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Tes cils clairs font des tours
Tes cils clairs font des tours
d’une absurde lenteur
sans jamais s’arrêter
sur un geste imprudent.
Il est tard sur les chaises
des terrasses éblouies
si j’observe tes contours
tes cheveux de velours
et ton ombre mouvante
se brisant dans l’éclair
de tes dents souriantes
de ta bouche haletante.
Il est tard, désormais
sur les toits des baraques
au milieu de ces portes
qui claquent.
Dans les cendres du soir
nos regards pleins d’encombres
arpentant le trottoir
font des tours, se perdant
dans l’absurde lenteur
d’un immense miroir
où s’accoudent les ombres,
se mêlant aux passants,
de nos adieux sans nombre.
Tu es là, blonde,
ondoyant malicieuse dans les bras
de mon pâle souvenir,
effleurant ma colère,
chatouillant mon désir
d’en finir, d’en finir,
tandis que tes cils clairs
font des tours
d’une absurde lenteur
sans jamais s’arrêter
sur un geste imprudent.
Ô combien me ressemble
cette mort souveraine
soufflant sans vraie peine
sur nos fronts détendus !
Avec quelle élégance passe-t-elle
bras dessus bras dessous
avec la nuit, sa sœur jumelle
frôlant les murs, les vitrines
et nos ombres éternelles
au milieu d’une joyeuse traînée
de cendres et fumées…
Giovanni Merloni
Merci à Angèle Casanova pour sa lecture de mon texte.
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
Uberto Bonetti, Carnaval de Viareggio, 1933, affiche empruntée à Archiwatch, blog de Giorgio Muratore
« Médiocres rétines » : et pourtant, nous nous en accommodons.
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