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Sardaigne, 1980
Une épine dans le sable
Une épine dans le sable
parmi le coquillage,
des ossements, une arête.
On voit un œuf souillé
une écorce.
(Je caresse tes cheveux
c’est dans tes yeux que je me perds.)
Il n’y a pas de fleurs
ni de cailloux brillants.
Au loin, les pins volent
agitant leurs ombrelles.
Je crois t’aimer.
— Tiens, quel plongeon !
Il se noie ! Non, ce n’est rien.
(Je me perds dans tes yeux
ce sont tes cheveux que je caresse.)
Sardaigne, 1980
Un cœur vulnérable étudie
Un cœur vulnérable étudie
le déferlement des vagues
et la coulée de larmes et de sel
sur deux paupières
limpides.
Il étudie son silence
tout en demeurant assis
sur son peignoir.
Il voit s’approcher
un voile parfumé
deux pas
brûlant sur le sable.
Un cœur vulnérable
est frappé à l’improviste
par le souffle de l’amour
par le regard de l’amour
par la voix de l’amour.
Sardaigne, 1980
Si la mer est profonde
Si la mer est profonde
ainsi que notre amour
si les étoiles ont la même lumière
que notre amour
si l’aube étendue sur l’horizon
est violacée
défaite, effrayée
et pourtant vivante, heureuse
tout comme notre amour
si la mer est profonde,
si les étoiles sont éblouissantes
si les jours retentissent de lumière
de changements et de vie
si toutes ces choses en cercle
sont heureuses
notre amour
qui est tout cela
est heureux,
ravi de se promener
ici et là dans le monde
tout en respirant
de sa propre vie.
Et pourtant,
qu’est-ce que c’est cet amour
auquel nous ne savons pas
donner le juste nom
le vrai nom, ni la gueule
qui sincèrement lui ressemble ?
S’il n’y a pas un seul instant
où qu’il puisse éclater
se révélant à nos cœurs,
notre amour c’est un rien
juste une saveur, une sensation
brève, un bonheur fuyant
une attente désespérée.
Giovanni Merloni
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
J’aime bien (aussi) les poèmes courts, comme des petits coquillages.