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Giovanni Merloni, 2013

Quand tu n’es pas là

Quand tu n’es pas là
renfermée à la maison, malade,
le matin incertain
ne sait pas s’acheminer
parmi les faibles lueurs
de lourds réverbères.

Une étrange langueur
enveloppe mes gestes, paralyse
mes pas
traversés par les gens
qui galopent.

Au milieu du goudron
et des verres brisés,
ton absence éloignée
me dérobe à jamais
de mes élans les plus
désinvoltes
de mes rêves
les plus obscènes.

La journée s’enveloppe,
déjà lasse et malade
(elle aussi)
tout autour de son pivot
inutile.

Et là-haut, indéchiffrable,
tu voltiges
juste au coin d’une fenêtre
fermée.

Lorsqu’arrive le soir
c’est trop tard pour rêver
ou revivre
le pendule habituel
de nos corps surveillés
embaumés, épuisés
par nos dialogues difficiles.

Et pourtant s’achemine
ce désir vain et farouche
de courir à la rencontre
l’un de l’autre
en nous jetant dans le corps à corps
de ce besoin spontané
de donner sans attendre
de prendre sans attendre.

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Le soir est arrivé
d’une journée qui a fait grève.
Tout le monde va se rendre
dans sa tanière
(comme tu le fais)
tout le monde se régale
des bilans de joie et douleur.

Je voudrais m’effondrer,
m’étendre
dans un lit de carton.
Mais la ville me précède,
m’apprêtant l’obscurité.

Il ne reste que de sauter là dedans
noir dans le noir de cette affreuse obscurité
emportant avec moi cette journée à oublier.

Je ferme les yeux, sautillant
sur les traces timides
de lueurs meurtries.
Saignant, baissant la tête,
j’appareille
par un brusque coup de queue
la splendeur
d’un nouveau jour
coloré par tes pas désinvoltes
bouleversé par le bonheur
de t’avoir finalement
capturée
dans ma biaise perspective
d’amour.
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Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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