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Elle me sourit, ma fée

Tel un gribouillis aux couches
impertinentes, où se dessinent
vertes, violettes et violentes
ses épaules et sa bouche,
elle roule jusqu’à terre
s’enlisant comme un lierre.

Telle une étoile couchante
serpentant, au ralenti
parmi les gestes hardis
et le long monologue
de l’amoureux en vogue
elle lâche prise, anéantie.

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En se mirant, minable
dans son miroir instable
habillée, déshabillée
pâle, ébouriffée
sensuelle et spartiate
elle me tire la cravate.

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Esquivant mes idées fixes
de prétendant prolixe
elle se roule et se glisse
dans le courant sans émoi
d’un astronef sans poids.

Puis, s’effondrant
dans une épaisse nasse
de poissons noirs et d’argent
elle s’engouffre sans métier
dans une vitrine étanche
d’où resurgit, bleue et blanche
tel un gauche scaphandrier
sans armure ni dents.

De sa main sans blessure
elle me jette, tel un gant,
un patin transparent
puis s’arrête, sans murmures
et, sans perdre sa verve
bien qu’aux abois, elle m’observe
tandis que son peignoir chinois
roule à terre, finalement.

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Depuis le bord d’un calice
grouillant de mon sang chaud
et d’autres inexorables délices
roulant en un soubresaut
au fond de mon gouffre refoulé
inconnu, inventé
elle me sourit, ma fée.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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