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Image empruntée sur Twitter
Ma vie d’à côté
C’est elle qui m’empêche de vivre
par moitié soûl, par moitié ivre
ma saison solitaire.
C’est elle qui s’amuse à me voir voltiger
au risque de tomber
dans une flaque de boue.
C’est elle, éternelle désolée
qui se dit prête à me ressusciter
à m’épousseter, à me recycler
avant de me livrer
à nouveau
à mes rêves solitaires.
C’est elle qui me comble de caresses
de tendres promesses
d’odeurs de bouillabaisse
de son esprit de finesse
m’attendant telle une tresse
au-delà d’obstacles
sans cesse.
Paul Klee, Rayé de la liste (1933)
C’est elle le puits
inépuisable des peines
de mes péchés de vieillesse.
C’est elle, l’abbesse
la fée, la sorcière, la reine
que je connais à peine
dont je ressens pourtant l’haleine
et l’onde frissonnante de sirène.
C’est elle qui m’invite, souveraine
à la plus rare des aubaines.
C’est elle l’opaque fontaine
de mon ultime détresse
de ma dernière jeunesse.
C’est elle qui me fait trébucher
C’est elle qui me fait basculer
C’est elle l’ombre floue
de journées sans issue.
C’est elle qui va et vient
de mon écran brisé
en reprochant ma désinvolture
en me cassant la figure.
Paul Klee
C’est elle qui m’attend
au passage
au jour le jour
rien que pour dire un mot
et qu’un seul mot entendre.
C’est elle qui m’ouvre son cœur
au beau milieu d’une vaste,
branlante prison d’ombres
enthousiastes
croisées, alambiquées,
lourdes ou légères.
C’est elle qui prêche, héroïque,
des vers anachroniques
sans odeur ni poids
empruntés aux extases
invisibles des dieux
ou des diables
qui brisent pourtant
le silence chuchotant des corps
l’assourdissant silence de la ville
aux sirènes déployées.
C’est elle qui se fige
tel un statuaire prodige
avant de disparaître
d’un bond, sans fracas
dans l’invisible velours
de visages sans contours.
C’est elle, ma belle ou laide
souriante ou triste
Île provisoire.
C’est elle, ma Gloire insensée
ma Poésie dérobée, ma Vie
d’à côté.
Giovanni Merloni
trouver la clé des songes de jour…
Super…