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L’art de la rencontre « fatale » (2007)
Terrible rencontre, ce jour-là,
hantée par de boueuses mémoires,
de sirènes glissantes,
d’étreintes lâches,
de douceurs impitoyables.
Terrifiant verbiage embrouillé,
consacré à toi, à moi-même.
Énième révérence
(souple et pourtant accablante)
à une honteuse beauté
qu’on ne peut pas toucher.
Territoire âpre, sauvage gymkhana
parmi des verres et des parfums,
essayant d’esquiver
ton sourire, ton rouge à lèvres
ton petit geste en retrait.
Terreau sur mon corps
précocement endolori.
Dans tes soupirs niés,
dans la censure
de tes promesses,
dans l’élan châtré
de tes sourires,
toi, prisonnière,
moi, aviateur au départ.
Propriétaire de pagodes,
de maisons de thé ombragées,
ô douce sommelière d’âpres ciguës,
je voudrais désespérément te louer,
m’inclinant hardiment envers toi
et non, hypocritement,
vers ce caporal-chef somnolant
ne faisant pas bonne garde.
Tu voudrais me conduire en arrière,
dans un ancien passage
(bien vivant et pourtant avili,
délirant, amnésique
prolifique et réactif,
devenu bien taciturne,
s’effondrant volontiers
dans l’oubli).
Tu le voudrais, toi qui passes
quelques centimètres derrière moi,
sur un pont aérien de barques
d’une rive à l’autre,
pensive.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog
Très beau dessin (est-ce la « douce sommelière d’âtres ciguës » ?)…