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Vivre avec une sourde amertume
Vivre avec une sourde amertume
qui voudrait s’emparer
de notre âme joyeuse.
Vivre avec les sombres déceptions
d’amitiés glissantes.
Vivre avec les brimades
de gens qui voudraient
nous culpabiliser
pour la force effrontée
de notre franchise.
Vivre avec cette minorité
d’éternels apprentis
de nouvelles langues
de nouvelles pistes
et croisements
et décisions
dont des remords ou des regrets
se déclencheront
inéluctablement.
Vivre avec un corps sain
obligé de se battre
contre de trucs invisibles
nous rappelant
les cloches du temps
le besoin soudain
d’une femme qui nous secoure
dans la rue
d’un homme qui nous enlève
de la boue.
Vivre avec les petites découvertes
de plaisirs compliqués
luxueux ou luxurieux
qui nous semblent audaces
ou ridicules
ou égoïstes
ou prétentieux.
Vivre avec un âge
de moins en moins sage.
Vivre avec des sentiments
de culpabilité
se déguisant en superstitions
en excès de sensibilité.
Vivre au milieu des autres
tout en subissant
leurs caresses inquiètes,
leurs emportements incertains,
leur silence brutal.
Et pourtant,
je n’ai pas tué,
je n’ai pas volé (1),
et si j’ai essayé
de courir la chance
je ne voulais pas,
sachez-le,
que chaque jour soit dimanche.
Giovanni Merloni
P.-S.
Vivre avec mes livres
ma petite bibliothèque
à côté du lit,
cela me soulage
ce papier qui résiste,
qui ne change pas d’avis,
ces images fabriquées
par des vers immortels.
Dorénavant,
je marcherai prudemment,
l’œil bon fermé,
l’œil mauvais ouvert,
tout en déversant
dans mon vase ambulant
les gestes d’orgueil et de joie
de mes Maîtres.
G.M.
(1) Les mots en Italic, ont été empruntés au texte de la chanson « Le galerien » de Maurice Druon et Léo Poli (1950), que j’ai connue par la voix d’Yves Montand.
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.
et penser à la dernière photo
penser aussi que la liberté on la sent plus fortement quand elle est limitée (l’excuse qui m’était donnée enfant, tirée de la vie des marins ou des moines)
La liberté a pris l’eau depuis qu’il existe une loi pour régir chaque seconde de notre vie, et chacun de nos souffle jusqu’au dernier…
la photo de toi dessinant… je l’ai vu en vrai
en quelques traits une silhouette envoûtante
allez haut les choeurs de la Liberté
Les blessures involontaires ou inconscientes infligées aux autres. Certains sont plus maladroits que d’autres. Certains s’éloignent de la pulsion d’amour originelle.
vivre sans se préoccuper… et juste sa vaillance
Je n’ai jamais franchi le seuil de cette boulangerie moderne… La liberté a sans doute la forme d’un croissant…
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Giovanni je saisis l’idée je ne voulais pas que chaque jour soit dimanche. Il s’avère que je suis ok avec Sollers. Ce ne sont pas les jours qui sont dimanche. C’est la vie. « La vie est un dimanche définitif ».
Très beau texte. J’aime quand vous êtes en écriture serrée.