Étiquettes
Giovanni Merloni, Interno magico, Juillet 2014
Tierra prometida (1977)
I
Une poésie,
une boule de papier,
un nuage
de présages
colorés.
Étendue
comme un journal,
ton image violette
ouvre et referme
ses yeux de chat.
Un dessin ridicule s’installe
dans mille tracts jaunes.
Un avion de carton
déchire le temps
parmi mille cerfs-volants,
mille lits défaits,
mille baisers.
II
Toi, une petite porte
ouverte sur une terrasse
envahie par une lumière
blanche.
Toi, des fleurs et des
paperasses sur ta robe,
entre tes jambes.
Toi, au milieu
des ruines rouges
et des nuages gris.
Toi, tu es un beau geste,
un doux film,
un grand gala,
une kermesse
héroïque. (1)
Toi, la tête lourde,
le rire nerveux
tu traînes au milieu
des restes en plastique
d’un après-midi
stupéfait.
III
« Tierra prometida ». (2)
Tu as de la terre entre tes dents.
Tes cheveux sont les racines
d’une traversée infinie
depuis ma peine d’hérétique
vers les bruits lents de la vie.
« Tierra prometida ».
Les chaînes ont été brisées.
Le vent s’est arrêté,
suspendu
au-dessus de nos longues
pantomimes.
Friand de vérité,
je te saisis, je te caresse.
Tu es la cendre
des histoires tuées, tu es le sable
de châteaux de lumière,
tu es le corps nu
de la vie.
« Tierra prometida ».
Le drapeau est décousu,
les papiers demeurent en désordre,
le drap reste engourdi :
depuis cet angle
où les eaux ne sont pas
claires, un homme seul
s’efforce de te comprendre.
Giovanni Merloni
(1) La Kermesse héroïque, film franco-allemand réalisé en 1935 par Jacques Feyder
(2) La Tierra prometida, film de Miguel Littin (Chili, 1971)
avant l’amour – 1960-1965 ambra – 1966-1971 nuvola – 1972-1974 stella – 1975-1976 ossidiana – 1977-1991 luna – 1992-2005 roma – 2006-2014 paris
écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 2 août 2014
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
CE BLOG EST SOUS LICENCE CREATIVE COMMONS
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 non transposé.
J’aime ces trois tableaux impossible d’en choisir un ! Et ta poésie me transperce à chaque fois il y a tant et tant d’images et d’émotions c’est étrange j’aurai aimé les écrire. Je vous embrasse Béatrice
Envoyé de mon iPhone
>