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En descendant…

…le boulevard Magenta
victoire d’un Napoléon
pas le grand, le petit

mânes d’Haussmann omniprésentes
quintessence maléfique
aménagement d’un grand Paris
bannissant misère et plèbe aux confins
élargissant les boulevards
pour la garde et les canons
contre les émeutiers et les barricades

détruire construire

marcher avancer descendre
se projeter et se retourner

001_louxor

Louxor d’abord
c’était au temps du cinéma muet
les bouis-bouis la mal-bouffe
sur le chemin
exotisme de pacotille

des magasins où s’exposent
des tenues pour les mariages
du rêve à bon marché

002_les-deux-gares

destinations plus proches
pas moins pittoresques
vers le Nord et l’Est
deux gares y invitent
des brasseries y encouragent

003_halle-du-marche-180

ici ou là affleure un quotidien possible
grandes enseignes alimentaires
halle du marché au-delà des reflets
discerner étals et foule des grands jours

004_saint-laurent-180

du portail de l’église
la sainte trinité
surveille les passants

veilleurs centenaires des façades
veilleurs quotidiens des halls d’hôtel
celui-là cycliste qui veille sur moi
quand un malappris m’insulte

005_cigogne-180

au mur s’accroche une cigogne
jamais ne verra Colmar
ni ne survolera l’Ill

006_jardin-180

un jardin associatif
Emmaüs y accueille les sans-logis
eux en offrent un aux insectes

007_ombres-et-lumiere

l’ombre et la lumière
jouent des espaces et du temps
dessinent du rêve et de l’évasion

008_republique-180

imaginer une République triomphante
la découvrir aux couleurs
de l’égalité, de la liberté, de la fraternité

…avec la nuit

rejoindre le métro, prendre la ligne 8 et rentrer à Créteil

Texte et Images : Marie Noëlle Bertrand

Pour les vases communicants (*) de mars 2017 Marie-Noëlle Bertrand et moi, nous avons opté pour une flânerie croisée : elle explore ici sur mon blog le quartier de deux gares de Paris (Xe arrondissement) où j’habite, tandis que sur son blog, La Dilettante je me borne à jeter un premier regard sur quelques endroits de la ville de Créteil, où Marie-Noëlle réside. Merci, Marie-Noëlle, pour cette incursion vivante et poétique en bas de chez moi ! 

(*) François Bon a été à l’origine de ces échanges le premier vendredi de chaque mois, que j’ai découverts alors qu’ils étaient coordonnés parBrigitte Célérier et successivement par Angèle Casanova. Marie-Noëlle Bertrand a pris le relais à partir de novembre 2015