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Quand on croit voir l’amour s’éloigner

Quand on croit voir l’amour s’éloigner
c’est alors qu’ils affleurent
les souvenirs les plus reculés :
un souffle sur ton front plissé,
une coupure nette qui était capable
de débrouiller n’importe quel écheveau,
ton pas près de moi, inattendu
notre étreinte soudaine.

Quand l’amour se replie, condamné,
on désire jusqu’au désespoir
que le temps sera infini,
qu’une vie sera deux vies,
qu’une promenade en hiver
dans le brouillard
sera aussi un plongeon
dans un amas de feuilles sèches et de boue,
que l’on pourra à nouveau se tenir par la main,
dans un bref voyage invisible,
vers les nuages suspendus
au-dessus du calme et du vent.

Quand l’amour près de nous se termine,
on ne cesse pourtant de chercher un ailleurs
où nos voix les plus égarées se retrouvent,
un point lointain
où nos pensées les plus figées se perdent.

Quand l’amour se perd,
nous apprenons à nous distraire, à nous renier,
à nous engager dans la bonne cause.

Quand l’amour lointain soudainement s’approche,
ils sont simples et très beaux les souvenirs
d’où jaillit ton sourire, facilement
(il me semble),
et que toi, tu deviens comme une vague :
la vague des pensées les plus affectueuses,
la vague des cheveux qui entourent toute chose,
la vague de caresses et murmures,
la vague d’une mer nouvelle,
la vague d’une terre au bout de notre bout,
la vague d’un vent sombre,
sibilante dans son tour dans le ciel et les toits.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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