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Giovanni Merloni, gouache, juillet 2014
Chaque jour, je t’attends (1975)
Si cet amour résiste
sans devenir
ce sombre rituel
de meubles et de draps.
S’il demeure
comme maintenant
comblé par la certitude
et le mystère
d’une solitude à deux,
soudaine et sourde,
paradigme
du bonheur,
de la sérénité,
du calme.
Si ce calme voulu
ne devient pas de l’ennui,
si cette paresse
en savourant
les sensations et les pensées
ce n’est pas qu’un écho
de nos mots,
qu’une robe grossière
pour nos rêves interdits…
Chaque jour,
je me souviens de toi
et je t’attends.
Chaque jour,
je te proclame la joie
d’une vie qu’il n’y aura pas,
je t’habille de mille jupes
et mille fois je te déshabille.
Chaque jour,
je me souviens de toi,
je chante pour toi,
je me moque de toi
tout en rêvant
de t’emmener ailleurs
chez moi.
Chaque jour,
je t’attends.
Assis sur un muret
de chaux, je te salue,
tandis que ton image
reste sculptée,
photographiée au fond
de mes yeux.
Chaque jour,
je t’attends,
même si je te vois
disparaître
derrière un disque
où s’enchevêtrent
des mots étrangers,
des sons égarés.
Chaque jour,
je t’attends,
même si tu deviens
un amour impossible.
Et je travaille à ta place,
je range tes dossiers,
je monte la garde
à ta porte,
j’écoute les variations
du silence.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
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