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Jamais, ma joie, tu n’aurais quitté mon bras…
De ces temps éloignés et perdus,
rassurés par les mots de nos apôtres
nous marchions, parmi d’autres
à l’assaut de ce monde mal fichu.
Nous courions bras dessus-bras dessous
estompant dans la joie contagieuse
la blessure âpre et douloureuse
de notre escapade interrompue.
Tout d’un coup, t’ayant perdue de vue,
à la première rambarde je m’accrochai
et, parmi mille têtes, je fouillai dans la rue
désespérant que la tienne jaillît du marais.
En plongeant mon regard de fantôme
dans le miroir lugubre de ta soudaine absence
je vis autour de moi se répandre le silence
avalant rudement tes élans, ton arôme.
Ô combien inutile me sembla l’impatience
qui naguère me poussait à t’emboîter le pas !
Si j’avais cru jusqu’au bout à ma chance
jamais, ma joie, tu n’aurais quitté mon bras…
Giovanni Merloni
Un grand lit comme un piano à queue… Le noir et blanc joue son nocturne… 🙂