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Argenteuil 7-19 décembre 2018 : ce fut une réussite !

Il y a juste un mois, le 7 décembre 2018, Monsieur Louis Touboul, acuponcteur, a invité ses amis thérapeutes, quelques-uns de ses patients les plus affectionnés et moi-même auprès de son cabinet de soins médicaux d’Argenteuil. Cette rencontre-vernissage conviviale, à l’enseigne de l’amitié et de l’échange, a occasionné l’exposition d’une quinzaine de mes tableaux les plus récents qui sont restés accrochés aux murs de la vaste salle d’attente jusqu’au 19 décembre dernier.

Puisqu’il exerce aussi à Paris, deux jours par semaine, dans le cadre de la Fondation hospitalière Sainte-Marie, Hôpital Saint-Joseph, je connais Monsieur Touboul depuis l’automne 2010. Ses soins m’avaient d’abord aidé à sortir d’une défaillance de la main et du bras gauche intervenue « par hasard » lors d’une opération en tout autre endroit. Ensuite, il m’a soigné physiquement et psychologiquement pour m’affranchir d’une série de soucis en chaîne jusqu’au moment où nos rencontres régulières (tous les mois) sont devenues surtout l’occasion pour des visites de contrôle fort ressemblantes aux consultations de bons médecins d’antan : pour moi, c’est le docteur Touboul qui fait périodiquement le diagnostic de mes hauts et de mes bas, par la grâce : de la grande sagesse et clairvoyance apprise auprès des Chinois ; de son impressionnante sensibilité qui lui donne la faculté de « voir » et de « cibler » les zones mal au point à partir de l’auscultation du pouls ; mais aussi, surtout, de sa façon « socratique », très humaine et discrète, de dialoguer avec ses patients par l’écoute et le conseil.

Pendant ces années, j’avais rarement parlé à cet ami thérapeute de mon travail de peintre. Très récemment, en attendant ma séance d’acuponcture, j’étais en train d’esquisser l’un de mes dessins en noir et blanc, et Monsieur Touboul en avait été surpris. Je lui avais alors promis de lui montrer, un jour, quelques photos de mes tableaux.
L’année dernière, encouragé et même sollicité par Isabelle Tournoud, mon amie sculpteur, j’avais repris à me consacrer de façon intense à la peinture, en réorganisant mon atelier chez moi. À septembre, Isabelle est venue à Paris avec sa fille Camille et a attentivement examiné mes derniers tableaux et dessins, avant de me conseiller de faire « au plus vite » un « book », comme on dit. En octobre, j’ai commencé à montrer mon « book 2018 » à plusieurs personnes, dont Monsieur Touboul. En lui montrant ces quelques photos je n’imaginais pas qu’il avait le même jour envisagé d’inviter un artiste pour faire déclencher une discussion avec ses collègues thérapeutes sur le rôle éventuel de l’art dans le soin de certaines maladies ou dans la récupération de sujets traumatisés.

Giovanni Merloni et Louis Touboul à Argenteuil le 7 décembre 2018

L’organisation de cette exposition a été très simple et économique. Monsieur Touboul m’a aussi aidé à résoudre la question du transport aller-retour des quinze tableaux de Paris à Argenteuil. Je suis arrivé à l’instant de l’inauguration juste un peu crevé… Mais cela dépend de mon âge et d’un certain « analphabétisme pratique » qui se sont affichés ce soir-là en toute leur évidence, après des années consacrées à l’écriture et à la vie sédentaire. Par conséquent, pendant au moins une demi-heure après l’ouverture des danses, personne ne s’est approché de moi pour me demander quoi que ce soit. Jusqu’au moment où l’on a découvert que c’était moi l’auteur des œuvres accrochées aux murs. Et lorsqu’on m’a dit qu’on croyait que le peintre de ces tableaux était jeune, j’ai répondu, bien réconforté : « Oui, en dépit de ma carcasse, je demeure jeune, avec tous mes esprits ! »

Giovanni Merloni