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001_banlieue 180

La banlieue  allume des réverbères  démesurés

La banlieue  allume des réverbères
démesurés
parmi la terre et l’asphalte
parmi les ronces et les collines
de débris
parmi les cimetières
et les poupées pendues.

La nuit recouvre de lueurs
les maisons mortes, elle projette
des traînées de fumée
sur le couchant,
tout en mettant la sourdine
aux vacarmes lointains
de la ville immense.

Dans les infinis bruits de la rue
j’ai recherché nos deux voix
se promenant
dans des vêtements légers,
tout en riant
tout en léchant des glaces…

« Toi, souffle soudain
de fleurs vertes,
tu étais immobile, solennelle,
tranquille
comme les fêtes organisées
par d’autres
et pourtant volubile
comme une étoile, douce
comme un pas, blanche
comme un caillou de plâtre
abandonné dans la mer. »

J’ai été englouti
par une terre infâme
où ton corps
ouvrait ses yeux de chat
dans l’obscurité des arbres
accrochés au ciel.

J’ai été capturé
par une étreinte violente,
sans confins
où l’on n’éprouvait rien
où l’on éprouvait tout
et je me suis effondré avec toi
dans un dialogue étrange
de vitres embuées
de vêtements qui nous laissent
nus, ivres, vifs,
enflammés dans la lutte,
endormis
dans les longs baisers
de la nuit.

003_lautrec 180

Giovanni Merloni

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