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J’ai empruntées ces photos à Giorgio Muratore, da Archiwatch avec son accord
Derrière les persiennes
Chacun de vous
est un nombre,
une génération,
un vieux costume,
un titre d’études achevées,
quelques médailles,
une dégradation,
cent licenciements,
un grain de beauté,
une barbe et des moustaches,
une paire de lunettes,
une voiture rouge,
une carte d’adhésion,
un insigne,
un sandwich parmi les employés,
une queue derrière une porte fermée,
une file interminable au guichet,
une présence
(ou sinon une absence)
à un rite.
Chacun de vous
est un arbre
qui se désespère
jetant aux nuages
ses petites feuilles.
Chacun de vous
est un collier de corail
lumineux
accroché aux racines de la mer.
Chacun de vous
est un fruit sous-marin
ou sinon un cancer.
Chacun de vous
est un hurlement étouffé,
une rébellion circonspecte,
une inaptitude
déguisée ou manifeste
à la vie.
Chacun de vous
est un garçon
attendant de réponses.
Inhibé, réduit au silence,
il n’ose pas poser des questions,
il n’ose pas parler.
Chacun de vous
n’est qu’un petit artisan
dans cette absurde entreprise
de bouche-trous
qu’est le monde.
Giovanni Merloni
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
TEXTE EN FRANÇAIS
Ces ouvertures, ces cils de bois, elle se les était appropriées, devenues forcément persiennes.
fenêtres sur, vues des persiennes, tableaux et perles de mots
chacun de vous est un multiple corseté par la société
Grand merci pour ces fenêtres et tes yeux ouverts sur le monde…
Jalousies, voir sans être vu, mais aussi prétexte à des siestes d’été dans l’endormissement du sablier de vos mots.