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Aujourd’hui, je publie un texte que j’avais écrit pour la Ronde du 15 janvier dernier, autour du thème « musique/s », publié ce jour-là sur le blog La dilettante de Marie-Noëlle Bertrand (@eclectante).
G.M.
Giovanni Merloni, Le miroir brisé, collage numérique, 2007
Le silence est l’infini de la musique
Entre toi et moi, je ne vois que montagnes
d’incompréhension, que lagunes d’oubli,
que mers empoisonnées et ambiguës
où s’effondrent les arbres de cocagne
pointant au sommet d’étranges îles perdues.
Ta trompette sous le bras, ambitieuse
un beau soir tu as fui. De tes lèvres moqueuses
fredonnais un retour d’hirondelles
où sombraient nos jolies ritournelles
nos lointaines paroles d’amour.
Tu reviendras de ta ronde inféconde
la tête entre tes mains, déçue du monde
où tu n’auras trouvé que frénésie
qu’envie de tout brûler. Pas de poésie,
surtout, ni d’alchimie, comme entre nous.
Combien de fois, sans prudence
tu jouais de ton truc, que pour moi, le silence
et la joie de s’y perdre, d’y trouver
l’unisson, tel un chœur insouciant de violons,
et l’harmonie, pour une vraie symphonie !
Le silence est l’infini de la musique.
Aux pôles opposés de la même cité
nous en savourerons d’infinies variétés
sans que cesse désormais la cruelle douleur
de te perdre à jamais, ô musique de mon cœur !
Giovanni Merloni
Giovanni Merloni, Le Nozze di Figaro, huile sur toile 70×100, 1984
Comme un refrain tenace… 🙂
Merci, Dominique, tu as parfaitement raison ! Il arrive d’ailleurs, que la soi-disant « musique des mots » est plus tenace que le silence (censé, lui, être d’or). Et très rarement le soi-disant poète se rend compte d’avoir perdu une bonne occasion pour se taire !
Carrousel de musiques et de couleurs.