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Pour conclure cette « escapade napolitaine », je vous propose un extrait de mon roman inédit « Retiens la nuit » (dont j’avais publié le premier chapitre dans ce blog). Ici Alfredo, le personnage principal, se souvient d’une « fuite à Naples » effectuée au beau milieu de ses vacances dans l’île de Procida. D’une certaine façon, cet extrait pourrait être considéré aussi comme un petit roman dans le roman de ma mémoire personnelle.

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Jeudi 8 août 1963, soir.
Demain, Gianni Cellamare part à Naples. Qui sait pourquoi cet évènement doit être souligné et fêté par un tel tourbillon ?
Aujourd’hui à cinq heures, en revenant de la plage Agata, Rosam et moi nous nous sommes rendus, hors programme, devant l’hôtel Eldorado, où Gianni Cellamare partage sa chambre avec le Français. (…) Une fois laissé le Français à sa gracieuse élève de onze ans, nous nous sommes acheminés à nouveau vers la plage, tout en regardant en bas, vers les dalles grises.
Il me vint alors à l’esprit maman Gréco, la légèreté qu’elle assumait avant de réagir aux injustices :
« Dans l’amour, celui qui fuit est toujours gagnant », disait-elle.
La rencontre à l’Eldorado avait réveillé ma curiosité : Naples je l’avais vue une seule fois, le jour de l’an 1951, invité par un cousin de mon père. Nous étions installés dans une chambre revêtue de chintz avec de petites fleurs roses, parfumée de velours, bruyante à chaque léger crissement des chaussures sur les tapis. L’hôtel Continental donnait juste sur le Château de l’Œuf. En bas, en dessous du parapet via Partenope, il y avait le fameux restaurant de la « zì Teresa »… À l’improviste, sans réfléchir, je proposai :
— Gianni, me portes-tu à Naples avec toi ?
Agata ne dit rien ni ne me regarda. Juste Rosam feignit d’être triste, pour jeu.
— Tu t’amuseras avec Gianni, dit Agata, le soir, tandis qu’on descendait à nouveau, à sept heures et demie, les premières marches en direction de l’établissement de bains.
Je descendais avec circonspection, en silence, par la peur de tomber, de rompre cette espèce d’enchantement embarrassant avant de me retrouver après, à nouveau, dans une condition d’infériorité.
Depuis la villa des fêtes à volonté on entendait arriver, tout droit au milieu de l’estomac, la chanson obsédante :

Mon cœur, tu vas souffrir
Quoi puis-je faire pour toi ?

— Elle est antipathique, Rita Pavone, mais je l’aime, dis-je.
— As-tu vu ? J’ai dit « non » à ce mec blond qui m’invitait à danser…
Elle s’est assise près de moi, de façon différente vis-à-vis d’hier au concours de dance, quand je m’étais dégradé jusqu’à twister avec la petite Pucci. Alors elle faisait sans honte le jeu du chat et la souris. Maintenant, tout en se dérobant de tout air repenti, elle était visiblement émue.
On était seuls, pour une fois épargnés par la crainte de nous tuer ou de nous ennuyer l’un l’autre, à nouveau envoûtés dans la ritournelle de six enfants qu’on aurait mis au monde ainsi de l’expression que Toto eût affiché ce jour-là…
— Tu dois vraiment partir, demain, n’est-ce pas ? m’a-t-elle dit. Pourquoi ne pars-je pas moi aussi avec vous ? m’a-t-elle demandé.
(Silence.)
— Embrassons-nous ! Qu’ils voient combien de bien nous nous voulons ! m’a-t-elle susurré.

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Vendredi 9 août 1963, la nuit. Ce matin, il faisait un drôle de froid, pas du tout estival. Nonobstant cela, Gianni Cellamare et moi, tout en montant sur la passerelle branlante du Ischia-Pozzuoli, nous avons léché et avalé sans trop de soucis un granité de citron. Sur le paquebot, je me suis intéressé au soleil se faufilant au milieu de l’écume des vagues grises qui s’agitaient sous la proue. Les images pieuses d’Agata sautillaient comme cigarettes ou arcs-en-ciel, s’effondrant là où, dans la mer, la lumière s’éteint et l’eau devient un sombre miroir vert. Gianni me parlait de choses sérieuses et adultes, qui tournaient toutes, il me semble, autour de la figure illustre de son père ingénieur. Un rare esprit constructif, un véritable monument. Vis-à-vis de lui Raffaele La Capria, l’écrivain « blessé à mort », n’était qu’un poussin. On s’est ainsi dépouillés, à la hâte, de la cadence spéciale de Procida pour nous jeter, essoufflés, sur Naples comme si c’était un somptueux granité de café avec de la crème fraîche en dessus et en dessous : un monde ayant beaucoup de points en commun avec mon caractère frénétique et mélancolique.
— Les jeunes femmes de Naples sont assez sérieuses dans l’amour.
— Que veux-tu dire ?
— Si elles tombent amoureuses, elles se donnent totalement, physiquement.
Tandis qu’Agata affleure de l’eau, furieuse de son exclusion, les mots de Gianni me font paraître un vaurien, un voyou : « ces choses-là », j’aimerais les faire librement, en dehors des sentiments de culpabilité, le cas échéant avec une femme qui ne soit pas amoureuse de moi. Mais ce serait fondamental de lui plaire. Et alors ma mentalité bourgeoise, je le sais déjà, me tromperait bel et bien.
Mais, il n’y a pas le temps de fouiller autour de ce sujet : le paquebot est à nouveau immobile près de l’embarcadère tandis que nous nous sommes déjà faufilés dans la Cumana, le métro qui nous emmène promptement à la gare de Mergellina.
La maison aux volets blancs via Caracciolo est protégée par une efficace pénombre. Une savante régie de fenêtres — fermées quand il le faut, ouvertes quand il le faut — ainsi que de demies portes — entrouvertes juste un peu ou placées de travers —, crée, dans cette journée de canicule, un agréable vent coulis, ou même un canal d’air gelé. Au milieu de ce flux bénéfique le grand-père de Gianni — tout en arborant une grosse tête à la De Chirico se détachant d’une veste blanche de garçon de bar —, demeure immobile, insouciant, les mains appuyées sur une petite table en acajou, sans rien faire du tout. Sans éprouver de l’envie ni de l’embarras, je cueillis dans cette scène quotidienne un agréable esprit de décadence, sans lequel les habitants de cette maison ne trouveraient pas le moyen de garder en vie leur train de vie assez aristocratique. Maintenant, Gianni, le dernier rejeton, affiche des airs de communiste tout en trouvant tout à fait naturelle, il me semble, la compagnie de quelqu’un comme moi, même si je n’ai que le nez comme trait distinctif d’une assez improbable aristocratie.
Ensuite, nous nous aventurons dans les rues de Naples et, une moitié par chacun, nous achetons un kilo de ravioli pour fêter, demain, l’arrivée de mon frère Dodo avec Rosam et le Français. Ce dernier, libre le samedi, était anxieux de voir les vases peints de Capodimonte. Pourtant, je suis fourvoyé par mon typique manque d’organisation, se traduisant en de fortes douleurs aux doigts des pieds, nus dans les mocassins. Une fois rentré chez les Cellamare, un melon sur le bras et l’esprit vidé par le chaud, je sauve mes pieds avec des pansements et les chaussettes du frère de Gianni. D’en haut, je reconnais les bruits de Naples, fourmillant de vie là-bas, entre les palmiers et la blancheur de la promenade au long de la mer. Dommage pour toutes mes curiosités qui resteront insatisfaites. Une bande dessinée pour chacun, nous rentrons, résignés, dans les ombres de la chambre.
— Mais c’est un hall énorme, plus grand que le salon de chez moi ! dis-je, tout en m’accompagnant par des gestes de stupeur. Il y a deux grandes fenêtres accoudées sur le golfe, avec un petit garde-corps en fer forgé. Là-bas, au-delà de la balustrade qui borde la mer, l’ordre méticuleux du petit port touristique est de temps en temps gâté par les éclaboussures provoquées par les plongeons des « scugnizzi » : tout à fait indifférents à l’eau sale, ces enfants s’élancent vers le fond, dans l’entreprise hardie de libérer une ancre ou de reporter à la surface un objet disparu. Un spectacle assez inhabituel pour moi, n’ayant jamais eu, de ma vie, trop d’occasions de regarder dans une longue-vue. Tandis que je me perds, avec ce kaléidoscope, dans la poursuite oisive du va-et-vient de la foule gesticulante — voilà les groupuscules des gamins n’arrêtant pas de s’inventer des gags et des blagues ou de s’adonner à des tourbillons sans but — un petit gong nous convoque : la table est prête !
Un déjeuner sur la pointe de la fourchette, qu’un  garçon âgé nous sert nonchalamment — tout en gardant dans sa poche, en raison du chaud, les gants blancs — sur cette table assez longue que la nappe blanche ne couvre que par moitié. Au commencement je me sens mal à l’aise. Chez moi il n’y aurait pas cette désinvolture et Dieu seul le sait, combien d’efforts il me faut pour introduire même les amis les plus intimes. Ensuite, finalement, grâce à l’indifférence du vieux Cellamare, Gianni entame avec moi une discussion autour de choses plus ou moins pédestres ou enlevées, comme le champ des nudistes derrière la « Chiaiolella » ou les différences entre Naples et Rome.
Juste à ce moment-là, le téléphone sonne. Gianni, après de brefs échanges de boutades avec Dodo, m’explique, entre mots et grimaces, l’intention d’Agata de venir elle aussi à Naples.
— J’ai dû éprouver de la compassion pour elle, lui répète Dodo, depuis le bar du port de Procida.
— Jésus ! Jésus ! protesté-je, comme aurait fait mon grand-père napolitain, tout en feignant être fâché.
J’ai pourtant le sentiment de triompher après tant d’incompréhensions subies. Mais il s’agit, je le sais bien, d’une défaite ou, comme l’on apprend à l’école, d’une victoire à la Pyrrhus. Néanmoins, abasourdi comme le chef barbare se revêtant des draps somptueux de l’ennemi tué, je suis fier de moi et ne vois pas l’heure de me rendre devant un adversaire encore plus insidieux…

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De temps en temps, je ramasse à terre le cahier où tout est noté tant bien que mal : samedi matin — il y a juste trois jours —, Agata est arrivée à Naples avec Dodo, Rosam et le Français. Venue exprès pour moi, pour me voir, m’embrasser, tout recommencer, comme si de rien n’était. Pourtant quelque chose avait changé en moi : une couche de douleur, collée à la peau, empêchait mon enthousiasme de flotter dans l’air comme la fumée d’une cigarette.
Au commencement, il me semblait de revivre certaines journées passées avec les parents français en visite à Rome, lorsque je ne savais pas où les conduire, avec mon estomac surchargé, tandis qu’un désir sordide serpentait en moi. Rester seul à lire, ou alors marcher tout en enfonçant les chaussures dans les feuilles mouillées du « lungotevere ». Ensuite, après quelques détours à vide entre la Gare et Forcella, ma vitalité cachée s’est petit à petit transformée en une espèce d’euphorie taquine. La bouche bée, essoufflés, nous avons d’abord visité le cloître coloré du monastère de Sainte-Claire ; ensuite les quartiers espagnols, le « Pallonetto » — où les mères de cette cohue de gamins éveillés lancent, depuis leurs rez-de-chaussée, des hurlements déchirants —, jusqu’à la place du Plebiscito, où des statues s’accusant réciproquement :
— Qui vient d’uriner sur le trottoir ? dit la première statue, tout en tordant, avec dégoût, des moustaches françaises.
— C’est lui ! dit la deuxième statue en indiquant la troisième.
— C’est lui ! dit la troisième statue en indiquant la quatrième.
— Non, c’est lui, Dieu ! dit la quatrième statue, en indiquant de façon solennelle le ciel.
C’était une visite rituelle, qui provoquait en moi un profond malaise. Pourtant, grâce à ce sentiment d’étrangeté — faisant déclencher une sorte de passion, tout à fait cérébrale, pour les trésors cachés de cette ville —, je devenais un guide désinvolte et polyglotte, finalement au même niveau d’Agata.
Grâce à cette désinvolture, après le déjeuner, dans le salon des Cellamare, j’ai obtenu la parenthèse du divan, immortalisée par Gianni dans une photo en noir et blanc assez floue.
Tout de suite après Agata a voulu prendre une douche. Gianni, en me voyant troublé, s’est approché de moi pour me signifier qu’effectivement, le comportement d’Agata était « très agaçant ». Même si personne ne s’en était vraiment émerveillé.
Mais, dans ces deux jours napolitains, il n’y a pas eu que la parenthèse du divan et de la douche. Je me souviens très bien de l’exploration forcenée, chaotique et allègre, du morceau de Naples encastré entre la colline insigne de Pizzofalcone et le promontoire ombragé, au-dessus de Mergellina. Là-haut reposent encore, les yeux tournés vers Posillipo, les dépouilles sereines de Virgile ainsi que le corps désespéré de Leopardi.
Tout en suivant, de façon distraite, les explications embarrassées de Gianni Cellamare, nous nous sommes promenés en avant et en arrière entre via Caracciolo et l’ancienne rive de Chiaia, sans renoncer — gare à vous ! — à la « sfogliatella » fondant dans la bouche. Ensuite, lorsqu’on a atteint le quartier de Sainte-Lucie, au-delà de la lourde silhouette du château de l’Œuf, Gianni est devenu même trop bavard :
— C’est ici que les barques arrivaient. Maintenant, il y a une bande de terre ferme qu’on a volée à la mer.
Je ne trouvais aucun intérêt dans ces grandes œuvres du XIXe, pourtant j’étais heureux parce qu’Agata, en cette espèce de tour organisé, avait opté pour une allure mélancolique et qu’elle prétendait d’avancer bras dessus bras dessous.

Venez vers ma barque agile
Sainte Lucie, Sainte-Lucie…

Nous étions dans la Villa Comunale. À la place des anciens conciliabules, entre Lello, Dodo et moi — en haut et en bas du dos d’herbe et goudron de Mont Marius —, le Destin, dans un moment de distraction, m’a accordé, sous le ciel de Naples, une demie heure de conversation autour de la véritable fonction de la « Maison harmonique », un gazebo liberty, en acier et verres colorés, qu’on avait installée au centre de l’allée des palmiers.
— C’est la maison idéale pour Alfredo, a dit Dodo. Il pourrait s’y retirer pour écrire des poésies pour ses femmes.
Immédiatement, Agata a eu un sursaut des cheveux, ensuite elle a tiré la langue. En toute réponse, Dodo a levé les yeux au ciel.
— C’est un abri pour celui qui n’a pas trouvé une maison ou vient juste de la laisser, a dit Gianni.
— C’est le lieu des départs et des arrivées, a dit le Français. L’endroit le plus adapté pour faire couler, sans angoisse, une journée de frontière comme celle-ci.

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L’île de Procida et Cap Miseno via Google Earth

Samedi 10 août nuit. On vient juste de rentrer à Procida et Dodo dort déjà. Il serre les lèvres subtiles tout en frottant les dents comme les freins d’une vieille voiture. Il sourit à la faible lumière de l’ampoule pendue, comme s’il revoyait pour la deuxième fois un film de Peter Sellers. Ai-je été ainsi maladroit ? Certes, à Naples, Gianni Cellamare et lui se sont isolés plusieurs fois. En m’indiquant du doigt, ils ont exploité des gestes de bienveillante désapprobation.
La vie continue, moi aussi je devrais me jeter sur le lit avant de m’abandonner à la consolation de l’obscurité. Mais les dernières choses arrivées obsèdent mon âme apeurée en bouleversant mon cœur en crue, tout en le faisant rouler dans la route embouée, envahie par les verres cassés et les immondices.
Il y a peu, dans une nuit d’étoiles tombantes et de magies dangereuses, le paquebot nous a vite ramenés à Procida. Mais cela a été également un voyage long, on aurait dit sans fin. Tandis qu’Agata s’était installée à l’intérieur, avec Dodo et Rosam, je restais dehors, encastré dans un coin près de la proue, entre la ceinture de sauvetage rouge et cette lourde chaîne. Je regardais le ciel noir et, à chaque étoile qui tombait, j’exprimais un nouveau désir.
Premier désir : ne pas désirer.
Deuxième désir : marcher sur l’eau sans me tourner en arrière
Troisième désir : continuer sur la terre ferme, ayant pour but le Palais Royal de Caserta.
Quatrième désir : qu’on me laisse en paix.
Cinquième désir : être surpris, à mi-chemin entre Pozzuoli et Procida, par une tempête. Bondir sur la crête d’une vague de plusieurs mètres avant d’être écrasé en bas, vers le fond.
Sixième désir : m’endormir avant de me réveiller dans un champ de blé.
Septième désir : m’endormir et jamais ne me réveiller.
Octave désir : retourner à Naples pour visiter à nouveau, tout seul, le parc de Virgile. Ou alors les faïences de Sainte-Claire ?
Entre la huitième et la neuvième étoile tombante Agata m’a interrompu :
— Ne vois-tu pas la pluie ?
Les étoiles étaient tombées dans l’eau comme des luminaires en papier riz, tandis que le ciel était secoué par un orage violent.
Agata a poussé sa main contre ma bouche pour m’empêcher de parler. Ensuite, comme si cette pluie fût une douche purificatrice, elle a commencé à pleurer, à sangloter, à trembler contre mon épaule :
— Pourquoi tu n’es pas fort ? m’a-t-elle dit.
— Veux-tu que je te réponde ?
— Je voudrais que tu m’amenasses loin d’ici.
— Je le sais, je ne devais pas venir dans ton île !
Je lui expliquai mon état d’âme, très proche de celui d’une étoile tombante ou d’un poisson desséché qui flotte sur l’eau, rigide et égaré comme une traverse de bois.
— À quoi bon nous sommes-nous rendus à Naples ?
Pourquoi la terre ferme de Naples et des Champs Phlégréens est-elle ma complice ? Pourquoi cette île, accrochée au fond de la mer par un gigantesque boulet de canon, m’est-elle ainsi hostile ? Il a suffi le temps d’une cigarette, la brise soudaine plongée dans l’obscurité de l’eau qui bouge à peine… Agata, ma petite chienne fidèle comme une poupée de peluche, d’abord avec de la fatigue et de l’ennui, ensuite avec une conviction de plus en plus forte, s’est transformée en petite chatte, ou plutôt en chatte sauvage tandis que moi, contre mon gré, je deviens une souris qui aurait préféré naître dans une famille de chauve-souris ou de mouettes.

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Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 5 février 2014

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