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Giovanni Merloni, 1978-2013

Ton visage porte ton nom 

Ton visage porte ton nom.

La pénombre de ton regard
la lueur de tes lèvres
et les ombres de ma solitude
portent ton nom.

Au-dessous de mille villes blanches
s’engouffrent nos têtes, nos hanches.

Au milieu du silence de la terre
où s’enlisent mille labyrinthes de lierre
mon chagrin porte ton nom.

Au bout de mille puits gelés
inutilement j’invoque ta beauté
sculptée dans la pierre
en hurlant ton visage et ton nom
tel un mégaphone en colère.

Depuis les planches du drame
qui porte ton nom
mon regard te réclame
stérilement, sans façon
se perdant en ellipses pénibles
où tu t’éclipses invisible :
je ne vois plus ton visage
ni ton décolleté
ni le rouge foncé
de tes lèvres.

Dans la rue te poursuit,
en vain, la vitrine
des choses refusées
qui portent ton nom.
Ta poitrine
ne penche plus ses vertus
sur ces images floues
qui portent ton nom.

Maintenant,
c’est le temps que nous avons gaspillé,
ce sont nos mille casse-têtes
de feuilles blanches
et l’agonie futile
de nos corps exploités
qui portent ton nom.

Giovanni Merloni

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

Première publication 15  janvier 2013 Dernière modification 5 juillet 2015

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN 

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