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Je prends la parole (Journal de débord n. 14)

24 samedi Déc 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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Journal de débord

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Je prends la parole

Je prends la parole
Pour vous dire Bonjour
Pour vous inviter à sortir
Si vous êtes cloîtrés
Pour vous inviter à rentrer
Si vous êtes ivres.

Je prends la parole
Pour démentir toutes les bêtises
Qui me sont échappées du clavier
Pour ressusciter toutes les vérités
Que j’ai oublié de dire
Que je n’ai su dire
Que je ne sais dire.

Je prends la parole
Pour vous avouer
Que j’ai peur de mourir
Mais je n’ai pas peur de vivre.

Je prends la parole
Pour vous remercier d’être là
Visibles, invisibles
En ce monde violent que pourtant
Nous essayons, ensemble,
De contourner
D’amadouer
D’esquiver
D’embrasser fort
Et d’accrocher enfin
Dans une seule boule d’air céleste
À cette femme-arbre de Noël
Qui ressemble à la Vie.

Giovanni Merloni

Le monde est un château vide (Journal de débord n. 13)

21 mercredi Déc 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient, mes contes et récits

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Journal de débord

001_chateau-lebel Photo de Laurence Lebel

« J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources. »
Georges Perec

Le monde est un château vide

Nos villes sont des châteaux vides. Mais, il ne s’agit pas, hélas, de châteaux de la Loire comme Chambord, par exemple, où les rois et les reines arrivaient comme des invités au Grand Hôtel. De ces temps-là, le roi et sa cour étaient précédés par une multitude de gens très adroits et rapides qui « installaient » du jour au lendemain tous les décors et toutes les accessoires indispensables pour « vivre le lieu » comme s’il avait été toujours habité. Elle me fascine, cette image des résidences des rois qui pouvaient bien s’installer sous le rideau d’un grand cirque ou alors se camper à la belle étoile. Une image de précarité, certes, qui demandait aux hommes et aux femmes de travailler sans arrêt, partout. Mais c’était, je crois, une précarité très humaine, qui apprenait aux humains la nécessité absolue de s’unir pour tous les efforts qui dépassaient les possibilités d’un seul homme, d’une seule famille ou d’un seul groupe. Cela obligeait à choisir des hommes à la hauteur de la besogne. Et, comme nous le savons, cette lutte était acharnée et rarement tranchée une fois pour toutes.

002_desolation-1 Image empruntée à un tweet de Laurence (@f_lebel)

Petit à petit, l’Europe s’est formée, obligée au fur et à mesure à supporter des guerres fratricides, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, au lendemain de laquelle nous nous sommes réveillés dans un continent qui semblait avoir appris la leçon : les guerres ne sont pas la seule ni surtout la meilleure façon de régler les controverses entre les états. On a goûté la paix, on a travaillé de façon acharnée pour bâtir une Europe économique et ensuite, une Europe politique. Au cours des années, les pays d’Europe se sont mieux connus les uns et les autres, découvrant une série infinie de points communs, de ressemblances. Dans le domaine de l’art, par exemple, il n’y a plus de frontière : l’art européen circule. Il appartient à tout un chacun, du Beaubourg de Renzo Piano ; au Guggenheim de Bilbao de Franck Gehry ; aux Musées de plus en plus extraordinaires dont les Français sont les maîtres et qu’ils pourraient encore plus réaliser dans les innombrables coins de l’Europe où des trésors sont présents, parfois mal gardés et protégés, en attente de l’abri d’un château.

003_cubana-1Michael Eastman, Havana, Cuba, image empruntée
à un tweet de Anne Mortier (@AnneMortier1)

Nos sociétés, très vivantes, sont encore debout, avec l’envie irrépressible de continuer dans un travail positif pour faire évoluer l’Europe sans renoncer à sa culture, au pluralisme de ses voix et de ses langues, évitant de creuser une distance irréparable entre des privilégiés d’un côté et des démunis s’effondrant dans la misère de l’autre. La force de l’Europe réside en cet équilibre et cet équilibre c’est le défi actuel de nos sociétés. Ce qui sauve l’Europe et chaque collectivité c’est le résultat d’innombrables rencontres invisibles et même inconscientes entre les « HOMMES DE BONNE VOLONTÉ » (n’ayant en général aucun rapport avec le pouvoir et les décisions importantes) qui sont partout dans le monde de tous les jours… et les « HOMMES DE BON SENS » qui existent, heureusement, là où, au contraire, les décisions se prennent au jour le jour…
Et pourtant, peut-être à la suite de la révolution informatique qui a totalement bouleversé nos existences, nous vivons maintenant deux extrêmes qui ne sont pas réglés. D’un côté, la prodigieuse circulation des informations, de plus en plus fouillées, en temps réel, nous donne un sentiment d’appartenance et de puissance, de l’autre, cette diabolique évidence des événements qui passent sous nos yeux semble avoir été conçue justement pour servir des intérêts méchants qui sont tout à fait opposés au bon sens ainsi qu’à un progrès qui est au service d’une humanité meilleure.
Tout cela, comme je viens de le dire, n’est pas réglé et ne rentre pas dans une dimension humaine des rapports de force réels. Ou alors, la démocratie informatique, qui n’est pas a priori une démocratie, crée elle-même des rapports de force qui s’imposent diaboliquement sur la réalité.

004_cubana-1 Michael Eastman, Havana, Cuba, image empruntée
à un tweet de Anne Mortier (@AnneMortier1)

Maintenant, nous ne vivons plus dans les temps de paix où nous avions cru être nés et avoir grandi. Toute « facilité » est terminée. Toute certitude nous est niée, désormais, jusqu’à l’espoir de l’éternité du genre humain. C’est fini avec les « vols charter » et les voyages sans frontières. C’est fini avec les « vacances intelligentes » et peut-être avec les vacances aussi. Ça va finir, également, avec les échanges pacifiques entre différents pays d’un même Continent, l’Europe. Même en Europe la raison de l’argent, donc la raison du plus fort, voudrait à tout prix nous contraindre à faire demi-tour, à effacer le travail de la paix et les espérances d’un progrès partagé et bénéfique que seuls les hommes de bonne volonté s’obstinent à croire tout à fait compatible.
Nous avons traversé une longue illusion. Nous avons cru de voir le monde s’améliorer tandis que ce qui est « beau » allait vaincre, enfin, sur ce qui est « laid ». Nous avions la ferme conviction que le beau entraînerait le triomphe du bon, de l’honnête et du travailleur, tandis que le laid, à son tour, redonnerait du souffle au méchant, au malhonnête et au fainéant. Car en fait la culture et la science même nous ont montré, au fur et à mesure, l’évidence du mal, avec tous ses symptômes et ses risques de prolifération.
« Ce serait idiot, pensions-nous, qu’en voyant ce qu’apportent l’ignorance, la lâcheté et quelques poignées de voyous au mal du monde, le monde ne réagisse pas ! D’autant plus que les remèdes existent ! »
Eh bien, les remèdes existent et les bons exemples aussi. Pourtant, nous allons vers l’autodestruction, avec un étrange fatalisme, nous accrochant aux derniers feux de nos anciennes illusions…

005_cubana Michael Eastman, Havana, Cuba, image empruntée
à un tweet de Anne Mortier (@AnneMortier1)

En même temps, on va nous arracher la sérénité et même le droit d’accepter notre mort individuelle et de dialoguer avec elle, depuis qu’on nous a arraché le sentiment triste, mais enfin positif qu’en mourant nous allions quitter un monde sinon prospère au moins destiné à vivre longtemps.
Nous ne laissons même pas la « vallée de larmes » dont notre culture catholique nous a imbus. Nous allons laisser un monde qui meurt ! Ou alors un monde affreusement semblable à certains films américains aux effets spéciaux où la planète devient le théâtre d’un règlement de comptes entre des monstres s’attirant réciproquement dans le même gouffre.
En tout cela je ne découvre rien de nouveau. Car le pire qui s’annonce ce n’est pas l’héritier d’un phénomène nouveau, inattendu, qui nous dépasse. Cette dérive d’autodestruction hérite d’un monde décrépit, d’un capitalisme obtus qui n’est pas très différent du capitalisme que Marx avait connu et que trois générations d’hommes honnêtes ont combattu au prix d’immenses sacrifices.
Et cette dérive de grotesques « déjà vu » nous amène des vagues de plus en plus hautes et insupportables. Nous restons interloqués et comme étourdis en nous réveillant dans un monde où des gens comme Trump ou Poutine ont pu s’installer impunément au pouvoir, par exemple.
Tous les humains de ma génération se souviennent bien de Sean Connery dans les draps de « 007 », un espion international ayant la « licence de tuer ». Et combien de fois, pour plaisanter, nous disions, pendant ces temps insouciants, bien que difficiles, que celui-ci ou celui-là avaient eu « la licence pour faire ça ou ça » ! Il me semble que cette licence est devenue très facile à attraper, tandis qu’il ne s’agit pas d’histoires de tueries circonscrites qu’on voit dans les films.
Et l’on n’a plus à faire, aujourd’hui, avec des « règlements de comptes » entre bandes voire entre pays en guerre, comme nous étions « habitués » à avaler, horrifiés, dans notre actualité d’alors.
Aujourd’hui, ce n’est que la loi du plus fort, voire du plus riche, qui est aussi, désormais, le plus ignorant et le plus vulgaire. Une microhumanité laide, qui ne se sent même pas en devoir de se rapporter aux autres, ne connaît plus que le langage de la violence et de l’assassinat.
Je me demande où est la démocratie. Car je suis sûr et certain que ces hommes mauvais et ces oligarchies ultra-puissantes ne sont pas qu’une minorité très exiguë de la population du monde. Donc, bien sûr, là où les états s’appellent à la démocratie, comme les États-Unis par exemple, comment il se peut qu’un puissant milliardaire, qui depuis toujours ne sait faire que le dictateur, ait pu être élu ? Il y a évidemment quelque chose dans le mécanisme électoral qui ne marche pas ou qui ne marche plus. Le pouvoir de la publicité et des médias se somme impunément au manque absolu de préjugés dans l’utilisation des « trucs » informatiques.
Je commence à penser que la démocratie basée sur les « leaders » et sur les « leaderships » ne tient plus. Elle ne correspond plus aux besoins des gens d’autant plus si la société s’émiette jusqu’à la pulvérisation. Je ne crois pas à des leaders solitaires qui ne sont pas l’expression d’un parti et je ne crois pas non plus à des partis qui ne soient pas enracinés dans la société en correspondance de ses différentes réalités et besoins. Donc je n’accepterais pas, si j’avais le pouvoir de voter Non, tous les partis « inventés » du jour au lendemain par des « hommes nouveaux » qui ne le sont pas.

006_terremoto 2016 : Tremblement de terre dans l’Italie Centrale

Un exemple d’autoconstruction destructrice

Mais nous devons aussi reconnaître que cette destruction et autodestruction vient de loin. Si seulement je pense à l’Italie des années 60, quand on avait déjà vu par exemple la différence abyssale entre le « bon gouvernement » qui sauva Bologne de la spéculation immobilière et les « mains sur la ville » qui imposèrent à Naples la logique opposée. Au bout de mes études universitaires, aidées par un regard panoramique sur l’Europe où ne manquaient pas de « bons exemples », il était évident pour tout le monde « ce qu’on ne devait pas absolument faire ». Et on a perpétré tout de même une urbanisation massive qui ne s’est jamais arrêtée, touchant non seulement les banlieues de toutes les plus grandes villes italiennes (de Naples à Palerme, Rome, Milan, Turin surtout), mais aussi des endroits qui avaient été jusque-là préservés comme la conurbation entre Florence et Prato, les côtes de Calabre par exemple.
On a donc « mangé » du territoire par petites ou grandes vagues de ciment, empêchant soigneusement les architectes de s’y opposer. Quelques-uns, comme moi, ont essayé de « sauver ce qu’on pouvait » sans ajouter de dommages personnels, d’autres ont lutté pour faire le mieux possible un fragment ici, un autre là — ce que cette vague aveugle avait rendu inévitable ; d’autres encore se sont figés dans l’idée de beautés isolées qui auraient sans doute attiré des circuits vertueux…
En tout ce temps (cinquante ans à peu près), on a peut-être « sauvé » de milliers de centres historiques classés en les inscrivant dans des enclaves infranchissables. Mais si je regarde le film que j’avais fait en 1967 dans la localité où mon père passait ses dernières vacances, à Montecompatri, à côté du lac d’Albano, le décalage entre ce qu’on y voit et le paysage actuel est étonnant, c’est-à-dire monstrueux. Le tapis d’arbres vert foncé qui recouvrait uniformément et magnifiquement le cratère jusqu’aux rives du lac a complètement disparu. Il n’y a que de petites villas entourées de tout petits jardins. Puisque chaque construction pille l’eau précieuse du lac, l’ensemble d’habitants fixes ou saisonniers qui se sont installés sur ce lieu jadis incontournable (faisant partie, avec le lac de Nemi du parc du « Volcan du Latium ») est en train de piller les dernières sources de plus en plus profondes et éloignées au risque, un « beau jour », de la disparition soudaine du lac.
En cette « auto-construction » massive et indifférente, je vois un signe évident de la destruction opérée par l’homme sur la planète qui est en train de se muter aujourd’hui en « auto-destruction » de la planète même.

007_herman Image emprunté à Christian Hermy (@paroledeco) sur Facebook

Les guerres font plus d’impression, surtout parce qu’elles tuent des personnes, de milliers et de millions de personnes comme nous qui seraient à priori pacifiques et prêtes à se sacrifier, chacun pour le bien de sa collectivité. Mais, après les guerres, qu’on espère limitées dans le temps, on s’attend toujours à une reconstruction, à une société qui lèche ses blessures tout en redevenant sage. Je vois pourtant un esprit de guerre permanente dans cette « culture » de l’érosion de territoire, dont j’ai été un témoin impuissant, qui ne cesse de produire des conséquences aussi terribles que celles d’une guerre à outrance contre nous-mêmes.

008_ramon-casas Ramon Casas, image empruntée à un tweet de Laurence (@f_lebel)

Giovanni Merloni

Vivre la vie, tuer la mort

10 jeudi Nov 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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godard-vivre-sa-vie Jean-Luc Godard, Vivre la vie, image empruntée à un tweet de Laurence (@f_lebel)

Vivre la vie, tuer la mort

Je remercie Franck (@FrankDache) et Laurence (@f_lebel) d’avoir lancé, hier matin, dès que les résultats définitifs des élections américaines ont été confirmés, cette affiche sobre, élégante, à peine souriante, qui nous dit, avec le film de Godard, qu’il faut vivre la vie !
Je partage intimement le choix de cette image, parce qu’elle m’aide à réfléchir et, j’espère, à trouver des mots adaptés pour exprimer à mon tour mon état d’âme désemparé et inquiet, mais confiant aussi.

Dans le « quatrain quotidien » de ce même matin de cauchemar, pour tous les Européens qui ont aimé l’Amérique, Élisabeth Chamontin (@Souris_Verte) a tout synthétisé dans un alexandrin qu’on ne pourrait plus honnête et sincère :
« Donald Trump est élu et un monde s’effondre ».

En même temps, Dominique Hasselmann (@dhasselmann), dans son célèbre « Métronomique », écrit, avec son indomptable ironie :
« Pour la première fois une femme, Hillary Clinton est battue d’un cheveu par Donald Trump »

Quelqu’un d’autre a cité une phrase d‘Antonio Gramsci qui se révèle aujourd’hui d’une grande actualité :
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ».

« Voir venir et ne pouvoir rien » dit avec franchise Brigitte Célérier (@brigetoun), tandis que Lucien Suel (@LucienSuel) propose un proverbe éloquent :
« Tant va la noix au marteau qu’à la fin elle se casse. »

002_woody-180

Woody Allen

Je ne veux pas répéter ce que d’autres ont dit si bien et je partage tout à fait. Car en France et en Europe on a en plusieurs le sentiment commun, je crois, que cet empire de l’argent se débat désormais comme un requin blessé et qu’il voudrait entraîner tout le monde, voire toute la planète, dans un jeu de massacre qui va de plus en plus ressemblant à une roulette rousse.

Cela dure désormais depuis une trentaine d’années, depuis que le petit mot « dérégulation » (« deregulation » sans aucun accent en anglo-américain) a commencé à circuler. L’Europe, avec ses différentes « vitesses » (ou « richesses »), en est l’exemple bigarré. Tandis que les États-Unis en sont le phare, avec la mortification des structures publiques (à commencer par les écoles) ; la modification des lois sur le travail, qui devient partout précaire et de plus en plus menacé ; l’abolition ou la privatisation de la solidarité sociale s’accompagnant à une progressive réduction des droits des citoyens.

Dans un système de plus en plus rigide et injuste, les riches sont de plus en plus exagérément riches tandis que les pauvres perdent toute dignité et marge pour la survie. Les classes moyennes, ne partageant pas, en général, les occasions d’enrichissement « facile », dépendent de salaires et retraites plus ou moins acceptables pour vivre dans une condition « privilégiée » qui demeure toutefois statique et, elle aussi, menacée.
Venant d’Italie et vivant en France, je me rends bien compte que ce procès de privatisation et de dérégulation a beaucoup avancé dans ces deux pays. Mais on est encore à moitié du gué. Heureusement. Nous pourrions encore, en Europe, envisager une façon moins suicidaire de nous aventurer dans le siècle.

Aux États-Unis, au contraire, on est déjà sur l’autre rive. La situation économique et sociale est déjà compromise. Donald Trump (1), comme naguère Silvio Berlusconi, en Italie, peut bien faire des promesses à ses associés. Mais il ne pourra rien faire pour un peuple qui va devenir de plus en plus pauvre et démuni de protection sociale. Voilà pourquoi je vois en cette élection le coup de queue du requin blessé, car le « système en crise » n’a pas choisi, pour se défendre, un homme ouvert, intelligent, prêt à se charger de la démocratie et du dialogue, mais, au contraire, un homme qui menace. Un « gagnant » qui ne semble avoir aucun scrupule de se servir d’armes propres et impropres pour tenir rassemblé un pays à la dérive autour…
Autour de quoi ?

J’espère vivement que l’Europe saura se soustraire aux dérives inquiétantes et débordantes de ce pays ami et aimé. Elle a déjà assez souffert pour ces « changements » dont on pouvait peut-être se passer. Elle est en train de payer un gigantesque tribut de travail et de sang pour les contradictions planétaires que ce système pourri amène par le biais d’une immigration sauvage et du terrorisme. Je confie dans l’Europe, avec la France au premier rang. On y fera valoir, sans doute, la force de l’intelligence pour faire des pas cohérents à nos valeurs et principes, à notre histoire, à nos extraordinaires richesses humaines, naturelles et culturelles.
Je suis là pour vivre la vie et pour tuer la mort.
Vivre la vie ce n’est pas faire comme les autruches, se cloîtrant dans l’égoïsme et dans la méfiance, mais, au contraire, c’est retrouver la joie de « vivre dans la vie » que nous est donnée par cette société merveilleuse qui survit malgré tout aux attaques de ses ennemis de toute sorte.

J’accepte de faire des sacrifices — d’ailleurs, cela a été toujours comme ça —, mais je me refuse de me faire imposer un modèle de vie tout à fait insensé au nom d’une richesse privée qui ne me regarde pas.
Jusqu’ici, en France et en Italie, renonçant bien sûr à beaucoup de choses, j’ai pu vivre en équilibre à partir de revenus très ordinaires.
En Amérique (et peut-être en Angleterre aussi), je ne pourrais pas survivre dans une grande ville, profitant comme ici des occasions culturelles et de loisir.
Là-bas, je ne pourrais pas faire gratuitement quelque chose pour le monde qui m’entoure ayant dépassé les années de travail. Je devrais travailler jusqu’au moment de la mort pour me payer les médicaments et l’assistance, ou alors je devrais me résigner à mourir pour manque de société.

C’est ça l’Amérique, malgré Obama, hélas ! Peut-être, Hillary Clinton aurait essayé de faire quelque chose pour rééquilibrer cette situation mortelle. Son élection nous aurait en tout cas laissé l’espoir en une réflexion, en un changement de route. Pendant quatre ans nous serons encore plus seuls qu’hier.

À partir de cette Europe « difficile », mais d’autant plus nécessaire, tout en profitant de sa sagesse millénaire, je suis sûr qu’ici on continuera à « tuer la mort », gardant tout entier cet esprit de tolérance et d’amour pour les autres qui nous a aidés par exemple à surmonter le terrible défi des attaques terroristes. Ce n’est pas avec les armes qu’on tue la mort ! Heureusement, nous avons encore l’intelligence pour ne pas accepter les provocations et pour ne pas nous faire embobiner. Et nous garderons toujours le sourire pour que la vie revienne !

Giovanni Merloni

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Walt Disney, Donald Duck (dessin de Romano Scarpa (1927-2005)

(1) Malheureusement, Donald Trump n’est pas qu’une couche de couleur sombre. Il n’est pas un « trompe-l’œil » non plus. Il n’a rien à voir, ni à rire avec Donald Duck. Et « trump » ce n’est pas le même que « tramp », mot qui revient à ma mémoire avec une fameuse chanson de Frank Sinatra s’adressant à une femme « vagabonde » qui évoque à son tour le « vagabond » par excellence, ce Charlie Chaplin qui a tellement donné à l’Amérique, à l’Europe et à l’humanité.

004_tempi-moderni4-1000x600-1Charlie Chaplin (Les temps modernes (1936)

Nous étions ici (Siamo stati qui) une lettre-poésie de Anna Maria Santilli

16 dimanche Oct 2016

Posted by biscarrosse2012 in commentaires et débats, les unes du portrait inconscient

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Grazie Anna Maria, le tue parole sono talmente belle e vere, vere e belle che non posso far altro che impararmele a memoria, per potermele rileggere ancora. Spero solo che la mia traduzione in francese, che ho fatto col massimo « impegno » come avrebbe detto Enzo Jannacci, sia abbastanza fedele.
Giovanni

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Rome, Aventino, Jardin des Oranges (Giardino degli Aranci), photo A.M. Santilli

Merci, Anna Maria, tes mots sont tellement beaux et vrais, vrais et beaux que je ne peux faire qu’essayer de les apprendre par cœur, pour avoir ainsi la chance de les relire encore. J’espère que ma traduction en français, que j’ai fait ci-dessous avec le maximum d’engagement (« d’impegno », comme l’aurait dit Enzo Jannacci), soit assez fidèle.
Giovanni

Nous étions ici

Nous étions ici
avec des mots qui s’estompaient
les mots infinis
que nous écrivions
et que voulions dire entièrement
tous les mots ensemble
sans en négliger aucun.
Des mots empruntés aux livres,
aux couches des tableaux
à ces couleurs épaisses et brillantes,
le Train de la Vie,
Cesena et son équilibriste fou
Solidea que j’aimais,
parce que
je me retrouvais dans cette femme
blonde et claire
qui n’était pas Ariane
ou Marianne,
qui était pourtant Anna aussi.
Le théières de Pia sur ta bibliothèque.
Claudia et la Chambre de Garibaldi.
Ton appartement de Rome.
Nous étions ici
et nous bûmes quelque chose
dans un petit bar
à la courbe d’une rue.
Barberina et ses courbes étroites,
sa vie, et la nôtre
que nous nous racontions.
Nos amours « tétanisés ».
Le petit herboriste de Trastevere.
Les coins inconnus que tu me dévoilais.
En architecte, en peintre et en poète.
Bras dessus bras dessous.
Mon ami. Giovanni Merloni

Anna Maria Santilli

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« Jamais y penser avant »

25 jeudi Août 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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« Dans le chagrin le plus profond… en attendant la prochaine crue. Jamais y penser avant » (Maurizio Gabrielli)

Perdre Hélène sans perdre l’haleine…

04 lundi Juil 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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Jeudi dernier, au beau milieu de l’après-midi, j’ai décidé de sortir. Car après une dizaine de jours où j’avais dû me soumettre à un intense traitement d’antibiotiques, je recommençais à récupérer mes forces. Je désirais donc rentrer dans la normalité physique marchant un peu.
En fait, j’avais mal aux genoux et je tenais debout un peu péniblement. Mais l’arrivée de Paolo m’a réconforté. Je peux voir de temps en temps en lui le « bâton de ma vieillesse », comme disait mon père et je suis plus fortuné que mon aîné avec ce pilier ambulant auquel m’accrocher.
Un pilier de plus qu’un mètre quatre-vingt-dix, mais aussi un pilier moral, psychologique.
En sortant dans la rue pleine de monde comme d’habitude, j’ai constaté les manques de ma mise, l’état pénible de mon ancien veston en cuir, aux poches intérieures déchirées. Donc, le premier sujet de discussion avec Paolo a été la boutique des « retouches » de rue Varlin, une dame très soignée et gentille. J’aurais donc pu confier mon veston à mon fils et j’aurais eu alors des poches intérieures fiables. Mais, de mon appartement où la chaleur ne pénètre qu’au bout d’une semaine de canicule, je n’avais pas su bien évaluer la température extérieure.
En bas, il faisait chaud. J’ai alors enlevé mon fidèle pull gris et profité du sac à dos de Paolo pour le faire disparaître à la vue des passants.
Une fois traversée la rue du faubourg Saint-Martin, nous avons hésité devant une vitrine d’accessoires pour téléphones portables :
— Je devrais m’acheter le fil blanc pour la recharge d’Hélène, il est tellement abîmé qu’à présent elle ne marche pas toujours.
J’avais montré à Paolo le trou en bas et j’avais remis Hélène dans ma poche.
Quelle poche ? Si par un hasard incongru je l’ai glissée dans une poche intérieure, il se peut bien qu’elle soit tombée directement à terre. Car les poches intérieures de l’ancien veston en cuir sont tellement abîmées, comme je viens de le dire, qu’elles n’auraient opposé aucune résistance au corps rigide d’Hélène, à son manque de souplesse et de ténacité.
Mais je ne me suis aperçu de rien, Paolo non plus.
Nous nous sommes alors acheminés vers la porte Saint-Martin, suivant une invisible piste en zigzag, soit pour éviter le soleil, une véritable intempérie pour quelqu’un qui vient d’assumer un long traitement d’antibiotiques, soit pour nous frayer un chemin parmi les gens du quartier stationnant debout et en train de causer de questions d’importance vitale.
Pendant cette promenade hantée par une chaleur inhabituelle, j’avais entamé avec Paolo une discussion au sujet d’Hélène. J’en étais devenu l’esclave. C’était à cause d’elle que je ne savais plus reconnaître ce qui est réel dans le virtuel et ce qui est virtuel dans le réel. Elle m’attendait au passage, inexorable comme une femme jalouse, toutes les heures du jour et de la nuit, m’obligeant parfois à regretter les jours lointains où tout se déroulait dans un rapport triangulaire basé sur le téléphone, la montre, et les innombrables bouts de papier dont on se remplissait les poches.
Si je perds un reçu ou le billet de la loterie, j’ai perdu un objet précis, comme si c’était une personne. Mais, si je perds Hélène, je perds avec elle moi-même…
Plus tard, on était à peu près dix-sept heures quart, nous avons plongé dans la foule du boulevard Saint-Denis, longeant la glorieuse librairie « Gibert Jeune » où la pause obligatoire dans l’espoir de rencontrer le livre d’une nouvelle vie nous n’a demandé qu’une petite minute.
Au coin de la rue Saint-Denis, un peu hébété par la fatigue de cette première sortie, j’avais découvert un bon point de vue pour une photo instantanée à la porte Saint-Denis. En me disant le mot « triomphe » que cet arc en plein soleil évoquait j’ai hésité, sortant peut-être Hélène d’une poche, si elle n’était pas déjà partie ailleurs… la transférant ensuite, mécaniquement, dans une poche extérieure, celle de gauche.
Si j’avais photographié la porte de ce coin-là, j’aurais eu la preuve du dernier déclic… puisque les photos se transfèrent automatiquement par le biais d’un nuage appelé iCloud…
Non, j’en suis sûr, j’ai regardé la porte et me suis dit que j’avais déjà de bonnes photos, prises quelques jours avant, ayant pour sujet la même porte et à peu près la même lumière.
Après ce moment d’incertitude, nous avons cherché à nouveau l’ombre dans le trottoir d’en face, décidés à nous rendre aux Halles, que Paolo n’avait pas encore vues après les travaux. Sur le trottoir, le passage entre les femmes au rendez-vous et les hommes debout était très étroit. J’avoue que je chancelais un peu, peut-être à cause d’un manque de sucres ou alors… Toujours est-il qu’avant de me faufiler avec Paolo dans un passage plus restreint et de traverser une petite rue secondaire j’ai entendu distinctement une voix qui disait « Pardon ».
Combien de fois ai-je entendu ce mot ? Avec ce même ton poli et indifférent ? En regardant les gyms et la silhouette du type qui m’avait dribblé comme un ballon, je me suis dit qu’en France tous les gens ont appris à dire ce « pardon » urbain et pas du tout sympathique, et que cela est devenu finalement le passe-partout pour se débrouiller dans les circonstances les plus variées…

Tout de suite après j’ai cherché dans mes poches défoncées, dans celles des pantalons, dans les trois poches extérieures aussi solides qu’étroites. Rien que les clés formant une espèce d’amas de ferraille, rien que mes vieilles lunettes et mon glorieux mouchoir…
Hélène ! Je l’ai perdue ! Elle se venge de ma négligence, se laissant ravir par un voleur froid et indifférent ! Elle s’est envolée dans les mains volages d’un voleur de passage.
Nous étions inséparables. J’écrivais sur elle tout ce qui me passait par la tête ou par le corps. J’écrivais pour elle, j’écrivais à elle. Elle était devenue mon alter ego, mon unique raison de vie…

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Plus question d’aller revoir Les Halles, nous sommes revenus sur nos pas. Mais c’était inutile. Même si Hélène n’était plus jeune, même si elle n’était pas la belle Hélène de la poire et qu’elle avait les sabots tout crottés… personne ne pouvait rester indifférent à sa vue ! Dans notre chemin à rebours la rage se mêlait à la peine, au chagrin de la soudaine solitude.

Avec un pragmatique esprit de résignation, j’ai enfin appelé mon opérateur pour bloquer mon numéro. Ensuite, je me suis rendu à la police de mon arrondissement pour porter plainte : « vol ».

Hélène s’est envolée. Elle me manque, je l’ai perdue. Je n’ai pas tout de suite l’argent, ni les énergies ou l’envie pour recommencer. Voilà pourquoi tout se ralentit, tout devient plus compliqué. La rue a fait valoir ses prérogatives. D’ici-bas la souplesse du web, avec la vitesse facile de ses mots et de ses images, tout cela semble lointain, insaisissable.

J’ai perdu Hélène ! Comment ferai-je, dorénavant, à ne pas perdre mon haleine ?

Giovanni Merloni

Good bye, my London Town !

26 dimanche Juin 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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Good bye, my London Town !

Attristé sinon consterné par cette abrupte fuite « à l’anglaise » d’un des Pays membres de l’Europe, n’étant pas un journaliste crédité, je ne peux que me borner à manifester mes perplexités ne faisant qu’un avec la conviction qu’encore une fois ce ne sont pas les peuples qui trahissent « égoïstement » leurs engagements.
Si l’Angleterre abandonne la barque européenne pour s’éclipser librement dans des océans reculés et lointains, ce n’est pas pour une question d’argent. D’ailleurs, tout en hébergeant soigneusement, à Londres, les nobles dépouilles de Marx et Engels, les Anglais sont les champions et les premières victimes d’un modèle de développement basé sur l’arrogance financière de l’argent, la « dérégulation » des garanties sociales, l’assaut sans scrupules à cette forme de l’État — la même qu’on avait bâtie dans les autres grands pays d’Europe et notamment en France — ayant réussi pendant des siècles à contenir le pouvoir excessif du capitalisme.
D’ailleurs, l’Angleterre n’a jamais voulu adhérer à la monnaie européenne. Donc, je ne trouve pas trop convaincant ce qu’affirme par exemple Jean-Luc Mélenchon, selon lequel l’Angleterre quitterait « l’Europe des riches ». Ou alors, ce qu’on dit ailleurs, à propos d’une Angleterre qui se sauverait en « corner » devant une Europe étranglée par les sacrifices de la monnaie unique et les attaques des oligarchies économiques mondiales qui voudraient l’écraser avant de la soumettre à une sorte de dictature dévastatrice.
Les hommes peuvent bien se tromper et devenir assez dangereux les uns envers les autres. Mais je suis sûr et certain que l’Angleterre — pour une différence de votes qui n’est pas énorme — a cédé à l’illusion de se soustraire à ce grand phénomène migratoire mondial que des actes de terrorisme ou de guerre accompagnent, touchant de préférence l’Europe, devenue de plus en plus la cible d’une attaque diabolique et perverse.
Je veux croire pourtant que les Anglais se sont trompés et qu’ils reviendront assez vite à l’Union européenne… Entre-temps, je songe à John Lennon ou à Winston Churchill, à Charlie Chaplin comme à Virginia Woolf. Auraient-ils été d’accord avec une telle reculade ? Et les survivants sont-ils en mesure d’évaluer la gravité de ce « choix » ?

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Alberto Sordi dans le film « Fumo di Londra » (1966)

Il y a juste dix ans, j’avais quitté Rome partant à Paris pour y continuer ma vie et mes activités. Cela arrivait — je m’en rends compte dans un sursaut — dans une époque encore optimiste, où l’idée fabuleuse de pouvoir circuler librement en Europe se mariait à l’espoir d’un rapprochement et d’une aide réciproque entre les pays de ce noble continent, dans le but commun de surmonter les diversités et avancer vers un monde meilleur.
Certes, le souvenir personnel d’un déplacement « privilégié » de l’Italie à la France pourrait paraître fort décalé vis-à-vis de ce qui arrive aujourd’hui, avec tous ces gens forcés à partir en masse en conditions dramatiques et parfois inhumaines, quittant leur pays en détresse ou en guerre dans le seul espoir de franchir une porte de plus en plus étroite, avant de trouver en Europe un accueil humain, un abri protégé qui ne sont pas toujours assurés.
Je n’ai pas traversé la mer sur un radeau de fortune. Je suis venu en France en deux heures de vol, certes avec les inévitables difficultés accompagnant tout déplacement, vivement soutenu, en tout cas, par un élan idéal, poussé par l’admiration d’un peuple et sa culture. Cependant, cette admiration pour l’une des villes les plus civilisées au monde, Paris, et mon désir de m’y installer, n’aurait pas pu se séparer de l’orgueil d’appartenir à un monde aux racines communes — l’Europe — ayant finalement compris que notre millénaire culture nous aiderait à nous intégrer réciproquement au fur et à mesure de l’évolution d’une conscience européenne partagée par tous les habitants de l’Europe même. 
Si la Grèce a été le berceau de la démocratie et de la libre pensée pour tous les hommes ; si l’Italie de la Renaissance a été justement un phare pour la constitution de l’identité européenne, Paris et la France représentent le centre propulseur et protecteur de cette identité même. Pas seulement parce qu’en France il y a eu une Révolution républicaine traînée par des figures incommensurables comme Voltaire et Rousseau, Montaigne et Montesquieu… L’histoire de la France, en originale continuité avec la longue et glorieuse parabole de la civilisation romaine, représente un exemple vivant de ce que les hommes peuvent faire au plus haut degré, puisant dans leurs immenses ressources d’intelligence et d’humanité.
L’histoire de l’Angleterre n’est pas trop différente, enchevêtrée comme elle l’est avec l’histoire d’Europe. Entre les villes de Londres et Paris — géographiquement si proches ; caractérisées par le même procès de croissance et de transformation au fil des siècles —, on constate toujours une rivalité positive, une concurrence à l’enseigne de la culture et de l’ouverture vers une civilisation de plus en plus accessible et partagée. Il n’y a pas eu que les guerres mondiales et l’Alliance atlantique qui ont fait de l’Angleterre l’un des premiers pays de l’Europe. Il y a aussi eu cette confrontation pacifique entre Londres et Paris, sans doute les plus grandes capitales d’Europe.
Pour un « provincial », comme moi, venant d’un pays historiquement divisé et donc incapable de se donner une vraie capitale, Londres et Paris ont été mes deux primordiaux repères psychologiques et culturels. « Que préférez-vous, Paris ou Londres ? » Voilà la question la plus récurrente chez nous…
Moi, je préfère Paris, mais j’ai bien aimé Londres, découvrant notamment dans la littérature anglaise un souffle d’excentricité qu’aucune culture ne possède au même niveau. Une excentricité dont l’Europe des voyageurs et des lecteurs a toujours besoin, se traduisant en fait en une différence parfois subtile, comme la « fumée de Londres » qui hante ses rues et qu’on appelle « smog »…
De cette fumée jaillit, pour moi, le souvenir d’un film avec Alberto Sordi. Ici, cet « insupportable enthousiaste » de tout ce qui est anglais ne sait pas comment se comporter dans une ville, Londres, beaucoup moins accueillante qu’il ne le supposait. Et, au bout de vicissitudes paradoxales, quand il est finalement « chassé » du Royaume-Uni et déposé sur la passerelle d’un avion, en regardant extasié dans le brouillard il s’exclame : « Good bye, my London Town ! »

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Les pays sont des personnes. Chaque pays a sa personnalité, donc ses mérites et ses défauts ainsi que ses hauts et ses bas, ses forces et ses faiblesses. L’Italie comme la France, la France comme la Grèce ou l’Angleterre. Chaque pays, comme toute personne, est soumis au risque de régresser, ou d’avancer en arrière comme les écrevisses, glissant dans une lente ou rapide décadence… Chaque pays a toujours besoin d’un chef de famille illuminé et responsable qui ait au moment donné la présence d’esprit nécessaire pour réagir aux maux de l’égoïsme et de l’impatience sauvage. Il ne faut pas être paresseux vis-à-vis de ce qui peut nous arriver.
Car il n’y a pas de raccourcis pour sauver le monde. Il n’y a qu’à se battre pour que notre univers reste en équilibre, pour que nos frères ou cousins plus démunis ne régressent pas et que nos cousins ou frères plus riches n’imposent pas des modèles et des lois injustes et destructives…

Être européens, ça veut dire :
Comprendre la différence entre les pays et les personnes sans que cela nous écrase ni ne nous rende sceptiques et indifférents.
Aimer jusqu’au bout ces pays qui souffrent d’assauts insupportables, où l’esprit de mort et la violence obtuse se mêlent toujours aux projets obscurs des oligarchies du pouvoir.
Défendre nos cultures universelles, les soustraire à l’oubli et à la mise aux marges pour les donner au monde : nous avons encore énormément à apprendre de Marx et de Freud, comme de Rousseau et Diderot !
Savoir dire de façon appropriée le mot amour, le mot amitié, le mot échange, le mot partage, le mot Europe, le mot Italie, Grèce, France, Angleterre, mer, montagnes, peuples frères, humanité !

Giovanni Merloni

Il ne s’agit pas que d’une petite ou banale ou scandaleuse question

18 vendredi Mar 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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Il ne s’agit pas que d’une petite ou banale ou scandaleuse question

« Ce serait beau, pouvoir dire jusqu’au bout ce que l’on pense ! » Combien de fois une phrase comme celle-ci affleure à l’esprit et à la bouche, pour être tout de suite après refoulée brusquement par nous-mêmes ! Combien de fois, après avoir exercé cette censure, nous plongeons dans un état de frustration et d’intime révolte, contre nous-mêmes, pour commencer !
La raison, le bon sens, l’expérience, l’âme sociable, la peur de l’exclusion : tout cela nous conforte dans notre lâcheté.
Telle la voix d’un frère aîné, la raison nous dit qu’il existe, dans ce monde, des mécanismes qui se répètent, qui s’alimentent même, empêchant tout un chacun de développer jusqu’au bout sa réflexion, qu’elle soit juste ou erronée.
Le bon sens nous dit en avance que celui ou celle qui devraient nous écouter ne sont peut-être pas en mesure de nous entendre, cela en raison de leur mentalité et niveau intellectuel et culturel. Sans compter les questions caractérielles, qu’on appelle en général « subjectives » : voilà des peuples qui se parlent sans se comprendre, des autres qui se font la guerre sans jamais chercher d’en comprendre le véritable motif ni essayer de vérifier si jamais cette pulsion de destruction réciproque a été créée artificiellement, par quelques « mains » externes, plus ou moins aveugles et automatiques.
L’expérience nous explique qu’il y a ou il y a eu, qui sait où, quelqu’un (qui pourrait entre-temps être mort) qui a fait démarrer un jour cette machine infernale qui ne cesse de pousser les peuples à se tuer réciproquement, jusqu’au dernier soldat ou civil, vieux, femme, enfant.
Notre âme sociable est la conseillère la plus sévère : elle nous dit de nous taire, tout simplement parce que si l’on veut dire quelque chose, il faut trouver des alliés. Mais comment trouver des alliés dans un monde où tout a été réglé par des interrupteurs invisibles et introuvables que quelqu’un a actionnés, que personne n’est capable de fermer ni d’ouvrir : chacun de nous suit ses rythmes ; chacun de nous obéit à un système d’ordres ancestraux qui se mêlent aux règles de la société où il vit sans qu’il y ait de la part de personne la possibilité de connaître ni de ranger dans un ordre quelconque les éléments en jeu.
La peur de l’exclusion nous explique enfin, calmement, qu’avant de parler il faudrait tout connaître. Il faudrait d’abord connaître l’histoire de son propre pays, sa géographie, sa nature, la personnalité et la vie de ses représentants plus importants et célèbres. Pour un étranger, les études se doublent : il devra connaître jusqu’au bout, en plus d’une liste de choses primordiales, la langue du pays où il va s’installer.
« Imaginez-vous quelle Babel idéale et morale se déclencherait si l’on donnait la parole à des gens qui ne connaissent même pas leur histoire, qui ne savent même pas d’où ils viennent vraiment ? »
J’ai entendu cette phrase jaillir spontanément, quand je me suis d’emblée rendu compte que personne ne s’intéresse vraiment à personne… Sauf dans le cas où l’amour entre en jeu !
S’il y a l’amour, la compréhension réciproque devient une chose tout à fait envisageable, même si ce n’est pas toujours indispensable. L’amour peut triompher sur la pire des dictatures et même sur les injustices les plus diaboliquement organisées.

002_carapace ou chevalier 180 La chaleur des bougies, montant en haut, fait tourner l’hélice
et, avec elle, l’édifice !

Voilà pourquoi, ici dans mon blog et aussi au-dehors de celui-ci, j’assigne une importance primordiale à l’amour, où je ne vois pas que le but primaire des hommes et des femmes, mais aussi un moyen indispensable pour comprendre la vie. D’ailleurs, du robinet d’où se déclenche l’amour, se déclenchent aussi le goût pour la liberté, l’esprit de tolérance, l’altruisme, la générosité, et cetera.
Donc, sans renoncer à fouiller dans les tréfonds de mes rébellions et de mon insatisfaction vis-à-vis de ce monde, visible ou invisible, où je suis une fourmi ou une cigale parmi d’autres fourmis ou cigales n’ayant pourtant pas de véritables chances d’être entendues, je ne cesserai pas de parler d’amour : il ne s’agit pas que d’une petite ou banale ou scandaleuse question.

Giovanni Merloni

« SAI QUANTO SONO IMBECILLI QUESTI ROMANI? » …

29 vendredi Jan 2016

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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Étiquettes

Giorgio Muratore

« SAIS-TU COMBIEN SONT_ILS IMBÉCILES CES ROMAINS ? »
Tandis qu’en France, en dépit de la peur et de l’ÉTAT D’URGENCE une femme courageuse accueille le Président iranien Rohani s’accrochant comme une sœur humaine de François Villon au-dessus de la Seine en face de la Tour Eiffel… en Italie, de la peur de toucher la sensibilité du même homme d’ÉTAT, on a « revêtu » D’URGENCE les statues d’un musée romain dans une prison de bois… parce qu’elles étaient NUES ! !

Avatar de Giorgio MuratoreCentro Studi Giorgio Muratore

Schermata 2016-01-27 alle 11.30.51ettore maria mazzola su: VERGOGNE ROMANE …

Ai Musei Capitolini censurati i nudi Foto statue coperte per non offendere Rouhani Le opere d’arte coperte da pannelli …

« Condannare l’IRAN e attribuire al suo Presidente la responsabilità di una idiozia del genere è l’ennesima dimostrazione di quanto la nostra stampa risulti manipolata!
Mi chiedo se dietro questa scelta idiota E NON RICHIESTA DA ROHANI non ci sia in realtà dell’intenzionalità, ergo malafede, degli imbecilli, razzisti, irresponsabili che ci governano, affinché si scatenasse un po’ più di odio razzista nei confronti dell’Islam e l’IRAN.
DOVRESTE VERGOGNARVI!!!
In questo « giorno della memoria CORTISSIMA » voglio ricordare che l’ISLAM non è l’unica religione aniconica del pianeta … tuttavia quando riceviamo ospiti da Israele nessuno si pone il problema dell’eventuale offesa che le nostre opere d’arte potrebbero arrecare!
Da questa storiaccia tutta italiana se ne deduce che gli unici ad essere offesi sono gli italiani intelligenti…

Voir l’article original 53 mots de plus

Une année de “travail pour tous”

23 mercredi Déc 2015

Posted by biscarrosse2012 in les unes du portrait inconscient

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Mes chers lecteurs et lectrices,
à l’arrivée de Noël et du Nouvel An, je me compte parmi ceux qui n’aiment pas terriblement les fêtes commandées.
J’aime mieux le non-anniversaire de l’Alice de Lewis Carroll ainsi que le hasard d’une rencontre qui peut bien se produire lors d’un lundi de grisaille, même dans un endroit sans éclat ni importance.
J’aime revoir les amis, mais je désire surtout les rencontrer dans un bistrot ou aussi les croiser dans la rue, à l’improviste.
Je crains l’esclavage des rites. À l’exception, bien sûr, des bons plats — les « cappelletti in brodo » surtout —, devenus tellement rares ou coûteux. J’ai toujours accepté les invitations pendant les jours de Noël « obtorto collo », en raison des bonnes choses que je comptais trouver sur la table de mes hôtes.
Ou alors j’ai aimé certaines réunions du jour de l’an, qui restent sculptées dans ma mémoire, auxquelles je m’étais rendu d’un pas récalcitrant, hochant la tête, quitte à changer mes sentiments dès que j’en franchissais la porte. Comme les fins d’année chez Clara et Alvaro, dans leur microscopique appartement à La Storta, déjà rempli par un gigantesque piano à queue, où des multitudes de gens enthousiastes de la musique de Mozart et de la vie simple réussissaient à se tasser.
Je ne supporte pas les jeux de cartes ni les « jeux de société ». Mais dans certains labyrinthes de mon cerveau je peux trouver en un seul déclic ces quelques « inventions » qui me plaisaient, comme le « jeu du vocabulaire », ressemblant comme une goutte d’eau italienne aux jeux de mots « oulipiens », justifiés ou pas, qui s’inspirent à des règles qui demeurent un peu abstruses pour un parvenu de la langue française comme moi.
Voilà donc que je m’approche des jours consacrés à la bonté, à la solidarité et à l’amour avec un sentiment partagé, incrédule pour ne pas dire méfiant.
D’ailleurs, je suis prêt à m’unir idéalement, tout de suite, à une chaîne humaine planétaire se formant spontanément au nom de la “non-violence” et du “respect” entre les humains, avec l’attention particulière qu’on doit aux femmes, aux gens âgés et aux enfants.
Pour cela, je serai dorénavant disponible à interrompre mes élucubrations et mes petites fictions de blogueur frustré.
D’ailleurs, profitant de la fin de l’année et de ses inévitables bilans, j’ai déjà commencé à m’éloigner un peu de cet écran “croix et délice” (comme l’appellerait la Violetta de Giuseppe Verdi), de plus en plus totalitaire et ambigu.
Patience pour les statistiques ! Au diable le compte quotidien des “vues” ! Je préfère les “rues” et je vous y invite !

002_2016 002 180

Avec les mots incroyablement actuels du « DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE » d’Étienne de la Boétie, que je viens d’extraire, pour ceux qui ne le connaissent pas,  ,

Je vous souhaite un
2016
sans alarmes ni larmes
avec un peu de neige,
mais sans aucun piège.

Une année constructive, citoyenne, attentive
avec un peu de saines ivresses,
mais sans l’ombre de détresse

Une année de “travail pour tous”
où l’amour aura toujours
le permis de séjour
.

Ciao, en dehors de fulgurations inattendues
— vos visites étant toujours les bienvenues

ICI

Dès le premier dimanche de l’année
2016
vous trouverez peut-être des articles
qui feront démarrer un nouveau cycle,
une façon inexplorée d’y être
dans cet univers de fête champêtre
où trouvera sa place quand même
l’envie d’échanger et de connaître
et cetera…

Giovanni Merloni

« Nous sommes ainsi faits que les devoirs communs de l’amitié absorbent une bonne part de notre vie. Il est raisonnable d’aimer la vertu, d’estimer les belles actions, d’être reconnaissants 
pour les bienfaits reçus, et de réduire souvent notre propre bien-être pour accroître l’honneur et l’avantage de ceux que nous aimons, et qui méritent d’être aimés. Si donc les habitants d’un pays trouvent parmi eux un de ces hommes rares qui leur ait donné des preuves d’une grande prévoyance pour les sauvegarder, d’une grande hardiesse pour les défendre, d’une grande prudence pour les gouverner ; s’ils s’habituent à la longue à lui obéir et à se fier à lui jusqu’à lui accorder une certaine suprématie, je ne sais s’il serait sage de l’enlever de là où il faisait bien pour le placer là où il pourra faire mal ; il semble, en effet, naturel d’avoir de la bonté pour celui qui nous a procuré du bien, et de ne pas en craindre un mal… »
« …… »
« Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. Ceux qui ont acquis le pouvoir par le droit de la guerre s’y comportent —
 on le sait et le dit fort justement comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général, ne
 sont guère meilleurs. Nés et nourris au sein de la tyrannie, ils sucent avec le lait le naturel du 
tyran et ils regardent les peuples qui leur sont soumis comme leurs serfs héréditaires. Selon leur penchant dominant — avares ou prodigues —, ils usent du royaume comme de leur héritage. Quant à celui qui tient son pouvoir du peuple, il semble qu’il devrait être plus supportable ; il le serait, je crois, si dès qu’il se voit élevé au-dessus de tous les autres, flatté par je ne sais quoi qu’on appelle grandeur, il décidait de n’en plus bouger. Il considère presque toujours la puissance que le peuple lui a léguée comme devant être transmise à ses enfants. Or dès que ceux-ci ont adapté cette opinion, il est étrange de voir combien ils surpassent en toutes sortes de vices, et même en cruautés, tous 
les autres tyrans. Ils ne trouvent pas meilleur moyen pour assurer leur nouvelle tyrannie que de renforcer la servitude et d’écarter si bien les idées de liberté de l’esprit de leurs sujets que, pour récent qu’en soit le souvenir, il s’efface bientôt de leur mémoire. Pour dire vrai, je vois bien entre ces tyrans quelques différences, mais de choix, je n’en vois pas : car s’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de règne est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature… »
Etienne de la Boétie, philosophe (1530-1563) « DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE »

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