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001_paxos 1990 (63) 180

Île de Paxos (Grèce), 1990

J’aime les blancs rouleaux

Sous l’eau mille poissons
se poursuivent au milieu des algues
seuls et muets

sous la lumière qui filtre
un thon gris lutte
avec une langouste
une sirène les yeux fermés
traverse l’encre
de mille calamars

sous les rayons croisés
de la lumière dans l’eau
le monde s’enroule
sans cesse, révélant
des jardins secrets,
absorbant sans regrets
dans le silence d’une chanson
la voix secrète de la mer.

002 Sardegna Paolo (36) 180

Sardaigne, 1980

Se retourne et se gonfle
autour de moi, la vague
qui jamais s’apaise, la vague
qui ne meurt jamais.

Nous sommes impuissants !

Au loin, dans l’horizon
toujours nouveau
pour ceux qui s’approchent
tout se perd :
là-bas la mer est ciel.

S’adossant au vaisseau en voyage
les rouleaux menaçants
(de plus en plus gonflés et superbes)
voudraient nous noyer
ou alors nous caresser,
nous recouvrir du sel
qui brûle, en nous donnant
un parfum de tempête
messager d’une mort violente,
sans issue.

 

004 Sardegna Paolo (38) 180

Sardaigne, 1980

Quelqu’un,
impuissant vis-à-vis de la force
de ces gifles inhumaines
de cette eau infinie,
pourrait même haïr les rouleaux.

J’aime l’écume des océans
les algues des écueils
j’aime les blancs rouleaux
qui ne connaissent pas leur force.
J’aime l’océan.

003_arcachon 19 180

Cap Ferret (Aquitaine), 1996

Ici, dans nos abris,
n’arrivent pas les baleines
ni les os des requins.
Ici, où la mer semble se calmer
tout autres rouleaux
qui connaissent leur force
déchirent et écrasent les cœurs.

Ici, nous sommes impuissants !

Nous cueillons de blanches
méduses, nous empochons
le coquillage des siècles.

Mais nous ne savons pas
aimer
ceux qui sont loin de nous
ceux qui nous aiment
sans nous comprendre.

005_ringhiera 180

Île de Chios (Grèce), 2004

Giovanni Merloni

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