Étiquettes

,

libia

Viale Libia, Rome, photo de Giorgio Muratore, da Archiwatch

Révélation divine ou Etrange élégie (Vers un atelier de réécriture poétique n. 15)

151_Révélation divine ou Étrange élégie (Avant l’amour n. 15)

Au Petit Caporal
Chère Marie-Noëlle,
Je vous joins la poésie ci-dessous. J’espère que vous l’aimerez, que cela vous donne l’envie de m’aider à me corriger ou à signaler les passages où ma langue à moi — une langue apprise au fur et à mesure de mon installation et intégration — semble inefficace…
Bonjour Giovanni
Je suis ravie de participer à la « fabrication » d’un recueil en français de vos poèmes.
En effet, je comprends bien que les petites « imperfections » de votre français qui sont pour moi, qui ne maîtrise aucune langue étrangère, un ravissement lorsque je lis votre blog, ne sont pas compatibles avec une édition « définitive »
Comme vous le savez, je ne suis pas une de ceux qui écrivent et publient chaque jour sur leur blog mais plutôt une lectrice des textes des autres. J’aime aussi la poésie, la lire et la partager…
J’entends bien qu’il ne s’agit pas là de « jouer à la maitresse d’école » et de corriger des « fautes », mais de faire des suggestions pour « améliorer » un texte dont vous restez le seul auteur et « maître ».
Je pense aussi que nous pourrions peut-être un soir nous rencontrer et parler de ce poème, sur lequel il me convient tout à fait de « réfléchir », de vive voix puisque nous avons une proximité géographique… que nous n’avons pas hélas avec d’autres amis de Twitter. Il s’agit là juste d’une suggestion…
……
J’espère que c’est un beau dimanche pour vous malgré la grisaille.
J’ai le cerveau lent alors ce fût un peu long… mais vous trouverez en pièce jointe mon document de travail : dans une première partie, des commentaires et suggestions, puis dans une seconde partie, une proposition, nécessaire pour plus de clarté au vu du fouillis de la première partie, pour un départ de réécriture.
…En attendant, je suis impatiente d’avoir votre avis et un retour sur vos réactions.
Quoi dire de la proposition de Marie-Noëlle vis-à-vis de cette poésie que je lui avais confiée sous le titre de « La rébellion de Dieu » ?
C’était, il faut le dire, une poésie tout à fait particulière, pour laquelle j’avais suivi une démarche différente vis-à-vis du « Chant du berger ayant perdu son troupeau », revue avec Élisabeth Chamontin, que j’avais au contraire beaucoup retravaillée par rapport à la première traduction.
Cette « rébellion-ci » avait été juste un peu corrigée pour en faire mieux ressortir les étranges significations.
La proposition de Marie-Noëlle constitue d’ailleurs une petite exception au milieu de la série des poésies publiées dans le cadre de cet « atelier de réécriture ». Parce qu’elle, tout en utilisant fidèlement mes expressions et mes mots, parvient à une traduction du texte italien plus efficace et mieux rythmée par rapport à ma traduction à moi.
Je suis donc doublement reconnaissant à Marie-Noëlle :
. D’un côté pour cette fidélité à l’esprit et à la lettre de mon poème tel qu’il avait été conçu il y a plus de cinquante ans ;
. De l’autre côté pour avoir accrédité une deuxième possibilité pour quelques-uns de mes textes poétiques, à laquelle je ne croyais plus : la voie d’une traduction alternative.
Dans ce cas spécifique, il est difficile d’établir des confins entre ce que j’avais traduit déjà moi-même et la façon avec laquelle Marie-Noëlle a su remettre les choses en place, si poétiquement. Donc, pour cette poésie, nous partageons la responsabilité de la traduction.
Mais je suis redevable à Marie-Noëlle aussi pour la proposition, de sa part, d’un mot-clé absolument stratégique : le mot « révélation », qui a finalement rempli de sens symbolique le nouveau titre de cette poésie d’aujourd’hui. Un mot qui résume en lui-même, pour l’expliquer, le sens d’un passage se déroulant assez obscur dans mon texte italien…
J’ai bien sûr rencontré Marie-Noëlle Bertrand au Petit Caporal (près du métro École Vétérinaire). On s’est tout de suite tutoyés, avant de constater que nos visions du monde actuel ainsi que nos sentiments de la vie sont très proches les uns des autres.
Je ne pourrais pas décrire ici Marie-Noëlle en dehors d’une sincère émotion et d’une estime sans bornes. Ceux qui ne l’ont pas encore connue en découvrant sa sensibilité et sa cohérence en seraient bien sûr étonnés… et confortés à la fois. Si dans ce monde dégradé et de plus en plus indifférent il y a de belles personnes comme Marie-Noëlle, il faut alors suspendre toute tentation catastrophique, croire dans la possibilité de remonter en haut, de travailler finalement pour une culture libre ainsi que pour un art désintéressé… La poésie nous a fait rencontrer. Espérons donc que la poésie puisse aider d’autres gens encore à s’aimer, à s’interroger positivement sur le sens de la vie dans une société qui refuse de s’arrêter ou de reculer, s’engageant, au contraire, pour assurer à la culture un rôle toujours central et stratégique…
Voilà, je n’ai fait qu’esquisser, de façon très incomplète, le portrait de Marie-Noëlle. Bibliothécaire depuis toujours, elle travaille dans une Médiathèque située dans la première banlieue à l’est de Paris, à la confluence de la Seine avec la Marne… Elle est très présente et active sur Twitter, où elle représente pour un grand nombre de blogueurs francophones un point de repère irremplaçable.

Giovanni Merloni