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001_planètes 180

Telles des planètes grises, violettes

Telles des planètes grises, violettes,
absorbées dans les entrelacs
de maigres tendons de crachat,
nos têtes vaguent éradiquées,
nos yeux deviennent mous,
nos cheveux blancs ou jaunes
s’accrochent au grand œuf de bois
d’un cerveau raidi au milieu des cailloux.

Telles des planètes lancées dans le vide,
derniers échos de vacarmes infinis,
nos mémoires brouillées
sont désormais indéchiffrables
entre nos corps sans poids,
entre nos vies sans sens.

Telles des planètes ressuscitées
réapparaissent nos corps
l’un après l’autre
dans une approximation progressive :
l’écorce devient feuillage ;
les aubes gelées, les paletots, les écharpes
s’engourdissent sur nos cous,
mes lèvres glissent sur ton visage
et au-dessous de mes touffus sourcils
brillent tes yeux.

Telles des planètes glissant de nos mains,
nos gestes s’élancent dans un vide obscur
où la lumière de l’amour s’éternise
où l’ombre de l’étreinte
tremble au milieu de nos corps,
le mien et le tien,
se répétant à l’infini, comme dans un film
interplanétaire…

Giovanni Merloni

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