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Giovanni Merloni, Amour et géometrie, janvier 2015
À présent dans l’île il n’y a qu’une barque
L’île enlève les filets
sous un ciel s’ouvrant blanc
à sa première lumière.
Je m’effondre dans tes yeux
tels de grottes verdoyantes
envahies par la mer. Tenacement,
j’essaie de m’y noyer,
dans l’espoir de me perdre
ou de guérir.
Giovanni Merloni, Amour et géometrie, janvier 2015 (hypothèse en N&B)
À présent, dans l’île
il n’y a qu’une barque,
il fait mauvais et toi
tu ne vas pas sauter
sur le sable mouillé
en y laissant
les reflets de tes pas.
Moi, je ne serai pas là
et pourtant jusqu’aux détails
je peux me figurer
ta descente sur les lieux
désœuvrée et coupable.
Tu trouveras ce soleil
toujours prêt à élargir
les gouttes de mer sur la peau ;
tu trouveras, dans mon ombre
collée aux cailloux,
« ton problème » ;
tu trouveras, sous un arbre,
nos regards mélancoliques
ou alors l’écho impitoyable
de nos voix hystériques.
Tu te souviendras
de cet embarras
qui n’a pas su
se convertir en joie,
au bout languissant
de soirées magnifiques,
dans ce divan flottant
au milieu des étoiles.
Je te vois bien, apeurée,
en train d’effleurer
tout ce qu’on a raté,
touchant de tes yeux
la triste vanité
du petit espoir vertueux
de nous revoir unis
dans le lit somptueux
et interminable
de cette île inexplicable.
Moi, je vois tout perdu :
l’île, le soleil, les étoiles,
l’eau sur la peau.
Et même toi, gamine
tu as déchiré tes voiles
au bout de la séance divine
qui fut ton seul cadeau.
Tu deviens blanche, ta gueule
ne me semble pas chagrine
tandis que sur une barque
sous une pluie taquine
tu t’en vas loin, toute seule…
Giovanni Merloni
que la nostalgie est belle
extrêmement beau et sensuel ❤
Un doux mélange de Tango et de Fado.