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Notre histoire à nous tous
I
D’innombrables fois
j’ai écrit mon histoire,
ton histoire, notre histoire,
une histoire que tout le monde raconte,
une histoire qu’on raconte partout :
nos promenades en long et en large
près d’un fleuve,
notre étreinte dans une barque,
notre déclaration,
tes caresses, tes cheveux, tes yeux,
ton sourire, ton nez…
et, j’oubliais… ton cou, tes épaules :
« Tu es belle »
« Que je t’aime ! »
« Tu es ma vie même »
« Tu es ma mort même ».
Combien de cahiers
avais-je remplis
le soir de notre première histoire !
Parmi ces mots exagérés
enthousiastes, compulsifs
tu paraissais jeune,
amoureuse,
ravie, taquine, superbe,
imprévisible, hautaine
éloignée,
déjà prête à partir,
sur le palier du train,
déjà prête à mourir
sans moi…
Nous ne voyions même pas
la route
parce que le monde même
n’était que nous-mêmes.
II
Maintenant,
les cahiers ont changé de couleur
comme nos cheveux
notre peau
et l’intensité de nos yeux.
S’éloignant de son fleuve,
de son lit de mystères,
notre histoire au couchant,
oubliant ses chimères,
ses épreuves amères,
a raté tous les trains
a glissé dans la boue
d’une mort floue
d’un esprit tordu
d’un destin fichu.
Anéanti
par la force ressuscitée
de nos amours,
je suis un survivant
aux veines vieillies,
désormais indifférent
aux présages avilis
dans des lits de velours.
Le monde s’effondrant
dans une vague
d’amertume
et de questions inquisitrices,
je vais perdre, hélas ! la plume
et l’envie d’inscrire
dans une bague
les extraordinaires délices
de ton histoire,
de mon histoire,
de notre histoire…
Giovanni Merloni
Merci à Françoise Gérard, qui a participé avec enthousiasme au travail de révision de ce texte.
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme toutes les autres poésies publiées sur ce blog.
histoire qui est toujours différente, et toujours un peu la même
Bonjour Giovanni,
j’aimerais lire la version avant correction ne serait-ce que pour le plaisir de découvrir ces expressions pas évidentes pour un lecteur « français » [francophone?].
Merci à vous.
Merci ! Dans la présentation au-dessus, en cliquant sur le vieux titre en rouge (Notre histoire), on va directement à la version précédente… où l’on trouve aussi, au bout de l’article, le lien avec l’ancien texte en italien.
Merci 🙂
Et toujours cette absente si présente ou cette présente si absente.
Un bien bel atelier de réécriture poétique, [un régal de lecture] mais peut-être est-ce en réalité un lavoir où Giovanni Merloni bat vigoureusement son linge?
Pingback: BISCARROSSE2012 … | Archiwatch
Bonjour ,
moi aussi j’aimerais lire la version avant correction ne serait-ce que pour le plaisir de découvrir les expressions plus italienne ou pas évidentes pour un lecteur « français » [francophone?].
Merci à tous. Ciaooo
Merci, grazie !
Vous trouvez ce lien au-dessous du titre en gros. Cliquez sur (Version précédente).
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