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Roma, via Appia Antica, 1961
Une poésie primordiale
I
Une femme se penche.
Depuis son ventre,
tel un nœud dissout,
un hurlement se déchaîne,
le même que je crachai
tout en pleurant
le jour de ma sortie
dans la vie.
Je ne saurai jamais répondre
à une question adressée à moi-même.
Roma, Aventino, Giardino degli Aranci
II
J’ai embouché, en courant,
une route encastrée par les pins
(des troncs debout bien vivants
appuyés sur les sables du néant,
qui parlaient, presque,
tandis que le vent prétendait
les flanquer vers le ciel).
Glissant dans l’obscurité,
j’ai traversé
les voix des vivants et des morts,
le bruit sourd des roues,
le silence triste du vent.
En courant, je m’approche
de ta porte. Ma joue enflammée
se frotte désormais
contre ton cœur de velours.
Roma, Aventino dal Lungotevere
Derrière les pins agités,
les rambardes coupent la mer.
Une mer dictée
par un voyageur,
une mer hurlée
par un noyé,
où tu navigues, nue.
Dans le ciel sombre, la lune
surprend les ardeurs
de deux amants étrangers.
Parmi les écorces et les orties,
une odeur neuve s’effondre.
Ma longue main te prend tels un
papillon, une glycine,
une fleur d’orange.
Ô joie exterminée, tu es
arrivée !
Roma, Aventino, discesa
Giovanni Merloni
1960-1965 ambra 1966-1971 nuvola 1972-1974 stella 1975-1976 ossidiana 1977-1991 luna 1992-2005 roma2006-2014 paris
écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 28 juin 2014
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
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Quelle belle première strophe !