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Rome, photo de Giorgio Muratore, da Archiwatch
Dans mon film de gueules sombres (Vers un atelier de réécriture poétique n. 9)
187_Dans mon film de gueules sombres (Avant l’amour n. 9)
Une démarche rare, inhabituelle, chez les poètes…
Cher Giovanni,
Merci de votre proposition, une démarche rare, inhabituelle, chez les poètes… Je veux bien essayer, mais ce me semble un exercice difficile, et mon souci est aussi de pouvoir le faire d’ici le… Si je m’engage, il faut que je fasse la « livraison » à temps, qu’une connexion soit possible… Je ne voudrai pas vous mettre dans l’embarras… « Tentons le coup » comme on dit. Envoyez-moi votre texte.
Cher Serge Marcel Roche,
je réfléchis à vos mots et pourtant ma prudence est moins efficace que mon inconscience (voir le nom de mon blog) et l’habitude psychologique au partage, à l’amitié. Donc c’est dans un tel esprit que je vous invite à la lecture de mon texte où j’ai décidé de créer un décalage, un artifice « cinématographique » pour raconter cette réalité italienne des premières années 1960, où l’Église catholique était encore plus « présente » qu’aujourd’hui, empêchant à la racine tout possible espoir de liberté et de vision laïque de l’existence.
Bonjour Giovanni,
Votre texte me plait et je n’y vois pas de dérision, rassurez-vous. J’aurais aimé vous envoyé ma ‘lecture » de votre poème plus tôt, mais aussi avoir plus de temps pour affiner… J’ai voyagé hier toute la journée, arrivé fourbu, je trouve un moment à l’aube pour mettre au propre mes notes et propositions… Travail passionnant que celui du corps de la langue, et ce dans un dialogue, une « collaboration » comme vous le dites, merci de cette possibilité donnée… Il s’agit de répondre à votre attente, voici donc remarques et propositions…
Cher Serge,
Je viens de lire vos propositions ainsi que votre commentaire. En vous lisant, mon « rêve de la stupeur et de la désacralisation » devient moins abrupt et tranchant… En même temps ma fantaisie peut-être déplacée m’emmène à imaginer un échange entre la vie « hors du temps » de votre village, désormais légendaire pour moi et ce village « extrait » d’un quartier « sans histoire » de la Rome fin des années cinquante-début soixante…
…Ce que vous appelez « artifice cinématographique » est bien rendu (on parle, je crois, du « rendu » d’une photographie). Votre poème distille un climat, une atmosphère, le climat c’est important en poésie, essentiel même à mon avis, au sens où l’entend Julien Green pour le roman, chez lui climat surtout onirique, le rêve est d’ailleurs très présent dans votre texte, un rêve « évanoui », qui ne se réalisera pas (« et je cesse d’attendre »), le « moment attendu » qui ne reviendra pas… Enfin, je ne veux pas faire une exégèse, ce qui serait pourtant passionnant…
Vous avez « adouci » en quelque sorte votre poème, rendant le « film » encore plus énigmatique, mais le contraste avec les « gueules sombres » demeure « efficace ». Merci de vos mots, j’aurai aimé avoir plus de temps et disponibilité pour cette « collaboration » ; j’ai hélas ces temps-ci trop à faire (en dehors de l’écriture) ; je lirai votre texte avec joie dimanche, c’est un bon jour, merci.
Serge Marcel Roche est un poète extraordinaire, connu dans le web comme « Chemintournant » ou « Chemin Tournant ». Au-delà de son blog et la web-radio qu’il vient de lancer, il est très présent dans le circuit francophone des poètes et des écrivains participant au réseaux sociaux comme Twitter et Facebook. Il habite dans le Cameroun, pas loin de Yaoundé, dans un village dont il nous fait pervenir des images de plus en plus fascinantes et originales.
Merci à Serge Marcel Roche, qui m’a encouragé et aidé avec profonde sensibilité et patience dans le travail de révision de ce texte particulièrement engageant.
Giovanni Merloni
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