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199_Épousailles (1983)
Une fête c’est une fête
et chacun en avale la tête
le corps, l’élégant costume,
les bras, les jambes
et même l’invitation.
Et pourtant l’invité
ami ou parent
tout à fait retourné
voudrait se rebeller
à la suite endurée
assez rapide et rituelle
des épousailles fêtés.
Des commentaires imaginaires
sont gravés en bandes dessinées
sur les murs, sur les nombreuses
tables dressées
ainsi que dans le canapé
où demeurèrent longuement piégés
quelques invités dépaysés.
« Depuis longtemps les deux
vivaient ensemble .
il a deux fils
le bon homme,
il a demandé pardon,
il s’est calé dans le fond
réparer l’égout et le pétrin ;
elle l’a toujours aidé
et peut-être elle l’a aimé. »
« Certes, la fête solennelle
ce n’est pas honnête
du tout, il y aurait fallu
une séquelle plus discrète
expliquant aux gens
les choses bien connues,
juste pour qu’on répète, enchantés
la fête qui s’est passée. »
« Quelle joyeuse banalité,
une fête que chacun s’attend
et prévoit… Oui, cela demande
du courage, l’esprit d’un sage
ainsi qu’un coup d’œil jeté
sur ce monde sans âge. »
Ô messieurs un peu ennuyés
ô très gentils invités
pour être arrivés
pour nous avoir aidés
pardonnés, enviés
ou soigneusement notés,
vous êtes tous dans nos cœurs
remerciés.
Mais nous deux
plus légers
pour autant de sourires sincères
pour des mots d’intelligence
parfois sous-entendus
pour cet événement encombrant
et titubant (qui pourtant,
par enchantement,
s’est dissout au soleil)
nous avons encore
une belle malle de secrets
à sauvegarder, ou révéler.
C’est quoi d’ailleurs une fête,
sans mystères ?
« Voyons, n’ayons pas peur
si la vie a été dure,
le mariage consommé en avance
et ce duo de jeunes époux
a été plusieurs fois rencontré
tandis qu’ils déjeunaient sur l’herbe
ou jouaient à quitte ou double
ou faisaient un carton
avec engagement
dans les prés de la fête. »
« Le mystère inconnu
c’est savoir comment
ait pu plaire
l’ordinaire brouillon
à la belle potelée. »
« Ni jamais l’on ne saura
si durera
l’amour à lui pour la musique
l’amour à elle pour les monstres
et l’amour des deux, un peu obsédé
pour l’écran du ciné… »
Giovanni Merloni
1960-1965 ambra 1966-1971 nuvola 1972-1974 stella 1975-1976 ossidiana 1977-1991 luna 1992-2005 roma2006-2014 paris
écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 21 mai 2014
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