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Paris, Tuileries-Concorde, 1961
Je prends l’habitude de te quitter (1976)
Je prends l’habitude
de te quitter
essayant de remplir
de chambres en désordre
ma maison vide.
Chaque fois que je suis
seul
c’est à jamais. Rien
ne peut être rendu.
Ce soir d’hiver non plus.
Un ciel sombre,
égaré au milieu des collines,
a fêté, sans lueurs,
notre adieu.
Notre souffle,
jeté sur les paletots,
cherchait, en vain,
nos deux corps
emprisonnés.
Nos mains gelées
ne savaient faire
rien de mieux
que se poursuivre
dans l’obscurité ;
nos bouches avaient
hâte de se taire.
Et pourtant,
cette ivresse de nous surprendre
emportés,
c’était une prison,
un trou noir sous le ciel.
Venise, le Canal Grand, 1961
À l’improviste, je perdais
l’amour. À sa place,
je trouvais le silence,
l’étrange embarras
de me sentir
maladroit et décousu,
tandis que,
sous tes yeux,
je me rendais,
sans aucun sens,
loin de toi.
Tu étais la petite plage
secrète
de mon corps mouillé.
Maintenant, tu t’en vas,
pleurant, peut-être.
Il sursaute, avili,
ton étrange chandail
parfumé.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.
Le titre est joliment tourné.