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Île de Paxos (Grèce), 1990
J’aime les blancs rouleaux
Sous l’eau mille poissons
se poursuivent au milieu des algues
seuls et muets
sous la lumière qui filtre
un thon gris lutte
avec une langouste
une sirène les yeux fermés
traverse l’encre
de mille calamars
sous les rayons croisés
de la lumière dans l’eau
le monde s’enroule
sans cesse, révélant
des jardins secrets,
absorbant sans regrets
dans le silence d’une chanson
la voix secrète de la mer.
Sardaigne, 1980
Se retourne et se gonfle
autour de moi, la vague
qui jamais s’apaise, la vague
qui ne meurt jamais.
Nous sommes impuissants !
Au loin, dans l’horizon
toujours nouveau
pour ceux qui s’approchent
tout se perd :
là-bas la mer est ciel.
S’adossant au vaisseau en voyage
les rouleaux menaçants
(de plus en plus gonflés et superbes)
voudraient nous noyer
ou alors nous caresser,
nous recouvrir du sel
qui brûle, en nous donnant
un parfum de tempête
messager d’une mort violente,
sans issue.
Sardaigne, 1980
Quelqu’un,
impuissant vis-à-vis de la force
de ces gifles inhumaines
de cette eau infinie,
pourrait même haïr les rouleaux.
J’aime l’écume des océans
les algues des écueils
j’aime les blancs rouleaux
qui ne connaissent pas leur force.
J’aime l’océan.
Cap Ferret (Aquitaine), 1996
Ici, dans nos abris,
n’arrivent pas les baleines
ni les os des requins.
Ici, où la mer semble se calmer
tout autres rouleaux
qui connaissent leur force
déchirent et écrasent les cœurs.
Ici, nous sommes impuissants !
Nous cueillons de blanches
méduses, nous empochons
le coquillage des siècles.
Mais nous ne savons pas
aimer
ceux qui sont loin de nous
ceux qui nous aiment
sans nous comprendre.
Île de Chios (Grèce), 2004
Giovanni Merloni
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
La barrière de la dernière photo nous ramène à la réalité : l’accès à la mer encadré…
J’aime aussi les blancs rouleaux
Qui ne connaissent pas leur force …
Merci …