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Au soir, les vases se fanent des chrysanthèmes, tandis que tu observes ton ombre muette frôler le mur. Trois minutes à genoux, devant cette étrange lumière colorant ton regard incertain. Un reflet du couchant glisse sur les cahiers humides où s’appuie en dormant un rêve évanoui. Passent à deux à deux les bonnes femmes devant le confessionnel : une course inexorable qui s’en va et s’arrête à deux à deux pour se sauver qui sait où, de qui sait quoi.
Le chapelain du couvent a juste effleuré un sein mouillé en caressant une joue charnue : la page du bréviaire. Il fait nuit pour les sans-but se promenant en long et en large sur les quais glacés ; le nez s’empourpre d’une mère en trois instants qui se poursuivent : l’hiver dans les yeux paraissait, disparaissait, et de foules silencieuses avançaient sous ses lèvres tandis que ses oreilles entendaient retentir l’ennui sourd du monde.
J’ai cessé d’attendre dans mon fauteuil croulant à l’instant que la glace a envahi ma fenêtre. Jamais plus ne viendra le moment attendu, ils ne viendront non plus tes yeux gris, me consoler dans les heures de silence.
Giovanni Merloni
écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 1 mai 2014
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