Étiquettes
Tu étais la lumière sur le balcon (1971)
Tu étais la lumière sur le balcon,
chaude comme une main
dans une goutte.
Tu étais triste,
même dans ton sourire
effilochant mon rêve.
Tu étais l’incertitude
entre adieu et au revoir
s’ajoutant
à l’étrange inquiétude
dessinée par ta bouche souple,
sculptée par tes cils écarquillés,
filmée au ralenti
par les gestes inutiles
de tes mains agrippées
à la rambarde.
Je t’embrassais, serrant
dans les peignes de mes dents
une femme-oiseau sévère
ébahie, étrangère.
Tu te rebellais, douteuse,
prête à fuir, jetant
ta voix pleine de colère
sur mon être imprudent.
Il reste dans ma bouche
la saveur triste du sang
et les restes épuisés
de nos corps enchevêtrés.
Notre vie, loin de nous,
nous incombe tout de même,
immobile et mouillée,
dans le son détendu de l’été.
Giovanni Merloni
Giovanni Merloni
P.-S. Pour ceux qui s’intéressent à mon parcours, voilà ci-dessous la traduction de la première version de ce texte.
Tu étais la lumière sur le balcon (1971)
Tu étais la lumière sur le balcon,
chaude comme une main dans une goutte.
Triste, dans ton sourire, comme dans mon rêve.
Tu étais ce tragique entretien d’adieu
dessiné sur une bouche souple,
sculpté sur des cils écarquillés,
filmé au ralenti dans les gestes inutiles
des mains sur la balustrade.
Je t’embrassais, serrant dans l’étreinte
de mes dents une femme nue
qui se démenait et hurlait heureuse,
répandant son cri sur mon corps.
Il restait dans ma bouche
la saveur du sang et les restes grisâtres
de ce corps immobile et mouillé
dans le son détendu du silence.
Giovanni Merloni
1960-1965 ambra 1966-1971 nuvola 1972-1974 stella 1975-1976 ossidiana 1977-1991 luna 1992-2005 roma2006-2014 paris
écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 5 avril 2014
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
CE BLOG EST SOUS LICENCE CREATIVE COMMONS
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 non transposé.
deux étoiles – j’ai dit
On entendrait presque la musique des cigales…