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Il est parti
J’ai planté dans la serre des graines de cyclamen
J’ai écrit une longue lettre à ma fiancée
J’ai bu quatre tasses de café amer
J’ai tapé sur mon clavier ce que je vous dois
J’ai entendu les sanglots sourds du ruisseau
J’ai dormi jusqu’aux ténèbres
J’ai lu un verset de la Bible en cuir
J’ai écouté une chanson en bouchant mes oreilles
J’ai fermé toutes les fenêtres
J’ai éteint toutes les lumières
J’ai fumé une nationale jusqu’au filtre
J’ai tiré sans toucher la cible
J’ai tiré encore trois fois
(et je me suis écroulé sur le tapis).
Lorsqu’ils m’ont amené à la morgue
je n’ai entendu que trois mots :
il est parti.
Giovanni Merloni
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
tu ne devais pas l’entendre
Ces statues ne devraient plus se plaindre des pigeons…
Chouette ce que vous faites Giovani, j’aime cette distance d’humour dans les choses tragiques!
Merci beaucoup ! et merci d’être venue ! Il y a aussi le décalage du temps et de la langue, dans la plupart des poésies ici publiées.
Car en fait, vivant à Paris de nos jours, je traduis et souvent réécris de fond en comble des textes d’il y a quarante ou cinquante ans (à côté de textes plus récents).
Dans ce déplacement-déménagement qui ressemble à une nouvelle installation, j’essaie de garder tout à fait l’esprit que j’avais dans le présent de la poésie d’origine, maintenant révolu…
En même temps je ne peux pas me passer de ma sensibilité actuelle, inévitablement « intégrée » par plusieurs événements et transformations.
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