ta silhouette frêle
paniquant aux cordes de cette estrade
trop étroite pour notre promenade

(Moi, maladroit, exagéré,
revêtu de laine en strates ;
toi, à moitié nue, égarée
presque évanouie et distraite).

Le moment est venu, peut-être
d’ouvrir grand une fenêtre
sur ce qui flotte derrière
mes mots larmoyants
(devenus ritournelles),
sur ce qui danse devant
tes silences sévères
(et ta beauté solennelle).

« Juste avec toi je demeure
puisque sans toi je meurs »,
par cette phrase, ma chère,
je n’ai pas été sincère,
ni prêt à assumer vraiment
les primordiales chimères
que tu me promets en souriant.

Car il me touche, à moi aussi,
de me mettre à nu
et qu’il arrive à mon insu
(en mourant dans tes bras,
même au milieu d’un cri
de joie assez violente),
d’être possédé — hélas ! —
par une étrange agonie
en manque des paroles
(perdues dans cette étreinte).

Et voilà le mystère éclairci :
plus que je me déshabille,
plus que je me rhabille ;
plus que je souffre un petit tort,
plus que je deviens grand et fort.

Tandis que je m’effondre,
j’ai peur de me morfondre
donc j’ai besoin d’une trêve
du recul, de sages rêves
en quête du pourquoi.

Vais-je deviner, en passant
ce que sont vraiment
l’amour, la vie, pour moi ?

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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