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Aujourd’hui, dans l’esprit et dans le style des vases communicants, j’ai le plaisir de publier une nouvelle fois sur le portrait inconscient un texte de Dominique Hasselmann, tandis qu’il accueille le mien sur son blog Métronomiques. 
Le tiers livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de « vases communicants » : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement. Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
La liste des participants est établie par Angèle Casanova, à laquelle Brigitte Célérier a désormais passé le flambeau (voir sa précieuse anthologie).

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Ta bouche est un losange style « Libération »

elle n’est ni de papier ni numérique

je la goûte et la chiffonne

je lis sur tes lèvres purpurines des mystères à la page

tandis que tes yeux m’interrogent

avec leurs sourcils et soucis parallèles

les murs verts scandent l’unisson de leur rayon

une sorte de corne d’abondance t’entoure le visage

un joueur trimégiste t’aura sans doute fait un cadeau

en mon absence car je voyage beaucoup

des figures géométriques pointent vers tes seins

il suffirait de suivre la flèche

l’architecture se marie avec la peinture

le cubisme est triangulé tel le GPS des beaux-arts

le pinceau se règle comme une bombe à retardement

l’idée devient matière sauf qu’il est interdit de toucher

les pâtes (italiennes) se dégustent moderato cantabile

l’ail de tes dents appelle un nouveau coup de langue

mais ton créateur m’a dérobé de manière sadique

la suite de ton corps céleste et inaccessible

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Giovanni Merloni, Une Jeanne M. italienne, 2008

Texte : Dominique Hasselmann

Tableau : Giovanni Merloni