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Banlieue, rhapsodie triste
Ça fait longtemps
qu’il pleut
sur la ville endormie.
Au milieu de la nuit,
le temps d’un instant
le feu rouge paralyse
les pare-brises embués
des voitures en fuite.
Le temps d’un éclair,
un moineau tombe mort
sur une flaque.
Là haut, dans le ciel impérieux,
la tonnerre résonne.
Au milieu de la rue,
elle a le regard fixe,
éteint, malheureux
cette femme qui passe
sombre et nue.
Rien que des silences obstinés
Un quartier, toujours le même
une vie sans histoire
une mort qui ne brise pas la monotonie.
Rien que des silences obstinés,
avec la saveur de petites joies volées
avec l’odeur du chagrin.
Une vie dans le ciment gris
une mort comblée de fausses larmes.
Rien que des silences obstinés.
Maisons
Maisons.
Des escaliers jusqu’au toit
où la tête se cogne.
Du marbre
du linge accroché
des amours
même là-haut,
dans les soupentes,
où d’entières familles
camouflent avec entrain
leur destin inhumain.
Des maisons empilées
pour des courses affolées
d’en haut de la mansarde
jusqu’en bas de l’escalier.
Un enfant vient de naître
à même le palier
tandis qu’un chat d’égout
s’éclipse sans funérailles.
On meurt, on renaît à chaque coin
enfermés sans aucun soin
par les cloisons étanches
de maisons grises et blanches.
Gouttes, perles froides, grêlons
Gouttes, perles froides, grêlons
sur les canaux agités
sur les toits noirs et gris
que l’hiver déshabille.
Les gens traversent, affolés
la rue sombre, inondée.
Même la pluie s’étonne
me voyant seul, nu-pieds
dans l’attente d’une fée.
Giovanni Merloni
Merci à Nicole Peter, qui a suivi avec humour et équilibre mon travail de révision de ce texte.
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
entre tes mots et sentiments et les petites interventions de Nicole Peter, nous nous berçons dans la languide absence navrante de la ville pluvieuse
Je voudrais rendre hommage à votre délicatesse et à votre modestie dans cette sollicition d’une aide toute fragmentaire que j’ai pu vous apporter.
Merci Giovanni pour ce beau travail qui n’est que le votre.
Un beau texte où je me suis abrité pour admirer le ciel impérieux et visité les soupentes d’entières familles. Je n’ai aucun titre pour émettre une suggestion mais je préfèrerais néanmoins « soupente » à « sous-pente » dans ce contexte. Merci Giovanni
Merci ! J’ai corrigé…
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