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Giovanni Merloni, 2013
La missive
Tu ressembles à ce ruban
refermant mes lettres d’amour
au demain attendu
au présent supporté.
Tu ressembles aux glycines aux palmiers
à l’herbe dans le vent
au couchant main dans la main
aux dessins sombres se cachant
derrière des lignes très serrées.
Tu ressembles à une jeune fille
qui me parle un jour dans le noir :
à ses récits confus de craintes, d’amours
d’odeurs de vies lasses.
Tu ressembles à la saveur
d’une bise gelée
d’une gorgée d’angoisse
d’un retour à la maison
lent, répétitif, désolé.
Tu ressembles aux soirs du mois d’août
aux mots voltigeant au milieu des grillons
aux rêves dans le foin
aux contes des fêtes.
Tu ressembles à des attentes
calmes, palpitantes, brûlées
épuisées par une lourde fatigue.
Tu ressembles à une plume noire
qui vole parmi les livres
et caresse les objets
avant de descendre assurée
dense et pleine comme un nuage
mais gentille, sans menaces
comme le soupir d’un dieu.
Tout comme cette plume fertile
tu envahis les choses, en es éprise
jusqu’à te confondre avec elles.
Et tu n’es qu’un seul mot
dans le chuchotement incessant
une voix muette dans le silence
une heure de paix dans le temps.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.
La Poste a tant fait, depuis sa création, pour l’amour.
Et maintenant, il semble qu’elle s’en désintéresse (horreur des timbres actuels qui ne portent même plus la fière devise « Liberté, Egalité, Fraternité » !)…
Et pourtant, une main invisible nous envoie des missives depuis le passé d’il y a 40 ans presque, des mots qui seraient restés ensevelis et confus dans une montagne de feuillets chiffonnés.
@ biscarrosse2012 : il est des traces indélébiles, des timbres collés, des écritures particulières, uniques…