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Le jour d’un instant

Le ciel du matin gris
enveloppe les toits
d’une couche d’éternité
ennuyeuse.

À chaque crissement du tramway
à chaque pas qui traverse,
un tel ciel me convie
au dernier bruissement de la vie
se volatilisant invisible
au tournant
de ce jour pénible.

Sans élégance,
mon ciel de plomb arrose
tous ces journaux mouillés,
abandonnés
aux klaxons du trottoir
d’où s’échappe un cortège
d’épitaphes quotidiennes
de longs nécrologes grisâtres
d’ateliers d’écriture
au sujet de la mort
soudaine ou attendue,
de quelqu’un comme nous.

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Nous aurons chanté ou dessiné
inspirés ou pas,
nous mourrons, nous aussi,
accrochés au désir
de rester immortels
dans le cœur de quelqu’un
qui mourra.

Nous mourrons,
éloignés du monde,
écartés de nous mêmes,
et pourtant
le jour d’un instant
on nous confiera
de silencieux regards
et l’on ser plongera
dans le destin fuyard
de nos ultimes semblants
et de nos noms mêmes
du moins jusqu’au couchant
de notre jour extrême.

Giovanni Merloni

Merci à Hélène Verdier, qui a participé de façon aussi discrète que sensible au travail de révision de ce texte

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