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De bandes légères de nuages en rubans
De bandes légères de nuages en rubans
vont ensevelir, avec le vent,
le promontoire esseulé
les crêtes dures des rochers.
Dans la baie, les reflets
se font de plus en plus vagues ;
de plus en plus sombres sont les ombres
aux contours solennels.
Tu te sauves
à travers la pinède
insouciante des sentiers
aux aiguilles piquantes.
Tu te plonges dans le noir
redoutable de la nuit
désormais descendue
sur l’ultime horizon, saluant
en premières
les montagnes, recouvrant
nos extrêmes regards
nos étreintes naïves.
Elle nous harcèle déjà.
Contre le ciel assombri,
depuis des siècles immobiles,
des statues se tordent
près d’escaliers de marbre
arborant les sandales blanches
de Minerve, la flèche luisante
de Diane.
Contre le ciel enchevêtré
d’amants nus et perdus,
nos bras détendus
jamais ne sauraient saisir
tous ces corps renfermés.
Contre le ciel orageux,
tes cheveux en rubans
font semblant de voiler
ton sourire silencieux
dans leurs bandes légères.
Giovanni Merloni
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
le portrait inconscient 
Les photos sont parfois en vers et contre tout.
Merci pour la suggestion !
Puisque je traduis (ou reproduis, ou réécris de but en comble) des vers d’il y a plus que cinquante ans (d’ailleurs écrits quand j’étais « en deçà » de toute véritable expérience), je me pose toujours le problème de la cohérence des images.
Possible seulement si je faisais référence à des événements précis, liés à des endroits précis.
En ce cas, étant alors dans l’imaginaire et dans la pure attente solitaire, j’ai ajouté une narration parallèle venant du présent, une espèce de « retour » à ces états d’âme du passé.
Avec la même sensibilité, mais d’autres choses à dire (ou effacer).
@ biscarrosse2012 : ce n’est pas un reproche ou une suggestion de faire autrement !
Au contraire, ce contrepoint photographique (sinon, ce serait de la redondance) est tout à fait bienvenu 🙂
Très beau