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Giovanni Merloni, 2004-2013
Muse, musique, museau, minois (1977)
Muse, musique, museau, minois
on se promène dans Prague
toi, tes coudes blancs, ronds
moi, mes mollets gelés
le nez ensommeillé
les yeux presque fermés
fixant des coins de neige
de lacs de châteaux de cathédrales.
J’ai creusé un tunnel
dans ton corps. Depuis l’enfance
je fus ton amant
ton accompagnateur
jouant des mots de l’amour
tandis que tes cuisses
frôlaient la rosée du pré
la somnolence des arbres
au raz du sol.
Ton cou de cygne
pardonne-moi
sortait interrogatif
de ce foulard
qui résumait
tel un ancien parchemin
l’arc-en-ciel d’une cascade
de frais baisers
de jambes miennes et tiennes
enchevêtrées endormies
chaudes et mouillées
pédalant vers le drap
des chevaliers en marche
collé au plafond
C’était la bataille
de lances et massues
et carapaces de cuir
de dentelles et de vieux habits
à plusieurs couches
j’avais des mains de glace
livides, blessées
la bouche brûlée
les yeux noircis.
J’étais comme un automate
qui dort, effondré
dans un rêve enrhumé
soumis à la fatigue
la plus sombre
pourtant anxieux
de te chercher à la nage
au milieu de poissons bleus
dans le calme bizarre
d’un fleuve vert marin
m’imaginant
poursuivant acharné
de tes cheveux humides
de ton corps rose.
Et c’était le déjeuner sur l’herbe
les beignets sur le cou
la fougue Rubens
qui m’assaillaient
comme une sentinelle
Isabelle
qui me brûlaient
comme une torche olympique
Angélique
qui me durcissaient
comme un diamant
Bradamant
et me gonflaient
comme une montgolfière
Élisabeth Première.
Giovanni Merloni
écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 27 février 2013
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN : http://wp.me/p343bA-ao
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