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001_balançoire 001 180Cet été qui n’arrive jamais

Me rendant auprès du quai,
cet été qui n’arrive jamais
je ne cesse de rêver
aux corps violets des nuages,
à leurs souffles forts et légers,
combattants tels des béliers
dans le palais de mon voyage.

M’effondrant dans la misère
d’une journée de fainéantise
je me perds dans le mystère
de toi debout ou assise
de toi accourant jusqu’ici,
de ton sourire chéri,
de tes volètements,
de mes désirs ardents…

Chaque instant me renvoie
quelques couleurs de toi
tandis que le ciel sans émoi
sans visible effroi s’abandonne
à la loi des couchants
qui déchirent, époustouflants,
la chanson que fredonne
ta bouche s’éloignant.

Chacun de tes gestes m’afflige
et m’écrase. Je me rends sans litiges
avant que tu poses ta valise.

Attendant sur mon quai en ruine
le beau train qui n’arrive jamais
j’apprends à hurler. Je dessine
— ô pénible prudence ! —
les péripéties de l’absence
sans fuir le monde ni moi-même,
gardien soucieux et jaloux
du centre victorieux et vaincu
de cet amour, le jour bien fichu
de son baptême.

Giovanni Merloni

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