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Des guitares sans cordes
Au printemps, de bonne heure
des guitares sans cordes
se parlent de la lune.
Près du comptoir du bar
les gens causent, savourant
le parfum des croissants
des jambes élancées
des promesses brisées.
En été, vers midi
des guitares sans cordes
se passent de la lune.
À la terrasse du bar
les gens pleurent, avalant
les rumeurs de la rue
au milieu de robes foncées
et de contes de fées.
Photo : Claudia Patuzzi
En automne, vers le soir
des guitares sans cordes
se moquent de la lune.
Derrière la vitre du bar
les gens s’effleurent, lorgnant
les reflets des passants
des dames pomponnées
et des tristes pensées.
En hiver, dans le noir
des guitares sans cordes
s’en fichent de la lune.
Dans la salle du bar
les gens rient, poursuivant
la fumée du tabac
parmi de jolis décolletés
et de rêves embrouillés.
Giovanni Merloni
Un grand merci à José Defrançois pour le partage amical lors de mon travail de réécriture de ce texte.
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
TEXTE ORIGINAL de 1962 EN ITALIEN (Chitarre scordate / Al bar si ride e si piange)
Ne sommes nous pas des désaccordés qui malgré cela réussissons à jouer de la musique ensemble autour de vos poèmes?
Du beau texte de José Defrancois, j’extrais « le pourquoi pas » et « la truelle ». Le Pourquoi Pas du commandant Charcot lui permit de franchir le cercle polaire arctique. Le pourquoi pas de la toile d’Internet nous permet parfois de faire de belles découvertes. Et la truelle, symbole du savoir-faire du maçon italien, s’est métamorphosée en poésie qui éclaire notre quotidien.
J’avais oublié le nom de ce bateau, mais même s’il y a des mots-armes nous sommes bien loin ici des dangers qu’ont affronté ces découvreurs téméraires, je ne suis qu’un vague marin qui ne s’éloigne jamais beaucoup des côtes….
La truelle n’est rien sans l’art du maître des lieux à manier les ciseaux qui ont sculpté les mots de ces guitares sans cordes.
Merci encore Giovanni de m’avoir offert cet échange.
Merci, vraiment.
Peut-être qu’un jour je vous expliquerai pourquoi cette marque d’attention a été si importante ces jours-ci.
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