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Ex abrupto, passer du F à la voyelle « E » m’obligerait d’Exploiter un Examen Excessivement Exact ou Exaspéré, au risque d’Exhiber certaines Extravagances Extracommunautaires ou Exaltations Extraconjugales, sans compter une possible Extension à tout ce qui m’est arrivé d’Excentrique ou d’Exceptionnel dans ma vie Exécrable ou Exemplaire.
Je ne crains pas vraiment d’être Excommunié Ex cathedra par le jugement aussi Exacerbé qu’Extemporané de mes Examinateurs ou Exacteurs. Je ne crains pas non plus d’être Exproprié de mon Exagération Explosive ni de voir Extirpée mon Exubérance, mon Exigence Exponentielle d’Existentialisme.

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Giovanni Merloni, image d’un tableau qui n’Existe plus en entier (cliquer pour l’agrandir)

Expatrier ce n’est pas qu’Exploiter une Excursion Extra-moenia. Même dans le cas où l’Exil ne ressemble pas à une Expulsion, et qu’on n’est pas considérés comme des Excréments Excédants ou comme des Exemples d’une Exclusion dictée par l’Extériorisation d’Exigences Exagérées vis-à-vis des possibilités de plus en plus Exiguës d’un pays Excellent sinon Extraordinaire.
Exit. Cette Exhortation puissante et Excitée vers l’Extérieur ne peut pas devenir une Excuse Exhaustive pour Extorquer un Expresso ni pour en Exiger l’Exhalation Exquise.
Pourtant, l’Export est admis pour une œuvre Expressionniste Exhibant un corps féminin Exténué et Exsangue dans sa nudité Exclusive. On fait volontiers Exception et l’on Exulte même vis-à-vis de l’Exactitude d’un Exercice Exécuté Exprès par un artiste aux Exordes.
Voilà un Ex-voto sans liens Externes s’attendant à l’Exclamation et à l’Extase d’un prix Ex æquo, avec le flux Extra d’un public Exterminé, jusqu’à l’Extinction des billets.

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Rijksmuseum, Amsterdam (cliquer pour agrandir l’image)

E ou Existence en vie

Rien de plus adapté à un alphabet renversé que cette sensation de renversement de l’existence même qui me touche parfois, ou pour mieux dire périodiquement, lorsque j’ai affaire avec mon pays d’origine pour de questions bureaucratiques assumant presque toujours un semblant dramatique et pervers.
La petite anecdote dont je parlerai se lie très strictement au sentiment de la « disparition » que le rendez-vous avec la lettre « E », donc avec Georges Perec, inévitablement me suggère. Mais, cela va même au-delà. Car je suis resté étonné quand m’est arrivée de l’Italie, il y a deux jours, l’injonction de l’attestation « d’existence en vie » : — est-ce que vous vivez encore ou alors vous êtes déjà mort ?
Comment ? On sait tout de nous, le  nom du lycée que nous avons fréquenté, notre anniversaire, le lieu où nous avons pris notre dernière photo, sans compter la banque et les fichiers sanitaires… nous sommes obligatoirement inscrits, près du Consulat, à l’association des Italiens résidents à l’étranger (AIRE), directement branchée aux bureaux de l’état civil des communes de provenance… et l’on nous dit de répondre tout de suite, dans le moindre délai, afin de déclarer, comme Monsieur de Lapalisse, que nous sommes encore vivants, au risque de perdre notre pension ?

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Mais, ce qui m’a étonné le plus, c’est le fait que je dois envoyer cette réponse, non pas à l’Institution chargée de garantir ma retraite, ayant un nombre infini de sièges et de boîtes postales en Italie. Non, messieurs-dames, cette Istitution est trop chargée pour s’occuper des éventuelles « âmes mortes », elle a délégué une société intermédiaire et je dois envoyer cette déclaration indispensable « par avion », dans le Royaume Uni !
Je me demande si c’est à moi de déclarer mon existence en vie, ou plutôt à cette institution fantôme qui n’a même pas le moyen d’entretenir une correspondance directe !

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Delft 2013, cliquez por agrandir l’image

Voilà, si l’on ne meurt pas et que l’on survit, on est obligé de suivre de près la parabole descendante d’un glorieux contrat social d’antan qui plonge — avec nous ou avant nous ? — dans un néant sans remède.
J’exagère ? Évidemment tout le monde me le dit depuis mon âge le plus tendre. Pourtant, ce sont beaucoup plus nombreux qu’auparavant ceux qui disent aujourd’hui ce que je disais hier. Personne n’accepte, bien sûr, mon analyse actuelle ni surtout les trop simples remèdes que je pourrais essayer d’imaginer, mais je n’exagère pas. Pourtant, je me tais, de peur d’être écrasé par un Pinocchio quelconque sous le poids d’un gigantesque marteau. Ce serait embarrassant, en plus d’être classé comme le pauvre Grillon parlant sans l’être.

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Amsterdam 2013, Bibliothèque Rijksmuseum (cliquer pour agrandir l’image)

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 29 septembre 2013

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